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2/2/2015
Irmã Madalena, religieuse namuroise, se considère comme citoyenne du monde
Au Brésil, une charrette tirée par un âne, croulant sous le poids de sa charge, peut côtoyer la plus rutilante, la plus puissante des voitures. ''Le pays des contrastes'' souligne soeur Madeleine ou plutôt irmã Madalena. Namuroise d'origine, elle a quitté la cité du Bia Bouquet, il y a bien longtemps maintenant. Infirmière de formation, elle a été envoyée par sa congrégation, les Soeurs de Sainte Marie, en Afrique avant de se retrouver au Brésil où elle vit depuis 31 ans.
Irmã Madalena a trouvé refuge tout près du poêle qui réchauffe la demeure de famille située dans le coeur de Namur. L'hiver, ce n'est vraiment pas la saison qu'elle préfère pour retrouver son pays et plus particulièrement ''sa'' ville. Elle a perdu l'habitude du froid, du crachin, de la grisaille.... A Estância où elle vit, une ville de l'état de Sergipe situé au nord-est du Brésil et de la taille de la Belgique, le thermomètre flirte actuellement avec les 30°. ''Chez nous (comprenez au Brésil), lorsqu'il fait, en hiver, 18° on met des pulls!'' Le temps d'un regard à travers la fenêtre et elle poursuit: ''Quand il fait aussi froid, les gens n'ont qu'une envie: rentrer chez eux et ne plus en sortir. Au Brésil, on vit dehors, on se parle dans la rue, dans le jardin... Les gens ont un grand sens de l'hospitalité. C'est bien différent.''
Irmã Madalena fait partie de la congrégation des Soeurs de Sainte Marie. Une congrégation qui est née, à Namur, le 11 novembre 1819 à la demande du curé de Saint Loup, Dom Nicolas Joseph Minsart. Son souci: l'éducation chrétienne des jeunes filles. Deux jeunes femmes, futures religieuses, avaient pris l'habitude de s'occuper de filles laissées dans la rue. Elles avaient ouvert un atelier de couture pour subvenir à leurs besoins. Mgr Barrett, évêque de Namur, leur donnera pour nom ''Soeurs de Sainte Marie.''

Le monde au départ de Namur
Au fil des années, les religieuses s'installeront un peu partout en Wallonie et s'occuperont d'écoles, de formation des jeunes. Les Soeurs de Sainte-Marie ont aussi installé, dans le monde, des communautés internationales. Elles sont ainsi présentes en Grande-Bretagne, en Tanzanie, aux Etats-Unis, au Canada, au Congo, au Rwanda et au Cameroun mais aussi au Brésil et en République dominicaine. La tâche des religieuses varie bien sûr d'un pays à l'autre, d'un continent à l'autre.
Femme discrète, sr Madeleine est aussi une femme déterminée. Très jeune, elle a su qu'elle voulait consacrer sa vie à Dieu en devenant religieuse mais pas dans son pays. Elle voulait partir et là où elle serait envoyée exercer son métier d' infirmière. ''Tout est venu en même temps'' souligne-t-elle. Des témoignages de religieux, de religieuses sont sans doute à l'origine de sa double vocation. Sr Madeleine a eu l'occasion de les écouter alors qu'elle était jeune élève en primaire puis en secondaire. Des prêtres, des frères, des soeurs qui venaient raconter leur vie en Afrique, leur travail sur place. Combien de vocations sont-elles nées de ces témoignages? Ces missionnaires mobilisaient encore les jeunes à qui ils s'adressaient en leur demandant une aide pour récolter des fonds et ainsi acheter des fournitures scolaires, du matériel pour un dispensaire... De ces témoignages, sr Madeleine s'en souvient comme si c'était hier.

Le Congo, le Rwanda et le Brésil
''Mes parents se sont adaptés'' explique la religieuse. Avant d'ajouter: ''J'ai aussi intéressé papa (ndlr: médecin de profession) à mon boulot.'' En septembre, son diplôme d'infirmière tout juste en poche, elle s'envole pour le Rwanda. Elle rejoint les autres membres de la congrégation et travaille dans les dispensaires, les maternités. Puis, ce sera le Congo. ''Les gens sont différents mais on s'adapte très facilement....'' Avec ses consoeurs, elle apporte les soins, soigne et apprend à se surpasser quand, faute de médecin, il faut intervenir, prendre des décisions.
Le travail qu'importe le lieu de mission est porté par toute la communauté - composée de religieuses de diverses nationalités - en place. Il y a bien longtemps que irmã Madalena se considère non plus comme Belge mais comme citoyenne du monde. Le français, elle le parle encore lors de ses contacts avec sa famille. Au début de son périple de missionnaire, les contacts, avec la famille se faisaient par courrier, par téléphone, par fax... Aujourd'hui, Internet est passé par là et Irmã Madalena communique avec les siens notamment par skype. Le portugais est encore devenu sa langue. D'ailleurs, dans la conversation, quelques mots en portugais viennent se glisser et apportent immédiatement autant de notes ensoleillées.
Depuis une trentaine d'années maintenant, elle vit donc au Brésil. Avant de traverser l'océan, elle a passé une année au Collège pour l'Amérique Latine. Comme tous les missionnaires qui se destinent à poursuivre leur travail sur le terrain il faut apprendre la langue du pays. Pour Sr Madeleine ce sera le portugais. Le collège propose aussi des conférences pour familiariser à la situation du pays. Parmi les conférenciers, la religieuse n'oubliera pas l'intervention de Dom Helder Camâra.

Des vocations nombreuses
Son travail au fil des années a évolué. Au Brésil, l'Etat se fait de plus en plus présent pour organiser les soins de santé, la scolarisation. ''Et c'est tant mieux'' s'empresse-t-elle de dire. Malheureusement, il reste, sur le bas côté de la route ceux qui, comme chez nous finalement, sont sans sécurité sociale, sans moyens.... Les religieuses sont là pour apporter soins et réconfort. Un pays où les vocations sont importantes. Plusieurs jeunes femmes sont venues rejoindre la communauté et trouvent, au fil des semaines, leurs marques. Il faut encore les accompagner dans leur formation.
Devenue coordinatrice provinciale, irmã Madalena rend visite aux différentes communautés et s'intéresse à leur mission, au travail effectué avec les Brésiliens et les Brésiliennes. La tâche est importante, il faut donner des cours d'alphabétisation, sensibiliser les jeunes et particulièrement les filles aux risques de grossesse. La tâche passe également par de la pastorale. Au Brésil, comme dans beaucoup d'autres lieux, les hommes et les femmes ne se sont pas toujours interrogés sur leurs convictions religieuses: ils pratiquaient comme leurs parents, leurs grands-parents... l'avaient toujours fait. Aujourd'hui, être catholique, aller à l'église est devenu une démarche personnelle. Les Soeurs de Sainte Marie comme d'autres sont encore là pour encadrer, enseigner la catéchèse, préparer aux sacrements... Le travail ne manque pas: Irmã Madalena n'en perd pas le sourire pour autant!
Lorsque cet article paraîtra, elle sera dans l'avion qui la ramène vers le Brésil. Elle sera de retour, en Belgique, dans trois ans normalement. Même si elle est habituée aux départs, ce n'est jamais ce qu'elle préfère. Heureusement le voyage prend plusieurs heures et constitue une sorte de sas: ''Je n'aime pas les voyages trop courts. Ici, j'ai le temps de laisser des choses et d'en reprendre d'autres.''
Christine Bolinne


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