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17/6/2021
L'heure de la retraite a sonné pour le doyen Pivetta
Dans la salle de réunion du presbytère… des caisses et encore des caisses. Et tout n’est pas prêt pour un déménagement programmé à la fin du mois. Le 27 juin prochain, le doyen Jean-Claude Pivetta dira au revoir à la communauté de Bastogne. Rien qu’en évoquant la messe d’adieu, on devine l’émotion. Entre les deux, il aura juste eu le temps de souffler les bougies de son gâteau d’anniversaire.
Il l’avait dit et redit: à 71 ans, il prendrait sa retraite. Le doyen Jean-Claude Pivetta est un homme de parole, après 45 ans d’une vie consacrée à son ministère, il retourne dans ''son'' pays, Florennes. Son agenda de prêtre retraité sera à peine moins chargé que celui de doyen très actif.
Un déménagement n’est jamais évident à vivre. Il y a 7 ans, le doyen Pivetta était déjà dans les cartons, il quittait Walcourt pour Bastogne. Un véritable plongeon dans l’inconnu non pas par rapport à la fonction de doyen mais bien par rapport à la région. L’Ardenne, le doyen Pivetta ne connaissait pas bien. Aujourd’hui, c’est la même boule d’émotion qu’il veut maîtriser à quelques jours de saluer les Bastognards dont il a été le doyen. Il était aussi doyen principal de la région pastorale Ardenne. ''Une région très grande avec des hommes et des femmes forts, fiers et fidèles.''
Avant Bastogne, l’abbé Pivetta avait été doyen à Walcourt. Des fonctions qu’il occupera durant 23 ans. ''Être doyen, c’est dur mais je peux dire aussi que ce sont de belles années pour autant qu’on puisse les vivre dans la foi et le ressourcement. Il faut savoir prendre du temps pour prier, célébrer, lire, approfondir ses connaissances. Dans ce cas, on peut entendre le ' N’aie pas peur, je suis là à tes côtés jusqu’à la fin des temps'.''
En arrivant à Bastogne, le doyen Pivetta avait beaucoup lu sur la seconde guerre mondiale qui a fait tant de dommages dans cette partie du pays. A Walcourt, il s’était investi dans les marches de l’Entre-Sambre et Meuse. Un doyen se doit de vivre au rythme de son doyenné. Pas très compliqué pour cet enfant de Villers-le-Gambon. Lorsqu’il parle des marches, il s’enflamme. ''Quand je ferme les yeux, j’ai cette image qui me vient. Je suis sur le parvis de la basilique avec d’autres prêtres. Notre-Dame de Walcourt a été sortie. Les marcheurs défilent et lorsqu’ils arrivent devant elle, ils tournent la tête pour la regarder. Il n’y a pas un bruit. Quel respect.'' La voix vibrante d’émotion: ''Qu’est-ce que j’ai pu rencontrer comme personnes, des milliers sûrement. C’est ça aussi faire de la pastorale. Bien sûr que l’on boit une petite goutte et peut-être même deux. Bien sûr qu’il y a des tirs. Tirer une salve c’est pour les marcheurs rendre hommage à Notre-Dame, à un saint, à une sainte.''

Organiste à ses heures
Une fois installé à Florennes, l’abbé Pivetta compte bien prendre un peu de repos. Mais pas seulement, il y a une collection de timbres délaissée ces dernières années à remettre en ordre. Si l’abbé Pivetta aime écouter de la musique avec un faible pour Bach, il apprécie aussi en jouer. Il a repéré, sur Internet, un instrument qui pourrait lui convenir. Et il se met à pianoter sur un clavier qui n’existe encore que dans ses rêves. ''Je pourrais ainsi remplacer, si nécessaire, un organiste absent… '' Immédiatement, le futur retraité d’ajouter: ''Si on a besoin de moi pour l’une ou l’autre célébration, je pourrai toujours dépanner.'' Voilà qui est bien dans la conception du ministère de l’abbé Pivetta: ''Servir et être toujours prêt c'est ce qui trace notre route.''

Commande à saint Nicolas
Le 27 juin prochain, à 15h, lorsqu’il entrera dans l’église Saint-Pierre de Bastogne, il sera bien plus ému que les ''autres'' dimanches. Le 27 juin, l’abbé fera ses adieux. Les trois organistes ont déjà préparé le volet musical. C’est encore un secret. Sur l’autel, il y aura aussi un calice, pas celui de son ordination. Celui de l’abbé Bernet, un enfant de Villers-le-Gambon ordonné prêtre au début des années 30. En 1976, l’abbé Pivetta célébrera à Villers-le-Gambon, sa messe de prémices. ''L’église était comble'' se souvient l’abbé. Deux personnes manquaient pourtant dans l'assemblée: ses parents, décédés un peu plus tôt. ''J’étais le raculot d’une famille de huit enfants.'' Des parents comblés lorsque leur fils, haut comme trois pommes, avait affirmé, qu’il serait prêtre. Et comme si cela ne suffisait pas, dans sa lettre de Saint-Nicolas, le jeune Jean-Claude avait demandé calice, ciboire, patène, encensoir… format jouet, bien sûr. ''On trouvait de tout à l’époque'' ajoute encore perplexe l’abbé. Et sa maman avait complété le cadeau de Saint-Nicolas en ajoutant une aube, une chasuble. Le tout fait maison. Les fidèles? Des copains réquisitionnés!

Souvenirs, souvenirs
Les souvenirs se bousculent. ''Mes parents étaient croyants et pratiquants. Tous les soirs, papa se signait après avoir pris de l’eau dans le bénitier. Il s’agenouillait au pied du lit pour la prière du soir. Ils nous ont laissé ces témoignages.'' C’est au séminaire de Namur qu’il se formera. ''J’ai été éduqué à être libre et responsable avec des professeurs formidables.'' dit-il.
Avec émotion, il se souvient aussi de sa première paroisse, il avait été nommé à Ham. ''J’y ai rencontré l’abbé Omer Berny, un homme extraordinaire. Il m’a appris mon ministère. C’était un sacré travailleur. Il savait tout faire: maçonner, peindre… Pendant les vacances, il remettait en état les classes des écoles. Il célébrait très bien, lisait beaucoup. Il était un homme de fraternité à l’écoute de tous.'' Il sera ensuite curé à Ham-sur-Sambre. Une commune qui accueillait à l’époque une population de 28 nationalités différentes. ''Une richesse extraordinaire. Je n’oublierai jamais la Basse-Sambre.''
C’est l’abbé Philippe Leblanc qui succède à l'abbé Jean-Claude Pivetta. Lui quitte le doyenné de Bertrix: ''Je prie pour lui et pour son ministère. Je lui fais confiance. Il va rencontrer les membres du secrétariat paroissial, des différentes pastorales… ce sont toutes des équipes extraordinaires.''
Christine Bolinne
Photos: C.T.
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