Un froid piquant qu'un timide soleil n'arrive pas à faire disparaître. Qu'importe, ils sont venus et en nombre. Chaque année, la fête de saint Hubert qui se déroule à la cathédrale attire des dizaines de cavaliers. Pour eux, même avec un changement d'heure salvateur, pas de grasse matinée. C'est au rythme du pas des chevaux qu'ils ont quitté les manèges pour gagner Namur et la place Saint-Aubain. Après la bénédiction des animaux et un potage bien revigorant pour le cavalier tous repartiront comme ils sont venus.
Dans la cathédrale, beaucoup de monde. Des amis des animaux dont beaucoup n'ont pas hésité à participer à la célébration avec leur fidèle compagnon à quatre pattes. Des paroissiens d'un jour très sages!
Une présence sans doute un rien déconcertante pour les membres de l'importante délégation du Wisconsin. Et c'est en anglais puis en wallon que le chanoine Huet, archiprêtre de la cathédrale leur a souhaité la bienvenue. Il y a bien des années d'ici, des gens de chez nous sont partis s'installer aux Etats-Unis, dans le Wisconsin. ''Vous êtes les descendants d'immigrés wallons du Wisconsin revenus sur la terre de leurs aïeux. Nous comprenons combien pour vous il est important de revenir sur la terre de ces ancêtres'' soulignera l'archiprêtre. Entre eux, ils ont continué à parler le français et le wallon. Au fil des générations, cette habitude s'est peu à peu perdue. Aujourd'hui, ils ne sont plus que quelques à parler wallon. Par contre, ils continuent à jouer aux cartes, au couyon!
Des Américains comme d'ailleurs tous ceux réunis dans la cathédrale qui n'ont pu qu'apprécier l'office solennisé par la présence de la Maîtrise de la cathédrale et les Disciples de Saint-Hubert de Namur. Un mariage entre les trompes de chasse et de jolies voix particulièrement réussi.
Dehors, ça s'impatiente: quelques henissements, les pas martèlent le bitume, il est temps pour le chanoine Huet de retrouver les animaux pour la bénédiction. Dans la prière qui précède, le prêtre confiera ces animaux qui nous sont si chers qui tiennent une place si importante dans nos vies.
Un joyeux défilé pouvait alors démarrer. Les chevaux d'abord parfois un rien surpris voire carrément apeurés par cette aspersion d'eau bénite. Suivront les chiens et les chats et même un lapin qui, prudent, avait trouvé refuge dans les bras de sa propriétaire.
C.B.