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8/9/2012
L'abbé Malherbe: ''Ce n'est pas ma dernière messe en wallon''
''Mais ce n'est pas ma dernière messe en wallon.'' Une réflexion qui n'énerve pas vraiment l'abbé Paul Malherbe, elle le fait juste réagir et hausser le ton! Le lundi 17 septembre, il sera au poste répondant ainsi à l'invitation du Comité Central des Fêtes de Wallonie, les organisateurs namurois des festivités. Même si sa santé le contraint à passer le relais au Père Michel Hermans, cette invitation, il espère l'honorer longtemps encore pour peu, bien sûr, qu'il soit toujours sollicité....
L'abbé Malherbe vient de mettre la dernière touche à son homélie. ''Je finis de la recopier au propre'' précise l'abbé. En fait, il a tout recopié en lettres majuscules: ''c'est plus facile ainsi je n'hésite pas trop sur les mots... Je dois pouvoir me relire'' Ses yeux se font alors rieurs voire un rien malicieux.
Préparer cette homélie du lundi des fêtes de Wallonie lui occupe l'esprit depuis de longs mois déjà. ''C'est de plus en plus difficile'', reconnaît-il. Une homélie dans laquelle il se moque gentiment des politiques, des décisions prises pour gérer la Ville, de ce qu'il faudra faire... Le bon sens de l'abbé Malherbe fait merveille sans oublier sa petite pointe d'ironie. Le ton n'est lui jamais agressif. Et c'est bien ce que reprochent certaines personnes rencontrées dans la rue. Réflexion (trop) entendue par l'abbé: ''mais rentrez leur dedans.'' Et ça, l'abbé Malherbe il ne veut pas. ''Ce n'est pas mon rôle: ils sont là à la messe et ils se font attaquer. Ils ne peuvent pas me répondre, ils pourraient juste se lever et partir. Les temps sont aussi difficiles pour eux...''

A la demande du CCW
Bien sûr, il ne pourra s'empêcher de faire allusion à ce qu'il appelle le ''prochain examen'' de nos politiciens (ndlr: les élections du 14 octobre). Sans tout dévoiler, on peut aussi dire que l'abbé Malherbe attirera une nouvelle fois l'attention sur les défavorisés de la vie. Il parlera également de l'église Saint-Jean qui aurait bien besoin d'un bon lifting:''La volonté de rénover l'église est bien présente mais il n'y a pas d'argent dans les caisses. Alors...'' lance l'abbé. Pour les lectures, il a choisi un extrait des Actes des Apôtres et un passage de l'évangile de Mathieu.
Une homélie même si elle n'est pas la dernière - on souhaite que le Comité Central de Wallonie continue à solliciter très longtemps encore l'abbé Malherbe - qui aura un caractère particulier. L'abbé Malherbe pour des questions de santé a dû se décider à passer la main. On l'imagine facilement, c'est pour lui un véritable déchirement. Il a aussi quitté le presbytère de la rue du Collège pour un appartement du centre-ville.
Que de livres, de papiers accumulés en 33 ans! Heureusement, dans les caisses qui ont rejoint sa nouvelle demeure, il avait placé en priorité ses dictionnaires en wallon. Des dictionnaires écrits par des puristes comme Lucien Somme ou encore Chantal Denis. Ils sont bien précieux pour rédiger l'homélie. Cette année encore, Henry Rase, autre amoureux du wallon a relu l'homélie.

Prêts au cas où
L'abbé Malherbe est prêt pour ce nouvel exercice mais comme il sait que sa santé peut lui jouer des tours, il a tout prévu. Dans les parages, les amis de toujours les abbés Dahin et Gillet. ''Pierre Dahin connaît bien mieux le wallon que moi. Tout comme l'abbé Gillet, ils pourraient intervenir. Si je suis fatigué après l'homélie, ils poursuivraient la célébration.''
Beaucoup de prêtres parlaient et continuent à parler wallon. C'était le cas du chanoine Paul Léonard: ''Il le parlait très bien souligne l'ancien curé de Saint-Jean. Son frère, Mgr Léonard peut lui prêcher, en wallon, sans avoir écrit la moindre ligne. Enfant, je ne parlais pas wallon par contre je l'entendais parler par mon père. Il était entrepreneur et c'est en wallon qu'il s'adressait aux maçons. On le parlait aussi chez les voisins mais il m'arrive de chercher mes mots.'' Et c'est dans ces cas-là que les dictionnaires sont bien précieux!
Le wallon est encore plein de subtilités, de ces nuances qui font que le parler de Namur n'est pas celui de Liège ou de Charleroi. Mais la nuance, pour les oreilles averties, va se nicher bien plus loin encore.''Après une des messes du lundi des Wallonie Tine Briac (comédienne qui a fait les belles heures du théâtre dialectal) est venue me dire: Paul, ton wallon n'est pas celui de Namur mais bien d'Annevoie!''

Stressé? Pas trop!
Et même si l'abbé Malherbe est habitué à cet office, il avoue être stressé. ''Pas trop stressé mais quand même un peu'' reconnaît l'abbé. Il sait que le lundi des Wallonie, l'église est pleine comme un oeuf. Plus la moindre place libre même les confessionnaux sont ''squattés''. ''Il y a quelques années encore, les premières personnes étaient devant les portes dès 7h du matin. Elles voulaient avoir une place.'' Dans l'assistance, il y aura cette année aussi les politiciens. Sans doute encore plus nombreux -les élections ne sont pas loin- que les autres années. ''Je ne suis pas dupe souligne l'abbé Malherbe avec son bon sourire. Je sais bien que dans les premiers rangs de l'assemblée quelques uns viennent pour être vus, très peu sont des pratiquants réguliers. La majorité est là pour une messe qui est devenue au fil des années une institution -ce que l'abbé ne comprend toujours pas- un moment de bonhomie et d'émotion. Et je ne suis pas à l'origine de cette émotion, elle vient du plaisir d'entendre parler wallon, de la ville. La bonhomie c'est par contre peut-être un peu celle du curé...''
Christine Bolinne
La messe en wallon du lundi des Wallonie sera célébrée le 17 sptembre, à 10h, à l'église Saint-Jean. Comme les autres années, la télévision communautaire Canal C restransmettra ce moment.
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