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23/1/2010
Hommage au Frère Mutien ce samedi à Malonne
Bien avant sa mort, on venait à Malonne, à l'école des Frères Chrétiennes pour le rencontrer, pour lui confier les petites et les grandes misères de la vie. Depuis sa mort, le 30 janvier 1917, ce sont, chaque année, des milliers de personnes qui se recueillent sur le tombeau du Frère Mutien-Marie celui que l'on avait coutume de désigner comme "le Frère qui prie toujours".

Le 30 janvier prochain, à 10h30, à Malonne, à l'église Saint-Berthuin, un office lui sera dédié. Il sera présidé par Monseigneur André-Joseph Léonard, le nouvel archevêque de Malines-Bruxelles.

Le Frère Mutien-Marie faisait partie de ces personnes discrètes presque effacées. Un homme d'une grande obéissance. Il a toujours suivi les ordres de ses supérieurs même quand les directives étaient bien déstabilisantes. Chahuté par ses élèves, nullement soutenu par le maître principal, on lui conseille d'enseigner la musique et le dessin plutôt que les matières principales. Le jeune Frère n'a jamais tenu un crayon et encore moins un instrument de musique. Qu'importe, il se forme -avec plus ou moins de bonheur- et enseigne. Ses élèves sont conquis par cet homme réservé qui jamais de sa vie ne se mettra en avant.

A Malonne, on a pris l'habitude de venir le consulter, de parler avec lui. Le Frère Mutien-Marie aura pour chacun une écoute attentive. Chaque rencontre se termine par: "on va prier" et non par "je vais prier pour vous". Il demandait ainsi à ses interlocuteurs une démarche de foi. Depuis sa mort, depuis qu'il y a un sanctuaire à Malonne, les visites sont nombreuses. Comme le courrier. Dans la salle des archives, des dizaines de classeurs rangés sur des étagères, autant de témoignages de personnes infiniment reconnaissantes à celui qui est canonisé depuis maintenant un peu plus de 20 ans. Les archives renferment aussi de gros classeurs rouges: toute la procédure qui a conduit à cette canonisation avec notamment les dossiers médicaux permettant de conclure à trois miracles. Des archives où sont encore soigneusement rangées ces photos-souvenirs que l'on remet aux visiteurs. Elles existent en plusieurs versions dont une en chinois. Un visiteur chinois fera, un jour, remarquer qu'il y avait une faute dans le texte. Faut-il préciser que personne, jusque-là, ne s'en était rendu compte!

"Le Frère qui prie toujours"

Dire que ce frère priait 24 heures sur 24 est juste un peu exagéré. Régulièrement, il se relevait pendant la nuit pour des moments d'adoration devant le Saint-Sacrement. Ceux qui l'ont croisé le décrive un chapelet à la main, récitant sans cesse des prières. Le frère chargé de le veiller dans ses derniers instants aura ces mots: "Ah... le Frère Mutien ne prie plus, c'est qu'il est mort."

On l'aura compris, la prière faisait pleinement partie de sa vie. En même temps qu'il veillait sur les enfants, il s'occupait de la gestion de la "garde d'honneur du Sacré-Coeur." Cette dévotion vient d'être remise à l'honneur à Malonne. On parle maintenant de "l'heure de présence". Il s'agit durant une heure de la journée, tout en poursuivant normalement ses activités, de vivre en communion étroite au Coeur de Jésus présent dans l'Eucharistie. Une heure de communion à vivre au jour le jour, toujours à la même heure.

Ce sont chaque année des milliers de pèlerins qui viennent le prier. A Malonne, on a coutume de dire qu'il y a toujours une personne pour prier, pour veiller sur le tombeau placé dans la chapelle du sanctuaire. Après un moment de recueillement à la chapelle, n'hésitez pas à franchir la porte du petit musée qui jouxte la chapelle. Vous en apprendrez beaucoup pour cet homme très humble. Une humilité que l'on retrouvait jusque dans ses goûts pour les fleurs. Sa fleur préférée était la pervenche, une fleur discrète et bleue comme la couleur du manteau de la vierge.

En présence du nouvel archevêque

Il est de tradition, en septembre, de célébrer l'anniversaire de l'arrivée de ce jeune frère parmi sa congrégation. En janvier, on se souvient de son décès et de sa canonisation. Le samedi 30 janvier, la journée sera marquée par le souvenir. C'est le 30 janvier 1917 que le Frère Mutien-Marie est mort. Mgr Léonard, le nouvel archevêque de Malines-Bruxelles présidera cette messe qui sera célébrée dans la chapelle de Saint-Berthuin. Là où le frère Mutien-Marie a passé tant d'heures en prière. Deux autres offices sont programmés, ils auront lieu à la chapelle du sanctuaire, à 8h30 et à 15h.
Les participants recevront une plaquette spécialement éditée. Elle est consacrée au Frère Mutien-Marie. Vous y retrouverez les grandes lignes de sa vie mais aussi des prières: vous serez ainsi guidé dans un chapelet.

A l'occasion du 450eme anniversaire du Diocèse de Namur, un spectacle est monté autour de figures de sainteté de chez nous. Le titre: "Le train de la sainteté". Le frère Mutien Marie est l'un des personnages de ce train. Si vous avez manqué les premières représentations de ce spectacle, sachez qu'il sera encore donné à deux occasions: le jeudi 25 février, à 20h, à la salle Jean XXIII, rue Gustave Delperdange, à Bastogne et le samedi 27 février, à 20h, à la salle des fêtes de l'ISMA, 33 rue de Bastogne à Arlon.

Christine Bolinne
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