Pour le diocèse de Namur, c'est-à-dire les provinces de Namur et de Luxembourg, on compte une centaine d'équipes de visiteurs de malades. Chacune est composée de trois à douze visiteurs. Un nombre trop peu élevé vu la population vieillissante. En écoutant les visiteurs on comprend aussi que la solitude n'est pas, comme on aurait tendance à le croire, que dans les villes. Les villages sont eux aussi touchés, les personnes malades s'y retrouvent régulièrement seules, isolées. Il s'agit donc pour les paroisses d'être à l'écoute des besoins des uns et des autres. Il s'agit encore pour tout un chacun de relayer les manques d'un voisin, d'une voisine.

Disponibilité, écoute, discrétion
Un visiteur doit savoir faire preuve de disponibilité, d'un grand sens de l'écoute bien sûr mais aussi d'une aussi grande discrétion. Les visiteurs sont unanimes pour dire qu'ils sont devenus des confidents. Des souvenirs sont racontés. Il y a aussi beaucoup de ''non dits''. L'écoute est fondamentale. Etre visiteur de malades, c'est aussi apprendre à avoir les bons mots, à approcher la personne qui souffre. Une personne atteinte d'un cancer a une souffrance autre qu'une personne dépressive.

''Mission donnée par l'Eglise''
Etre visiteur de malades demande beaucoup d'énergie. Le visiteur doit aussi savoir se protéger de ces souffrances. Faire partie d'une équipe est donc primordial pour s'encourager, se stimuler et être aussi conseillé. Une équipe où l'on rappelle une dimension essentielle de la mission du visiteur. Soeur Jacqueline, visiteur pour le doyenné de Gembloux: ''Nous allons visiter les malades avec un certain idéal. Notre mission est une mission donnée par l'Eglise mais nous ne sommes pas là pour faire du prosélytisme.''
Certains visiteurs, à la demande, vont porter la communion. Beaucoup avouent, avant de pousser la porte de la personne à visiter, prendre un temps de prière. Une énergie bien nécessaire.
Des visiteurs qui se rendent également dans les hôpitaux et dans les maisons de retraite où, pour certains seniors, les visiteurs sont rares. Entre deux visites, certains n'hésitent pas à téléphoner. ''Beaucoup me disent que cela leur fait du bien d'entendre une voix'' souligne Soeur Jacqueline
Etre visiteur ne s'improvise pas, des formations sont ainsi régulièrement organisées par la pastorale des visiteurs de malades: des conférences, des récollections... C'est le moment d'écouter des témoignages, d'entendre les conseils de spécialistes. Les responsables des équipes ont aussi l'habitude de se retrouver avec l'abbé Bayet (la photo) pour faire le point.

Pourquoi pas vous?
Les visiteurs de malades sont aujourd'hui moins nombreux que par le passé. Il y a encore quelques années, les femmes travaillaient beaucoup moins à l'extérieur, elles avaient ainsi un peu plus de temps à consacrer aux autres. Si les femmes sont majoritaires, il va de soi que la pastorale est ouverte aux hommes. Et qui plus est, il n'y a pas d'âge pour être visiteur. Chacun pourvu qu'il réponde aux attentes de la pastorale est le bienvenu. Des jeunes peuvent ainsi s'engager pour les vacances ou encore le week-end.
Cette expérience de vie vous intéresse? Prenez contact avec votre paroisse, votre curé saura vous guider. Vous pouvez aussi contacter l'abbé Joseph Bayet au 081/22.79.69.
Christine Bolinne