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22/7/2021
L’église de Jemelle envahie par 60 cm d'eau et de boue
L’abbé Joseph Kayembé est choqué par ce qu’il vient de vivre. Par ces inondations qui ont causé tellement de dégâts dans sa paroisse, la paroisse Sainte-Marguerite de Jemelle. ''Des dégâts qui ne sont, ajoute-t-il, que matériels''. Choqué mais aussi comblé par la solidarité qui s’est mise en place. Des volontaires se sont très vite manifestés pour aider les habitants mais aussi l’abbé Kayembé dont l’église a été envahie par 60 cm d’eau et de boue.
Mercredi 14 juillet, les eaux de la Wamme prennent possession de la route qui longe l’école Sainte-Marguerite, à deux pas du presbytère. Pas de quoi entamer la confiance et la sérénité de l’abbé Kaymenbé, curé depuis 2018 dans la paroisse. ''Les anciens m’avaient dit qu’il n’y avait jamais eu d’inondations importantes…'' On connait la suite, cette crue a été exceptionnelle.
Dans la nuit, la Lhomme sort elle aussi de son lit et les deux rivières envahissent les rues, les habitations… Au matin, c’est un véritable spectacle de désolation qui est apparu. ''Dans la rue des Jardins, notamment, de très nombreuses maisons étaient sous eau. Les gens ont tout perdu, des maisons sont inhabitables.'' raconte l’abbé Kayembé toujours sous le choc.
Lui aussi fait partie des victimes: la cave du presbytère est sous eau, la chaudière est noyée. Sous eau encore le garage dans lequel se trouvait sa nouvelle voiture. ''Je l’avais depuis 15 jours… Depuis une des fenêtres à l’étage, du presbytère, j’avais le sentiment de me trouver au milieu d’un océan. C’était tout simplement apocalyptique. Comme tout le monde, j’ai vécu l’horreur.''

L'eau dans l'église
Jeudi matin, le prêtre constate encore que l’église n’a pas été épargnée. Et là c’était du jamais vu: 60 cm d’eau à l’intérieur de l’édifice. Les chaises se retrouvent prises au piège de l’eau bien sûr mais aussi de la boue. L’eau a noyé les tapis qui couvrent le sol, abîmé les nappes d’autel… Vendredi, les premières équipes sont au travail (la photo). Le prêtre: ''Il a fallu nettoyer chaque chaise l’une après l’autre, enlever les tapis...'' Le plus compliqué a été de racler cette boue collante avant de tout nettoyer. Autrement dit, bien des heures de travail ont déjà été nécessaires et le seront encore. Parmi les nombreux volontaires venus apporter leur aide, Aline et Simon, deux jeunes protestants arrivés de Hollogne (Marche). L’abbé Kayembé a été ému par leur mobilisation. Emu encore par tous ces hommes et ces femmes qui consacrent du temps au nettoyage des habitations et de l’église. Les pompiers ont aussi nettoyé les abords de l’église.
Impossible malgré la bonne volonté de chacun de faire disparaître l’odeur qui règne à Jemelle comme dans tous les lieux sinistrés. L’abbé Kayembé de poursuivre: ''Je ne peux m’empêcher de me demander comment les gens vont se remettre d’un tel choc.''
C.B.
Photos: J.K.

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