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17/9/2021
L'abbé Christophe Rouard quitte Beauraing et ses sanctuaires pour Malonne
Ce jour-là, l’abbé Christophe Rouard est de permanence pour les confessions. Entre deux pénitents, installé sur un des bancs de l’esplanade, n’hésitant pas à répondre aux sollicitations des pèlerins ou encore à aller à leur rencontre lorsqu’ils sont un peu perdus, l’abbé Rouard se souvient des quatorze années passées comme vice-recteur des Sanctuaires de Beauraing. Le 4 octobre prochain, il écrira une nouvelle page de son ministère comme, notamment, curé de Malonne. Le prêtre est ému: ''C’est un grand changement. J’essaie de vivre ce départ dans la sérénité et la confiance.''
Lorsque l’abbé Rouard a été nommé à Beauraing, c’était après un passage par Gembloux où il était vicaire dominical et terminait sa thèse. Il connaissait bien sûr le sanctuaire marial lieu des apparitions de Marie, c’était en 1932, à cinq enfants de la localité. Le jeune prêtre va travailler en étroite collaboration avec l’abbé Claude Bastin, alors recteur. ''J’ai découvert un homme de prière.'' Aujourd’hui, à quelques jours de son départ, il se rend compte de la place que ces sanctuaires ont pris dans sa vie et dans sa vie de prêtre en particulier. A travers les rencontres avec les pèlerins. ''J’y ai découvert ce qu’est la piété populaire. A Beauraing, on rencontre des personnes très différentes dont beaucoup ne fréquentent pas nos églises. C’est un des vecteurs essentiels pour évangéliser.'' A travers les confessions encore nombreuses dans un tel lieu: ''J’ai entendu tellement de choses, de véritables cadeaux, à vivre, comme prêtre.''
Le regard perdu au loin, l’abbé Rouard, confie: ''J’ai donné tout ce que j’ai pu.'' Lors de ses dernières vacances, c’était à Lourdes, il avait emmené dans ses valises, tous les numéros de la Voix de Beauraing, la revue de la cité des apparitions dans laquelle il a écrit depuis son arrivée. Une revue qui présente les petits et grands projets, la vie de ces sanctuaires... Il a ainsi pu se rendre compte de tout ce qui a pu, avec toute une équipe de bénévoles, être mis en place et souvent avec des moyens financiers limités: ''Il a parfois fallu organiser des soupers spaghetti pour avoir des fonds pour d’autres organisations…''

Candidats pèlerins
Le prêtre est ainsi heureux d’avoir pu mettre en place les routes du Cœur d’or. Des routes, des promenades, à faire à pied, à vélo ou encore en voiture. Un parcours qu'importe le lieu de départ arrive bien sûr aux sanctuaires. L’abbé Chris Butaye, cycliste convaincu y a participé traçant, lui, les circuits pour les deux roues.
Les confinements à répétition ont permis à l’abbé Rouard de prendre du temps pour les réactualiser sur le site internet. Très intéressé par l’informatique, il a, en effet, très vite compris qu’un site internet, une page facebook, permettaient de toucher des candidats pèlerins à un coup réduit. En évoquant ses souvenirs, le vice-recteur se souvient encore des nombreuses publications dans lesquelles il s’est investi ou encore de la pièce de théâtre retraçant les apparitions. Lui plutôt réservé y tenait un petit rôle mais qui a marqué .

… Et une rencontre
Parmi ces souvenirs, il y en a qui supplante tous les autres, la rencontre avec Gilberte Degeimbre. Gilberte était parmi les enfants qui ont vu Marie au début des années 30. Toute sa vie, elle caressera l’espoir de revoir la ''Belle Dame''.
Après des années passées en Italie, de retour à Beauraing elle était, chaque soir, aux sanctuaires pour le chapelet. Elle répondait aux questions des pèlerins, allait témoigner partout… ''Elle aimait bien témoigner et en plus elle le faisait bien.'' L’abbé Rouard réalisera une interview de Gilberte. ''Elle a été vue, jusqu'à présent, plus de 500.000 fois sur You Tube.'' Une interview traduite en six langues. ''Gilberte a été une des dernières à avoir eu un contact avec Marie, mère de miséricorde.'' ponctue l'abbé.

Ultime passage à l'aubépine
Avant de partir pour Malonne, le vice-recteur des sanctuaires prendra du temps pour un ultime passage dans ses deux endroits préférés des sanctuaires: l’aubépine mais aussi la chapelle votive. ''Dans cette chapelle, je serai allé prier chaque jour. C’est le cœur des sanctuaires et on y prie bien.'' Pour saluer les sœurs présentes sur place, les religieuses de la charité chrétienne avec qui, il priait encore chaque jour.
Une nouvelle équipe y sera tout prochainement en place. Le chanoine Joël Rochette, vicaire général est le recteur de ces lieux. Il aura désormais pour vice-recteur l’abbé Stéphane Décisier (lire par ailleurs) aidé de deux chapelains les abbés Damien Nivelle et Nicolas Baijot. ''Ce sont trois jeunes prêtres très sympathiques'' ponctue l’abbé Rouard. Les nouveaux arrivants sont en charge pour quelques jours encore de la paroisse de Malonne où l’abbé Rouard officiera dans peu de temps comme curé. A plusieurs reprises, les quatre prêtres ont pris du temps pour se rencontrer pour raconter pour l’un les sanctuaires et pour les autres la vie de la paroisse. L’abbé Rouard: ''C’est une belle transmission.''
Le futur curé de Malonne est heureux de retrouver une vie de paroisse. Il va faire connaissance avec ses paroissiens, avec tous ceux qui s'investissent dans la paroisse... Quant à la découverte de l’église, il devra patienter. Elle va bientôt fermer. Un chantier qui s’annonce long va y débuter.

Le saint du diocèse
Originaire de Vedrin, l’abbé Rouard n’arrive pas en pays inconnu. A Malonne, il aura l’occasion de prier saint Mutien au sanctuaire qui lui est consacré ou encore devant la grotte où alors qu’il était surveillant il a passé tant de temps. ''Saint Mutien est le seul saint du diocèse à avoir vécu toute sa vie dans le diocèse, le lieu est important. ''
Voici quelques mois, l’abbé Rouard avait déjà procédé à un premier déménagement pour un studio qu’il occupe au séminaire. Séminaire où il est professeur, co-directeur de la bibliothèque et depuis cette rentrée, formateur. Il y avait déjà installé une statue de Notre-Dame de Beauraing. Une seconde pourrait trouver sa place au presbytère… Tout comme la maquette du bénitier qui a sa place dans la basilique, l’ancienne église supérieure.
L'abbé Rouard le reconnaît, c'est le coeur serré qu'il quitte Beauraing. Et d'ajouter: ''J'y reviendrai mais pas tout de suite.''
Christine Bolinne
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