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16/7/2018
Les symboles des quatre évangélistes
Durant cet été, lors de visites d’églises et de cathédrales, nous verrons souvent les symboles des quatre évangélistes entourer un Christ en majesté ou même encadrer un autel. Mais en connaissons-nous l’origine et le sens?
Cette tradition s’inspire des visions du prophète Ezéchiel (Ez 1, 3b-28; 10, 8-17), qui avait vu, en exil à Babylone, des animaux et des personnages ailés à l’entrée des temples et des palais. Mais, dans sa manière sémite de s’exprimer, la pensée religieuse est plus importante que les images employées.
L’Apocalypse (4, 6-8) décrit une apparition de Dieu en simplifiant ces données: les quatre vivants qui entourent le trône sont ici un lion, un taureau, un aigle et un homme, qui ont chacun six ailes comme les séraphins de la vision d’Isaïe (6, 2). Les premiers chrétiens professent que Dieu se révèle pleinement à travers la pensée et l’action de Jésus-Christ; les Pères de l’Eglise font un rapprochement entre les accompagnateurs du chariot divin d’Ezéchiel et les quatre évangélistes reconnus: ce sont eux qui portent la révélation de Dieu en Jésus-Christ.
Pour répartir ces symboles, on a appliqué un usage de l’Antiquité qui désignait un ouvrage par ses premiers mots. Matthieu débute par la généalogie humaine de Jésus: il est l’homme, qui ressemble à un ange avec ses ailes. Marc évoque Jean-Baptiste criant dans le désert, dont l’animal était le lion. Luc met en scène Zacharie dans le sanctuaire; le taureau est le signe du sacrifice offert par le prêtre. Jean ouvre son évangile sur une réflexion théologique élevée: l’aigle au vol puissant lui convient.
La pensée théologique de l’Occident a ensuite développé l’interprétation de ces symboles, parfois de manière excessive. Un document byzantin nous ramène plus près de leur vrai sens: l’homme de Matthieu parle d’incarnation; le lion de Marc rappelle la puissance et la royauté du Christ; le taureau évoque son sacrifice, mais aussi son unique sacerdoce; enfin l’aigle parle de l’inspiration du Saint-Esprit.
Après plusieurs transformations, on en est arrivé au tétramorphe* sculpté au tympan du porche central de plusieurs cathédrales du XIIIe siècle: les quatre symboles ailés entourent le Christ siégeant dans une mandorle. Ce qui signifie: ''C’est ici le Christ des évangiles qui vous accueille et nullement le Christ d’une légende ou d’une philosophie.''
François Philips, sj

* Forme composée de quatre éléments.
Sources: URECH Edouard, Dictionnaire des symboles chrétiens, Delachaux et Niestlé, Neufchâtel, 1972, pp. 174 à 177. Très complet. Nous le résumons ici. – Théo, Nouvelle encyclopédie catholique, Droguet & Ardant/Fayard, 1989, p. 267 – Wikipedia à Tétramorphe.
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