Michel Libert n'a qu'un espoir: que tous ceux et celles qui seront présents ce dimanche, en l'église d'Hastière-par-Delà, partagent son bonheur. Ce 25 octobre, à 15h, il sera ordonné, par Monseigneur Warin, évêque auxiliaire de Namur, diacre permanent. Une étape de plus dans la vie de cet homme impliqué depuis toujours dans la vie de l'église. "Etre ordonné diacre, c'est un nouvel élan dans ma foi" proclame-t-il haut et fort.

Michel Libert ne s'est pas réveillé un bon matin en se disant: "Tiens, je deviendrais bien diacre". Non, c'est un cheminement long, progressif. Une étape de plus pourrait-on dire dans une vie tournée vers les autres. Dimanche, c'est l'aboutissement avec son ordination diaconale. "J'espère que ma messe d'ordination sera la plus joyeuse, la plus priante, la plus chantante possible. Et alors je serai très heureux que l'on partage mon bonheur."
Derrière ce bonheur, Michel Libert avoue cependant être un rien stressé. Fabienne, son épouse depuis 30 ans, l'accompagnera au moment de solenniser cet engagement. Comme elle l'a d'ailleurs accompagné lors de la formation.
L'épouse doit donner son accord avant que l' époux ne '"se lance" dans cette nouvelle vie de diacre. Il est aussi souhaitable qu'elle se forme en même temps que son mari: un investissement de couple. Une formation de trois ans difficile: "Se remettre à étudier à 50 ans, ce n'est vraiment pas évident, raconte Michel Libert. On n'a plus la même mémoire. Il faut lire beaucoup: pas question de raconter n'importe quoi!"
Outre l'accord de Fabienne, les deux enfants du couple ont eux aussi été consultés. Julien, 27 ans et Jérôme, 20 ans ont été favorables à la démarche de leur père. "Mes enfants sont croyants mais ils ne pratiquent pas. Dimanche, ils seront présents." Jérôme, avec ses amis du patro, veillera à ce que tout se passe bien. L'ordination diaconale, c'est l'objectif de toute la famille.

Vivre sa foi sans l'imposer
Le diacre vit sa foi au quotidien, la partage mais sans l'imposer. C'est sur son lieu de travail notamment qu'il est amené à répondre aux interrogations des uns et des autres. Michel Libert est entrepreneur indépendant en peinture, il travaille avec ses neveux. "Des clients m'ont déjà demandé pourquoi je devenais diacre. A chaque fois, je réponds que c'est une démarche personnelle, une manière de m'impliquer activement comme catholique. Je sais que je serai un témoin du Christ jusqu'au bout de ma vie. Je sais aussi que je continuerai à vivre dans la charité."
Le futur diacre compte s'investir encore plus dans sa région qui n'est pas épargnée par la précarité. Il va ainsi notamment aider les personnes à se préparer au baptême. Une vie qu'il va continuer à mordre à pleines dents. Ne lui demandez pas son agenda: il est digne de celui d'un ministre! Conseiller communal cdH, il fait encore partie de l'équipe du Foyer culturel, de celle du Syndicat d'initiative... Michel Libert a abandonné le tennis pour se ménager un peu de temps. Allez savoir pourquoi!
Christine Bolinne