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19/8/2021
Faucons pèlerins et faucons crécerelles s'invitent à la cathédrale
Le Père Paul Malvaux est non seulement un amoureux de randonnées mais aussi un passionné d’oiseaux. Inutile de préciser qu’il lui arrive de combiner les deux. Et lorsqu’il sillonne les rues de Namur, le Père Malvaux, sj, aumônier à l'UNamur a l’habitude de lever le nez et de regarder ce qui se passe au-dessus de nos têtes. Il est intarissable sur les faucons pèlerins mais aussi les faucons crécerelles qui squattent depuis quelques mois les toitures de la cathédrale Saint-Aubain.
Lorsqu’il part en randonnée, le père Malvaux emmène toujours avec lui des jumelles. La seule fois où il les avait oubliées, il a aperçu, dans les bois de Spa, un couple de cigognes noires! Rageant. Heureusement, cet oiseau très discret est très facilement identifiable et il a pu les identifier facilement. En périple dans les Alpes ou encore dans les Pyrénées, il a été le témoin du vol de vautours. ''C’est juste magnifique...'' commente-t-il. Quand on aime les oiseaux, on se renseigne, on se documente pour apprendre le maximum sur eux. Et surtout, on apprend à les identifier. C’est ainsi qu’en se promenant en bordure de Meuse, à hauteur de Profondeville, le père Malvaux a pu poursuivre ses investigations. C'est là qu'il a pu admirer ses premiers faucons pèlerins. Un oiseau qui vit dans les falaises. Même rencontre lors d’une autre sortie en bordure de Sambre, cette fois. Les faucons pèlerins étaient juchés sur les silos à grains de Floreffe.
Lors du premier confinement, il a eu l’occasion de les apercevoir par la fenêtre de sa chambre. Surprise, les faucons s’étaient installés sur la cathédrale Saint-Aubain. ''Il n’y avait vraiment pas grand-chose à faire raconte en éclatant de rire le père Malvaux alors, j’ai pris l’habitude de les admirer avec des jumelles. Mon logement donne sur la place du palais de justice, à deux pas de la cathédrale.''

Cohabitation difficile
Le père Malvaux a encore eu l’occasion d’admirer d’autres occupants de l’édifice… ''Un couple de faucon crécerelle a niché deux fois (l'an passé et cette année) dans la tour au carillon. L'an passé, il y a eu trois petits fauconneaux, mais leur envol a dû se produire pendant mes vacances car, quand je suis revenu en août, ils n'étaient plus là. Même chose cette année! On a pu apercevoir quelques belles bagarres entre corneilles et faucons crécerelles qui manifestement ne se supportent pas mutuellement et jouent à se provoquer.'' En grand observateur et à travers ses jumelles, le Jésuite a pu assister au nourrissage des petits. Le père Malvaux, fasciné: ''Pendant le nourrissage, on voit le mâle qui vient apporter ses proies à la femelle qui va ensuite les porter aux petits.''

L’un ou l’autre
L’ornithologue amateur a également pu observer des faucons pèlerins. ''Chez nous, ces oiseaux ont bien failli disparaître lorsque l’utilisation de DDT était encore autorisée: les coquilles de leurs œufs étaient très fragiles ce qui empêchait le développement du poussin.'' Aujourd’hui, le faucon pèlerin reprend possession d’un territoire pour autant qu’il puisse s’installer eu hauteur. Le père Malvaux: ''Les faucons pèlerins viennent, à la cathédrale, quand les crécerelles ne sont pas là. Je ne sais pas si c'est fait exprès ou si c'est un hasard car les deux espèces peuvent fréquenter les mêmes lieux sans problème. Ils y ont fait leur apparition en janvier avant de revenir à la mi-mai''. Le fidèle observateur est formel: pour les pèlerins, pas de nidification à la cathédrale. Des faucons pèlerins ont aussi été aperçus sur l’église du Sacré-Cœur à Saint-Servais. A vol d’oiseau, et surtout de faucon pèlerin, les deux lieux ne sont guère éloignés. ''La cathédrale leur sert plutôt de salle à manger. Ils s'installent avec leur proie dans les gouttières ou à la base de la coupole et plument consciencieusement les oiseaux qu'ils ont capturés en vol par ailleurs. J'en ai vu un une fois décoller de la cathédrale vers Saint Loup et revenir moins d'une minute plus tard avec un pigeon dans ses serres...'' Les pigeons ont d'ailleurs appris à se méfier de ce prédateur. Le père Malvaux a constaté qu’ils avaient changé dans leur comportement… ''Leur vol est plus rapide et ils changent souvent de direction. Cette présence est excellente pour un bon équilibre entre les espèces.''
De passage à Namur vous avez peut-être eu votre attention attirée par des cris stridents… Là encore notre spécialiste a une explication. ''Il y a quelques jours, j'ai vu trois faucons pèlerins, probablement la femelle et deux jeunes. C'était amusant de voir un jeune pas encore très à l'aise pour se tenir en équilibre sur les rebords du dôme, glisser sur les tuiles et se récupérer en prenant son envol, faire un tour de clocher et revenir se poser à peu près au même endroit...'' Les cris sont ceux des fauconneaux en difficultés et qui font appel à leurs parents.
C.B.
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