Jeunes Vie du Diocèse Formations Agenda

 Retour à la liste
10/4/2018
Le ''Mariage mystique de sainte Catherine'' reprend des couleurs
Il y a quelques jours maintenant, dans les locaux de l'Institut royal du Patrimoine artistique (IRPA) à Bruxelles, quelques privilégiés ont pu découvrir l'état d'avancement de la restauration d'un tableau appartenant au Séminaire de Namur. Peint en 1649 par Michaelina Wautier, une des plus grandes femmes peintres du 17e siècle, le Mariage mystique de sainte Catherine figurera dans une exposition qui lui sera consacrée au MAS-Museum d'Anvers, de juin à septembre.
Le Mariage mystique de sainte Catherine qui ornait jusqu’à présent la salle-à-manger du Séminaire, est restée longtemps anonyme. Personne n’avait alors repéré, dissimulée sous une couche de vernis qui avait mal vieilli, sur le banc de pierre, la signature de l’artiste: ''Michelina Wautier invenit, et fecit 1649''. Il fallut l’œil expert de Pierre-Yves Kairis, directeur scientifique à l’IRPA, pour rendre à cette œuvre son auteure.
Michaelina Wautier, originaire de Mons, a fait toute sa carrière dans l’atelier de son frère Charles. Célibataires l’un et l’autre, ils vivaient ensemble dans une maison de maître à proximité de l’église Notre-Dame de la Chapelle à Bruxelles. Aujourd’hui oubliée, Michaelina Wautier peut être considérée comme l’Artemisia du Nord. Comme elle, Michaelina ne s’est pas contentée de peindre des compositions florales et s’est lancée dans des sujets mythologiques ou religieux. Léopold-Guillaume de Habsbourg, le gouverneur général des Pays-Bas espagnols, possédait quatre tableaux de Michaelina Wautier dans sa collection.

De couche en couche
Avant de rejoindre à Anvers une exposition qui sera consacrée à son auteure, le tableau du Séminaire fait l’objet d’une restauration effectuée par Karen Bonne, dans l’atelier de l’Institut royal du Patrimoine artistique (IRPA) à Bruxelles. Institut scientifique fédéral, l’IRPA est chargé de l’inventaire et de la conservation du patrimoine national. Il a l’originalité de rassembler en un même lieu différents services: historiens de l’art, photographes, chimistes, archéologues, ingénieurs et conservateurs-restaurateurs.
Depuis fin septembre, la restauration du tableau avance bien. Un nettoyage superficiel a permis d’ôter ce qui se trouvait au dessus des vernis, ensuite les vernis eux-mêmes qui avaient verdi ont été retirés et enfin les surpeints ont été enlevés.

Une main a disparu...
Parmi ces derniers, un voile pudique, ajouté au 19e siècle, et chargé de camoufler le décolleté de sainte Catherine jugé un peu trop provoquant. Tout cela a laissé place à des couleurs nettement plus joyeuses que celles auxquelles nous étions habitués. Les visages, qui sont de véritables portraits, ont retrouvé toute leur beauté, ainsi que des détails qui passaient jusqu’alors inaperçus. Sans prendre de risque, la restauration permet de s’approcher de plus en plus de l’original et de dévoiler les changements réalisés par l’auteure elle-même: une main de saint Joseph qui a disparu, une main de sainte Catherine qui a changé de place…
Deux grandes campagnes antérieures de restauration ont aussi été repérées: elles dateraient du 18e et du 19e siècle. Quelques retouches plus tardives, par dessus le vernis, ont été réalisées au 20e siècle. Comme il était de coutume, plusieurs toilettages des personnages principaux ont aussi été entrepris au long des siècles, ce qui a fragilisé la peinture à certains endroits.
Avant que le tableau ne soit transporté à Anvers, il reste encore deux mois pour terminer le travail de restauration. Certaines couches picturales qui n’adhèrent plus à la toile vont être chauffées et refixées à la colle d’esturgeon. Un vernis permettra de fixer l’œuvre originale et c’est par-dessus ce vernis que des retouches seront réalisées pour combler les quelques lacunes laissées par le temps. Peut-être ces deux mois permettront-ils aussi de répondre à une des énigmes de ce tableau: qui est la sainte qui se trouve derrière la Vierge Marie et qui porte une palme? Longtemps identifié à sainte Barbe, ce personnage reste inconnu.
A l’occasion d’Antwerp Baroque 2018, l’exposition du MAS-Museum se déroulera du 2 juin au 2 septembre. Première rétrospective de son œuvre, cette exposition permettra de contempler une trentaine de tableaux de Michaelina Wautier, dont le Mariage mystique de sainte Catherine.
Abbé Fabian Mathot
Photos: Un avant-après toujours aussi saisissant.
Translate in English - Nederlands - Deutsch


 Les évêques
 Les prêtres
 Les diacres
 Les laïcs
 La vie consacrée
 Communautés nouvelles et mouvements nouveaux
 L’administration diocésaine
 La Justice ecclésiastique
 Carte du diocèse