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10/4/2010
Les ''Pèlerins danseurs'' mettent la parole de Dieu en mouve
Tout au long de la journée, notre corps est en mouvement: marcher, courir, agiter les bras... tous ces gestes font partie de notre quotidien. Tout comme les moments de repos et de calme. Mais lorsqu'il s'agit de vivre notre foi, de prier... nous nous figeons. Les "Pèlerins danseurs", une association qui a vu le jour en France veut nous aider à lutter contre cet immobilisme. Véronique Sforza (la photo) est Namuroise, elle a rejoint les "Pèlerins danseurs" depuis plusieurs années maintenant. Elle anime, tout au long de l'année, des "parcours" à Bruxelles, Liège et Namur. Entre le 23 et le 25 avril, elle animera, au monastère Notre-Dame à Hurtebise, une retraite ouverte à tous. Elle nous aidera à vivre la parole de Dieu dans le corps, par le mouvement. Une invitation à une lecture renouvelée de la Bible qui s'adresse aux personnes qui connaissent déjà l'association comme aux débutants.

Tout commence par l'écoute de la Parole de Dieu et d'un décryptage du mouvement qui l'accompagne. Un mouvement que l'on n'a pas l'habitude de remarquer et encore moins de mettre en valeur. Lors des sentiers, c'est le nom des exercices corporels chez les "Pèlerins danseurs", Véronique Sforza guide, montre des mouvements... Le premier, c'est la marche. Une marche si naturelle et pourtant si complexe si on se met à la décortiquer. Le balancement est un autre mouvement naturel qui accompagne une lecture d'un texte. C'est ce balancement qu'elle a enseigné pour accompagner le récit de la crucifixion. Véronique présente une gestuelle. Et puis, c'est à chacun de trouver sa manière d'interpréter les textes en leur donnant corps. "Il n'est vraiment pas nécessaire de se lancer dans des gestes démesurés, je ne suis pas exubérante. Aujourd'hui, lors de la prière du Notre Père, je ne peux m'empêcher de la vivre avec mon corps. Mais, c'est très discret. Peu de personnes se rendent compte de mes gestes. C'est un travail sur la symbolique en lien avec la parole de Dieu qui va garantir la justesse. Ce n'est pas du mime." raconte Véronique Sforza.
Voilà qui devrait tordre le cou aux idées que certains pourraient avoir: non, pour être "Pèlerin danseur", il ne faut pas être spécialement souple voire gracieux. Une exception: les participants aux spectacles (la photo) des "Pèlerins danseurs". Là il s'agit de présenter un moment harmonieux , une chorégraphie soignée, plus spectaculaire. "C'est vraiment à la portée de tout le monde même si on a un handicap. Si bouger vous gêne, il vous suffit de vous dire que vous évoluez sous le regard de Dieu. Son regard est sans jugement même si on est pataud ou encore maladroit. On ose, on vit, on bouge, on danse. C'est la joie qui imprègne notre mouvement naturel."

Jean-Baptiste, premier "Pèlerin danseur"
Véronique Sforza est infirmière et sage-femme de formation. Elle est aussi mère d'une famille nombreuse. A bien des reprises, lors des offices, elle a pu constater que ses enfants, alors jeunes, avaient du mal à tenir en place. Résultat: Véronique et son mari vivaient mal la suite de la célébration. Ils craignaient de voir leurs enfants gêner les autres fidèles. Crainte et exaspération mais aussi inquiétude d'une maman de voir, à un moment, ses enfants prendre de la distance avec l'Eglise. Curieuse, Véronique s'est lancée dans des recherches: la messe ne pouvait-elle être un moment plus animé? Et c'est ainsi que la Namuroise a découvert les "Pèlerins danseurs" et qu'elle s'y sent parfaitement à l'aise. A un tel point qu'aujourd'hui elle anime des parcours, des retraites.
L'association a été fondée par Michaëlle Domain, une Française. Michaëlle Domain était professeur de yoga, elle vivait dans une famille athée. Un jour, elle s'est lancée dans la lecture de la Bible. Et elle a découvert le mouvement qui accompagne les textes de la Bible: Jésus marche, chemine... " Jean-Baptiste a été le premier "Pèlerin danseur" explique Véronique Sforza, dans un large sourire. Quand il est encore dans le ventre de sa mère, on lit: l'enfant tressaille de joie. Tressaillir, c'est danser, bondir..."
Conquise, Véronique Sforza se bat pour faire connaître les "Pèlerins danseurs", chez nous: "C'est vraiment à la portée de tout le monde. Les "Pèlerins danseurs" laissent la Parole prendre chair en eux". Son souhait le plus cher? La réponse fuse: "Quand un homme d'Eglise nous rejoindra, cela rassurera beaucoup de personnes. Lors des célébrations, le prêtre est le support de notre regard, ses gestes peuvent aussi nous toucher."
Christine Bolinne

Véronique Sforza animera une retraite des "Pèlerins danseurs" du vendredi 23 avril à 18h30 au dimanche 25 avril à 16h au monastère Notre-Dame à Hurtebise. Le prix de la pension est fixé à 60 euros (46 euros en tarif réduit). Une retraite qui s'adresse aux hommes comme aux femmes, aux jeunes comme aux moins jeunes. Intéressés? Il vous suffit de contacter Véronique Sforza au 081/73.22.93. Pour plus d'informations: www.lespelerinsdanseurs.eu

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