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26/11/2018
L'Avenir a 100 ans, Mgr Heylen s'est investi dans la création, la vie du journal
Nous sommes le 19 novembre 1918, l'Armistice vient d'être signé et dans toutes les mémoires se bousculent les horreurs de ce premier conflit mondial. C'est dans ce contexte qu'un nouveau journal fait son apparition en province de Namur. Son titre: ''Vers l'Avenir''. Il succède à ''L'Ami de l'Ordre.'' Mgr Heylen alors évêque du diocèse s'est beaucoup investi dans la sortie du journal, dans la constitution d'une équipe rédactionnelle ... La volonté de l'évêque était: ''soutenir l'Eglise et la patrie tout en aidant à la reconstruction du pays.'' Cent ans plus tard, la petite et la grande histoire de ce journal sont relatées dans un livre sobrement intitulé ''1918 - 2018 Vers l'Avenir Cent ans d'information en province de Namur.'' Un anniversaire qui donne aussi lieu à une expo qui va tourner durant les prochains mois dans toute la province.
Jean-François Pacco (la photo), journaliste, chef d'édition adjoint puis chez d'édition de l'édition namuroise de Vers l'Avenir durant de nombreuses années est aussi un passionné d'histoire. Pendant de longs mois, il s'est ainsi plongé dans l'histoire de ''son'' journal à travers les centaines de milliers de pages parues. Il s'est aussi intéressé aux archives de l'Evêché. Evêché qui, de 1918 à 2006, aura joué un rôle dans la vie du quotidien.
L'histoire de Vers l'Avenir démarre quelques jours après l'Armistice de 1918. Le journal ''Les Amis de l'Ordre'', entre les mains de Victor Delvaux, est un journal catholique qui a été porté sur les fonts baptismaux à l'initiative du chanoine de Montpellier, futur évêque de Liège. Avec l'accord de l'Evêché qui voit d'un bon œil de pouvoir diffuser des informations, L'Ami de l'Ordre, sous censure allemande continue à être publié durant la guerre. Le dernier numéro sort le 18 novembre 1918. Victor Delvaux est considéré comme un collaborateur: il a publié les écrits de l'évêque mais aussi des articles en provenance de Rome où le pape se positionne en faveur de l'Allemagne.
Le premier numéro de Vers l'Avenir apparaît dans les kiosques le 19 novembre 1918. Entre les deux journaux: pas de grandes différences si ce n'est le titre, bien sûr mais aussi l'équipe constituée en partie des anciens du précédent quotidien. Le titre du nouveau journal est celui que porte un hymne patriotique aussi connu, à l'époque, que la Brabançonne.
Un grave différend éclate entre Victor Delvaux et l'Evêché. Victor Delvaux expliquera que c'est sous la pression morale de Mgr Heylen qu'il prend sa décision d'arrêter la publication de ''L'Ami de l'Ordre.'' La Justice saisie de l'affaire tranchera: l'Evêché devra payer des dommages et intérêts. Pour faire face à la dépense mais aussi au coût lié au développement du journal, des appels de fonds sont lancés à des notables catholiques de la province. Mais pas seulement, parmi les généreux donateurs on retrouve des communautés religieuses.

Une page recto verso
L'exposition qui se tient actuellement à la galerie du Beffroi à Namur et qui va sillonner toute la province de Namur dans les mois à venir revient sur les débuts du journal. Le journal fait alors une page, pas de photos (la première date du 31 mars 1923 avec l'exhumation du corps de Thérèse de Lisieux) et encore moins de volonté de soigner la mise en page. Tout cela arrivera bien plus tard comme l'actualité culturelle, les informations destinées aux femmes ou encore la BD avec l'indétrônable Ferdinand publié juste après la guerre 40-45.
La ligne éditoriale des débuts est claire et percutante, elle est celle du Parti catholique: ''La restauration patriotique par l'union des classes, la justice et la liberté.'' Il ne faut surtout pas relayer tout ce qui touche au socialisme souvent associé, comparé au bolchevisme. On y trouve l'actualité de Namur et très vite de la province.
Le plus marquant: les journalistes assistent aux séances du Conseil de guerre. Cela donne lieu à des comptes-rendus d'une dureté impressionnante. Et quand la sentence rendue n'est pas assez sévère, les écrits sont virulents. Les noms des condamnés à mort sont publiés.
Un journal qui se veut aussi au plus près de ses lecteurs. Ainsi des souscriptions sont ouvertes à plusieurs reprises notamment après un accident dans un charbonnage de Flawinne. L'argent est utilisé pour aider les survivants à prendre un peu de vacances. De telles souscriptions seront organisées par dizaines et durant bien des années.
Et lorsque la seconde guerre mondiale éclate, le journal continue de paraître. Quand le papier permettant l'impression vient à manquer, la publication n'a plus lieu qu'un jour sur deux voire un jour sur trois, le nombre de pages est revu à la baisse tout comme la taille des pages! Plus question d'imprimer des photos, elles prennent trop de place.
L'exposition retrace cette histoire et exhume bien des souvenirs à travers des objets ressortis des greniers. Comme ce listing des abonnements. Des listes de noms soigneusement calligraphiés dans des cahiers tenus avec soin. Ce sont les prêtres qui se chargent, à l'époque, de ce que l'on appellerait aujourd'hui la publicité. C'est en chair de vérité que les curés rappellent à leurs ouailles qu'il faut prendre un abonnement à la ''bonne presse.'' Bonne presse qui ne peut être que catholique et avoir pour titre L'Avenir.
L'exposition, avec la reproduction de plusieurs ''unes'', revient sur les événements de ces dernières années avec la visite du pape Jean-Paul II à Beauraing, l'ordination épiscopale de Mgr Léonard.... En 1991, débute une période de tensions entre la rédaction du journal et les actionnaires. Des tensions liées à l'arrivée de Mgr Léonard. Des tensions existent entre les ''clans'' catholiques du diocèse chacun exigeant que leurs convictions, leurs faits et gestes soient relayés. En 2006, l'Evêché se retire complètement du journal qu'il cède à la VUM éditeur du journal De Standaard et du Nieuwsblad. Une revente qui sera suivie d'une autre avant que n'éclate, depuis quelques semaines, un nouveau conflit et que pèse une menace sur l'emploi. Un contexte social qui gâche cet anniversaire.
C.B.
Une expo qui passera par Dinant, Gembloux, Philippeville... A voir, à Namur, à la galerie du Beffroi, rue du Beffroi jusqu'au 9 décembre. Du mardi au samedi de 11 à 18h et le dimanche de 12 à 18h.
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