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4/8/2011
BUISSONVILLE
Un oecuménisme qui pose questions
L'abbé Marcel Gravet a fêté ce dimanche 31 juillet 2011 ses 60 ans de sacerdoce en l'église de Buissonville au cours d'une cérémonie peu courante, puisqu'il s'agissait ''dans un souci d'unité entre chrétiens'', d'une Cène présidée par Mme Annette Ruby, pasteure protestante en Alsace.
Figure emblématique d'ouverture sociale, avec un presbytère ''portes grandes ouvertes'', l'abbé Marcel Gravet fait l'unanimité dans sa région. Agé de 85 ans, l'abbé qui vient de fêter son jubilé de 60 ans de prêtrise est un véritable ''Abbé Pierre'' local, populaire, médiatique, apprécié des petites gens, qui perçoivent dans son charisme quelque chose de feu Mgr Mathen ancien évêque de Namur.
Atypique et peu conventionnel, soucieux de pratiquer l'oecuménisme, l'abbé n'a pas hésité de placer l'oecuménisme au coeur de son jubilé sacerdotal, ce dimanche à Buissonville. En effet, l'abbé M. Gravet avait invité pour l'occasion la pasteure Annette Ruby à présider une Cène protestante. Sans mettre en cause la personnalité généreuse de l'abbé Gravet, cette situation n'a pas manqué de susciter de vives réactions.
En outre l'abbé Gravet avait invité les prêtres présents à ''concélébrer'' mais il fut finalement le seul à le faire. Le doyen de Rochefort l'abbé Jules Solot et l'abbé Fernand Streber étaient présents dans l'assemblée mais n'ont ni ''concélébré'', ni ''communié''. Quant aux paroissiens, ils avaient été informés de cette célébration un peu particulière via la feuille paroissiale.
N'ayant pu contacter l'évêque de Namur ou son adjoint, actuellement en vacances, nous avons tenté de joindre le vicaire épiscopal du diocèse, Christian Florence, qui n'a malheureusement pas été joignable. Afin d'apporter quand même quelque éclairage sur cet événement, nous nous sommes référés à la feuille paroissiale transmise par le Service de presse de l'évêché de Namur.
Après une explication précise sur l'Eucharistie chez les catholiques et la Sainte Cène chez les protestants, le doyen de Rochefort interroge: les catholiques peuvent-ils communier à la Cène protestante? Une question que bien des fidèles se sont posée dans ce contexte, ou se poseront à un autre moment de leur existence. Pour y répondre, l'abbé Solot reprend la position officielle exprimée par Dom Robert Le Gall dans le Dictionnaire de liturgie, ''Entre fidèles d'Eglises séparées, la communion sacramentelle n'est pas permise: la foi en ce que représente l'Eucharistie n'étant pas identique, toute participation sacramentelle serait une compromission plutôt qu'un signe véritable d'unité. (...) Il est toutefois permis à un catholique ou à un orthodoxe de communier à une messe orthodoxe ou catholique s'il ne trouve pas d'office de son Eglise là où il est''. Parce que les deux Eglises ont la même, foi eucharistique.
Le doyen de Rochefort voit dans la communion entre Eglises séparées deux approches possibles. L'une d'elles consiste ''à se dire qu'on est en chemin et que la communion sacramentelle même si elle est imparfaite, est une étape sur le chemin. Avec cette conviction, que chaque Eglise a un bout de chemin à faire pour arriver à une communion plus grande. Il s'agit de fréquenter la manière de faire des autres Eglises et de découvrir que l'on n'est pas toujours aussi différent qu'on ne le pense.''
Mais alors peut-on communier? Pour l'abbé Solot, c'est une question de conscience, il importe de vivre les choses en profondeur et de les éprouver de l'intérieur, en évitant de considérer les différences avec désinvolture. Communier ou pas, il faut oser en parler, parler de sa joie ou du malaise que l'on éprouve.
Ctb/bl
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