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19/3/2019
Chantier Paroissial: une 9e journée diocésaine sur le thème de l’appel
Les journées diocésaines du Chantier Paroissial rencontrent décidément chaque année un beau succès. Samedi dernier encore, près de 180 personnes originaires de tous les coins du diocèse se sont retrouvées à Beauraing, autour de leurs deux évêques, pour ce traditionnel rendez-vous de mars. Thème de la rencontre: ''La dynamique de l’appel dans la mission des unités pastorales''. Avec comme intervenant principal, le Père Jean-Paul Russeil, vicaire général du diocèse de Poitiers.
Dans son mot d’accueil, l’abbé Pascal Roger, délégué épiscopal pour le Chantier Paroissial, a rappelé le cadre de ces journées diocésaines: ''Il s’agit d’abord d’un temps de rencontre et de partage d’expérience'', a-t-il expliqué. ''L’autre objectif est de nous éveiller à une thématique qui nous stimule afin de faire de nos communautés des lieux de la proposition de la foi.''
Cette année, c’est le thème de l’appel qui était au cœur de la rencontre. A cela deux raisons. ''Si nous voulons rendre nos communautés missionnaires, il faut appeler des ouvriers'', a ajouté Pascal Roger. Et le doyen de La Roche de soulever un autre enjeu: ''Les premières unités pastorales – parmi les vingt que compte aujourd’hui le diocèse – ont été fondées en 2016. Comme les équipes pastorales reçoivent mandat pour une durée de trois ans, l’heure du renouvellement a sonné pour certaines.'' Ce qui confirme l’importance de la question de l’appel dans la mission du Chantier Paroissial.

Les freins à la dynamique de l’appel
Pour parler de la thématique de l’appel, le Père Jean-Paul Russeil, vicaire général du diocèse de Poitiers, avait fait le déplacement jusque Beauraing. Jean-Paul Russeil qui a longtemps réfléchi à la question, au point d’avoir écrit en 2001 un livre sur le sujet: ''Une culture de l'appel pour la cause de l'Évangile'' (aux éditions du Cerf).
Si l’appel constitue un enjeu essentiel pour l’avenir de l’Eglise – L’Eglise ne peut exister sans appel –, il s’accompagne aussi de difficultés bien réelles. Le Père Russeil a commencé son exposé en précisant quelques freins à la dynamique de l’appel. Outre le poids des habitudes qui pousse certains à refuser toute démarche de changement, le vieillissement des communautés n’est pas non plus sans poser question: ''Des personnes sont installées depuis tellement longtemps dans leurs fonctions qu’elles peinent à passer le flambeau aux générations nouvelles.'' Et que dire de ces autres personnes qui sont prêtes à tout donner, sauf leur démission? ''Il n’y a personne d’autre pour tel poste'', entend-on souvent dire, mais qu’en savons-nous?
L’orateur a encore encouragé les participants à une plus grande authenticité: ''L’écart entre nos paroles et nos actes est le lieu de notre discrédit. Si nous ne pratiquons pas nous-mêmes ce que nous annonçons, nous portons une forme de contre-témoignage qui dessert le message évangélique''… et donc notre légitimité à appeler.

Initier une culture de l’appel
Des difficultés, il y en a, certes. Mais elles sont là aussi pour nous encourager à initier une dynamique d’appel. D’autant que diverses ressources nous y invitent. Des arguments anthropologiques, tout d’abord: ''L’être humain advient à lui-même par des relations'', a expliqué le Père Russeil. ''C’est par la voix de l’autre que nous sommes appelés à nos propres responsabilités. L’appel est constitutif de notre condition humaine. On existe uniquement en réponse à un appel à prendre nos responsabilités.''
Puis le Père Russeil a mis en avant des textes du Nouveau Testament. Il faut dire que les évangiles regorgent d’épisodes qui reposent sur la dynamique de l’appel. A commencer par le premier geste de Jésus, dans l’évangile de Marc, avant même tout discours: celui de l’appel des premiers disciples. L’appel de Lévi, celui des Douze suivront… Des récits qui nous révèlent la souveraine liberté de Jésus qui appelle toujours en vue d’une mission. ''Sur fond d’une parole de vie et de salut adressée à tous, Jésus appelle plus précisément quelques-uns à le suivre et à participer à sa mission.'' Puis les disciples appelés deviennent eux-mêmes appelants: André ''invite'' Pierre à la suite de Jésus (Jn 1, 41), Barnabé ''va chercher'' Paul (Ac 11,25)… ''Il s’agit d’une dynamique de mise en relation et d’appel… Nous sommes nous-mêmes appelés à cette attitude par des initiatives concrètes d’invitation et d’interpellation.''

De l’appel du Christ à l’Eglise qui appelle
Après un temps d’ateliers au cours desquels les participants ont réfléchi en petits groupes, la journée s’est poursuivie par le deuxième exposé. Dans son intervention de l’après-midi, Jean-Paul Russeil a rappelé que le mot Eglise était construit sur le verbe ''appeler'' (ek-kaleô). Ce qui veut dire que l’Eglise elle-même n’est pas à sa propre source mais qu’elle est née d’un appel.
Partant de récits tirés des Actes des apôtres, le vicaire général de Poitiers a poursuivi avec quelques encouragements: ''C’est le Christ qui, aujourd’hui, continue d’appeler par la médiation de l’Eglise, avec comme horizon l’annonce de l’Evangile. Il nous revient aussi d’appeler pour que quelques-uns pris du milieu de nous répondent à l’appel de Dieu…'' Ce qui nécessite de tenir compte des charismes de chacun: nous avons la charge de les mettre en valeur. Puis le Père Russeil a expliqué que ces appels ne devaient pas répondre à une logique de nombre, ''mais avant tout une logique de signification qui trouve sa source dans l’appel et l’envoi du Christ.''

Retourner à l’Evangile
L’intervenant du jour a terminé son exposé par quelques enjeux pastoraux pour aujourd’hui: ''Pour déployer le visage de l’Eglise comme communion, il faut veiller d’abord à la qualité des relations entre nous.'' Et encore: ''Un autre enjeu est de favoriser le témoignage fraternel: il est utile de se raconter mutuellement les joies que nous éprouvons, les difficultés et les échecs rencontrés. Cette capacité de relecture dans la foi favorise l’encouragement réciproque.'' Enfin, le Père Russeil a insisté sur la première attitude spirituelle que nous avons à vivre: celle de rendre grâce à Dieu sur fond d’humilité. ''Notre regard est d’abord à porter sur ce qui est porteur d’espérance. Nous avons à témoigner de la joie éprouvée dans la suite du Christ. Non pas en s’appuyant sur nos forces humaines, mais en apprenant à compter sur Dieu.''
Et Jean-Paul Russeil de conclure: ''Devant les contre-témoignages et les scandales que traverse aujourd’hui l’Eglise catholique, nous ne devons pas nous laisser prendre par un effet de sidération qui nous paralyserait. Pour avancer, il nous faut retourner tout simplement et résolument à l’Evangile. Il est porteur d’un message. Il offre la joie qui rassasie une existence.''
A.S.

L’intégralité de l’intervention du Père Jean-Paul Russeil est à retrouver en téléchargement ci-dessous.
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