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15/4/2017
SPIRITUALITÉ
Devenir aujourd'hui témoins du Ressuscité
Nous avons la chance de vivre dans une ''société ouverte''. Certes, ce n’est pas ''le meilleur des mondes'', mais ce n’est pas non plus une société réductible simplement à un vaste réseau d’échanges purement marchands. Il s’y développe des ''lieux'' de rencontres conviviales et d’échanges interconvictionnels non négligeables. Ces lieux sont ''nos terres de Galilée'' d’aujourd’hui où le Ressuscité nous précède et où nous le verrons, comme il l’a dit au matin de Pâques. Nous avons à les rejoindre pour y rendre raison de l’espérance qui nous habite, sans complexe et sans arrogance. Mais si nous voulons être audibles dans ces ''périphéries humaines'', car il y va de notre crédibilité, nous devrions prendre très au sérieux ce prophétique propos de Paul VI : ''l’homme contemporain écoute plus volontiers les témoins que les maîtres ou s’il écoute les maîtres, c’est parce qu’ils sont des témoins'' (Evangelii nuntiandi, 41).
Devenir aujourd’hui témoins du Ressuscité dans une société où la majorité ne partage pas notre foi n’est pas chose facile; ce n’est pas non plus mission impossible. Jésus nous a laissé à cet égard, comme le dit très joliment le théologien jésuite Christoph Theobald, trois ''biscuits'' pour stimuler notre sagacité de disciples missionnaires: les Ecritures, l’Esprit-Saint et son extraordinaire savoir-faire.

La fréquentation des Ecritures
On devient témoin du Ressuscité par une fréquentation assidue des Ecritures. Les Ecritures lues et interprétées en Eglise forment le témoin. Elles développent notre capacité d’établir une relation circulaire d’éclairage mutuel entre les textes bibliques et les récits de vie des femmes et des hommes d’aujourd’hui. Elles nous apprennent comment relire ces récits de vie pour y reconnaître les traces d’un Dieu proche, ''riche en miséricorde'' et, en même temps, d’y percevoir la présence du Ressuscité. Il est étonnant de voir à quel point ce qu’on appelle des ''situations d’ouverture'' (une joie d’une fécondité inattendue, l’épreuve d’un deuil, le sentiment de protection que procure une présence bienfaisante, l’expérience du pardon ou de la réconciliation, l’expérience de l’hospitalité reçue…) sont vécues comme des ''effets de Résurrection'' de la présence du Ressuscité, dès lors qu’on ouvre celles et ceux qui les traversent à l’intelligence des Ecritures: ''Le Seigneur était là et je ne le savais pas !'' Un peu à la manière d’un ''sourcier'', il s’agit d’aider les gens à y identifier des ''signes messianiques''.

La docilité à l’Esprit-Saint
Les Ecritures, lues et interprétées en Eglise, forment le témoin; le don de l’Esprit-Saint le met en mouvement pour la mission: ''Vous allez recevoir une force quand le Saint-Esprit viendra sur vous; vous serez alors mes témoins…'' (Actes, 1, 8). Don de l’Esprit-Saint et envoi en mission sont ici mis en corrélation. On devient témoin du Ressuscité par docilité à l’Esprit- Saint qui nous a été donné. La docilité à l’Esprit perfectionne notre libre-arbitre en l’ajustant à la volonté de Dieu et élargit notre champ d’autonomie et de décision. Dans cette optique, être docile à l’Esprit-Saint, c’est consentir à la dé-maîtrise de soi pour agir au nom d’un autre. C’est en effet l’Esprit-Saint le vrai protagoniste sur ''nos terres de Galilée'', au cœur de ces ''situations d’ouverture'' que traversent les femmes et les hommes que nous rencontrons sur nos chemins de vie. La rencontre de Philippe avec l’éthiopien, haut fonctionnaire de la reine de Candace (Actes 8, 26-40) est exemplaire à cet égard. Par sa docilité, Philippe permet à l’Esprit-Saint qui du reste travaillait déjà le cœur de l’eunuque éthiopien d’achever son œuvre: ''…l’eunuque poursuivit son chemin dans la joie'' (Actes 8, 39). Par l’Esprit-Saint qui nous a été donné, nous sommes missionnés comme des ''Philippe'', pour communiquer la joie de l’Evangile.

Le compagnonnage avec Jésus de Nazareth
Fréquentation des Ecritures et docilité à l’Esprit-Saint sont des conditions nécessaires mais pas suffisantes pour devenir témoin du Ressuscité. On le devient pleinement par le compagnonnage avec Jésus de Nazareth. Les récits évangéliques ont été composés précisément pour nous permettre de devenir les ''contemporains de la vie'' du Nazaréen. En sa compagnie, nous apprenons qu’il n’y a pas de vie humaine sans ''foi'', c’est-à-dire sans cet acte élémentaire de confiance que nous posons tous les jours pour pouvoir vivre tout simplement. Cette ''foi élémentaire'', ce ''crédit fait à la vie'', c’est la ''foi'' sans laquelle il n’y a pas de vie humaine possible. Aussi, force est de constater que l’ensemble de nos échanges aussi bien dans le monde économique et financier que dans nos relations les plus intimes et dans la sphère religieuse, est fondé précisément sur cette confiance inaugurale. Au fond, ce compagnonnage avec Jésus nous apprend comment nous y prendre pour activer la foi élémentaire de nos interlocuteurs et susciter en même temps chez eux la compétence interprétative des ''situations d’ouverture'' à la lumière de l’Evangile pour y discerner la présence du Ressuscité. A la manière de Jésus, il s’agit de nous intéresser d’abord et avant tout à cette foi fondamentale chez celles et ceux que nous rencontrons, comme unique source de vie: ''C’est ta foi qui t’a sauvé'', disait-il à tant d’hommes et de femmes rencontrés en situation de nécessité (Mt 9, 20-22; Mc 2, 4-5; Lc 7, 9-10).
''Allez donc… Et moi, je suis avec vous tous les jours'', nous dit le Ressuscité (Mt 28, 19-20). Comme provision pour la route, il nous a laissé les Ecritures lues et interprétées en Eglise pour aiguiser notre sagacité de lecteurs des ''situations d’ouverture'', l’Esprit-Saint qui nous a été donné pour être toujours ajustés à la volonté de Dieu et son extraordinaire savoir-faire, son doigté à nul autre pareil pour susciter et activer d’abord et avant tout, chez les femmes et les hommes que nous rencontrons sur nos chemins de vie, cette ''foi élémentaire'' sans laquelle il n’y a pas de vie humaine possible.
Robert R. Sebisaho, diacre

Nous nous inspirons largement du magnifique ouvrage de Christoph Theobald, Transmettre un Evangile de liberté, Paris, Bayard, 2007, surtout les chap. 1 et 4.
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