Antony est présent chaque soir à la cathédrale Saint-Aubain. Il assiste à la neuvaine à l’Esprit-Saint préparatoire à la Pentecôte qui se terminera ce samedi avec la Vigile de Pentecôte. Vigile, au cours de laquelle Antony Oliverio sera confirmé. Ils seront trois, à la cathédrale, à recevoir ce sacrement de l’évêque. D’autres adultes seront confirmés dans leur paroisse.
L’itinéraire d’Antony est, aujourd’hui, celui de plus en plus de personnes. Il est baptisé alors qu’il n’est encore qu’un bébé. Plus tard, il fera sa première communion et sa profession de foi. ''Ma famille, raconte Antony, n’a pas la culture chrétienne. Nous allions à la messe aux grandes occasions. Je me souviens encore qu’enfant j’aimais beaucoup lire une petite Bible.'' A l’adolescence, à l’âge de la confirmation, Antony a d’autres centres d’intérêt que l’Église. Il a pris de la distance avec la religion et tout naturellement ne sera pas confirmé.

Retour
Les années passent… ''Dans ma vie, il y a alors eu une série de petits hasards qui ont fait que je me suis posé des questions sur Dieu, l’Église… '' Ajoutez à cela un professeur tellement remonté contre l’Église qu’il la rend responsable de tous les malheurs qui s’abattent sur le monde. C’est tellement excessif qu’Antony poursuit ses recherches: il lit des livres, surfe sur Internet… Et petit à petit, il revient dans l’Église et à l’église. Il assiste à la messe. Dans le fond, dans un premier temps : ''Je suis timide, je ne connaissais personne… '' Antony assistait à la messe, en semaine, quand il n’y avait pas grand monde. Le curé de La Louvière, sa paroisse avant qu’il ne vienne s’installer à Salzinnes, l’a repéré. Ils parlent ensemble. Et Antony constate que, dans sa tête, rien n’est vraiment clair : ''Je mélangeais la profession de foi et la confirmation. Je me suis ainsi rendu compte que je n’avais pas été confirmé.'' Mais, pas question pour autant de se précipiter. ''J’avais peur de me tromper...'' Petit à petit, Antony prend conscience qu’il n’y a pas de preuve à attendre que Dieu est plus fort que toutes les preuves qu’il espérait.

''Une foi joyeuse''
C’est la période des changements. Il déménage pour Salzinnes, trouve un travail au sein de l’équipe des Pèlerinages Namurois et fréquente la paroisse Sainte-Julienne. Il suit, avec d’autres, une catéchèse destinée aux adultes qui veulent approfondir leur foi. Antony est ravi. Même si la covid-19 empêche les séances de toujours se tenir en présentiel, il est assidu. Il étudie le credo, la prière, les sacrements… avec l’abbé Vanandruel. Tout est clair chez lui : il se sent bien dans l’Église et demande à être confirmé. ''C’est mon ‘oui’ au bout d’un chemin de conversion'' souligne Antony avant d’ajouter que cette confirmation c’est encore une réponse envoyée par le Seigneur. Il se prépare avec Sœur Marie-Pascale avec qui il découvre l’évangile selon saint Marc. Des rencontres plus spécifiques sont encore programmées. Il y a quelques jours, il était en compagnie des autres confirmands du diocèse, à Beauraing. Tous ont rencontré l’évêque, parlé avec lui…
Aujourd’hui, plus que jamais, Antony Oliverio est convaincu que recevoir le sacrement de confirmation quand on est adulte est une véritable chance. ''J’ai conscience de la force de ce sacrement. J’ai le sentiment que cela me serait passé au-dessus si je l’avais reçu à l’adolescence.'' Il a choisi pour parrain de confirmation, l’abbé Bayet. Antony a fait sa connaissance dans son travail aux Pèlerinages Namurois : ''C’est un homme intelligent de grande foi. Une foi qu’il continue, alors qu’il aura bientôt 87 ans, à transmettre joyeusement.''
Aux Pèlerinages Namurois, Antony s’occupe plus particulièrement de la préparation des voyages. Il part rarement sauf à Lourdes où chaque membre de l’équipe va à tour de rôle. ''J’ai découvert beaucoup de lieux sans jamais y être allés. En 2019, j’ai ainsi organisé un pèlerinage dans le Sud de la France, sur les traces des petites communautés chrétiennes…'' Les pèlerins sont passés par Lyon, les Saintes-Maries-de-la- Mer, Marseille… ''J’ai beaucoup apprécié ces lieux avec leurs petits sanctuaires. J’ai tellement aimé que c’est dans cette région que nous partons avec Elisa en voyage de noces.''
C.B.