''Les gens ont soif de foi.'' souligne l'abbé Henri Bastin. Un prêtre qui depuis bien des années maintenant est ''sur le terrain, rencontre des chrétiens et d'autres plus frileux. A chaque rencontre, il se rend compte combien les ''gens'', comme il dit, ont envie d'aller plus loin dans leur vie spirituelle. Et pour trouver la réponse à cette attente, pour réussir à la combler, le prêtre s’est tout ''simplement'' plongé dans la lettre de saint Paul aux Romains (10, 14-17). La conclusion est limpide. L'abbé Bastin: ''La Parole de Dieu est le point de départ de tout, c'est d'elle qu’il faut repartir.''
Avec tout son dynamisme, l'abbé Bastin a proposé, à ses paroissiens, de passer à l'action. Il a programmé une lecture priante de la Bible. Un temps de lectio divina pour accueillir la Parole de Dieu. ''Lors de la première assemblée, nous étions une trentaine, c’est beaucoup trop pour que chacun ose s’exprimer.'' Alors des groupes, plus petits, ont été mis en place. Dans l'Unité pastorale de Malmedy, on compte aujourd'hui une quinzaine de groupes réunissant, chacun, entre six et huit personnes de toutes catégories sociales. Un de ces groupes accueille rien que des jeunes.
La lectio divina, cette lecture de la Parole de Dieu est une lecture simple et priante de la Bible. L'abbé Bastin a adopté la méthode ''Vigan'' du nom d’une ville des Philippines où elle est née. L'abbé Bastin: ''Cette méthode présente l’avantage de convenir à tous, quels que soient leur culture ou leur parcours.''

La lectio divina, c'est quoi?
La lectio divina met en contact avec la source et elle s'adresse à tout un chacun. L'abbé Bastin: ''Chaque moment de lectio divina débute par une prière à l'Esprit-Saint, on ne sait rien faire sans lui.'' La Bible est elle posée sur la table. ''Nous allumons encore une bougie, symbole de Sa présence.'' La Parole de Dieu - celle du dimanche qui suit la rencontre - est lue, relue, méditée, commentée. L’animation est confiée à des laïcs qui ont été formés pour, par exemple, éviter les pièges d'un texte.
Après la première lecture du texte, chacun souligne un mot, un passage qui l'a spécialement marqué. Un premier tour de table permet à chaque participant de livrer ce qu'il a souligné. Une deuxième lecture est faite et chacun retiendra alors la parole que le Seigneur lui adresse au fil du texte. Nouveau tour de table, nouveau partage. Après une troisième lecture, chacun écrit la réponse faite au Seigneur. Un ultime partage avant de réciter le Notre Père. ''La lectio divina permet de se laisser toucher, transformer. Il faut savoir se laisser imprégner par cette Parole qui ne doit pas rester écriture mais devenir parole vivante.''
Le 27 mars, à Beauraing,l’abbé Bastin détaillera cette méthode lors de la journée de récollection à destination des prêtres, diacres et assistants paroissiaux: ''Les fruits sont nombreux: les participants font l’expérience du Christ vivant, ils apprennent à se connaître et à se reconnaître et accessoirement sont aussi prêts à s’investir dans l’Eglise.''
C.B.