Dans le sillage de la reconstruction de l’abbaye d’Orval (1926), Dom Marie-Albert van der Cruyssen désira faire revivre l’ancienne abbaye de Clairefontaine, construite au 13ème siècle près d’Arlon et démolie lors de la Révolution française. Une cinquantaine de sœurs venant de France arrivèrent.à Cordemois (Bouillon) le 18 juillet 1935. Aujourd'hui, la communauté compte plus de 20 sœurs, entre 27 à 84 ans, de divers coins de Belgique et France.

Que faites-vous toute la journée ?
Nous respirons, nous travaillons pour vivre, nous mangeons, nous nous reposons… comme tout le monde ! Mais notre service principal, c’est la prière.

Quels sont vos divers travaux ?
Travaux ménagers habituels d’une grande maison, entretien du jardin, soin des animaux (chèvres, moutons, poules…)
Magasin monastique, boulangerie-biscuiterie, divers travaux artisanaux (céramique, sérigraphie, reliure…).
Et nous accueillons des personnes désirant un ressourcement spirituel (20 chambres).

On entend parfois des cloches…
Oui, c’est le signal du début des 7 prières communautaires quotidiennes. Nous nous réunissons à l’église pour chanter des psaumes et écouter la Parole de Dieu dans la Bible.

Pourquoi êtes-vous venues vivre dans un monastère ?
Chacune a perçu plus ou moins confusément qu’elle est aimée, choisie, appelée. Elle a été intérieurement touchée par un je-ne-sais-quoi d’indéfinissable qui met devant un choix : oui ou non, vais-je ajouter foi à cette voix du Seigneur qui nous invite ? (Règle de saint Benoît)

Comment définissez-vous la spiritualité cistercienne ?
C’est un ensemble de réalités qui s’équilibrent les unes les autres : solitude et communion, silence et parole, retrait du monde et hospitalité, pénitence et joie, obéissance et liberté, célibat et épanouissement affectif des personnes, stabilité dans un même lieu et incessante conversion, attention aux réalités spirituelles et contraintes d’un travail sérieux, simplicité de vie et intériorité …

Quel est le secret de votre vie ?
C’est Jésus Christ. En regardant sa vie, ses façons de faire, son amour, son humilité, on entre progressivement dans une nouvelle manière de penser et de vivre. Et en participant à ses souffrances par l’humble acceptation du quotidien, on s’unit à ce qu’il a fait pour sauver tous les hommes. C’est ainsi que, dans la lumière de la Foi, les moines et les moniales affirment par toute leur vie que le Christ Ressuscité est au centre de l’histoire.

Recueilli par soeur Anne-Marie (article paru dans "Lux Plus")