Van Vynckt ... voilà bien un patronyme qui ne cadre pas vraiment avec les noms de famille que l'on retrouve habituellement dans le diocèse! Si l'abbé Van Vynckt est né en province de Namur, à Meux plus précisément, ses parents sont originaires de Flandre. Ils ont quitté Tielt pour reprendre cette ferme de la Hesbaye namuroise. Résultat, un curé-doyen très heureux de ses racines rurales mais aussi trilingue. Il parle le français, le néerlandais - qu'il entretient chaque jour en dévorant un journal flamand - et le wallon. Wallon appris avec un voisin. L'abbé Bernard Van Vynckt ne s'est pas contenté de le baragouiner le dimanche en partageant le morceau de tarte et la tasse de café. Il a développé ses connaissances qu'il continue à entretenir par les cours qu'il suit chez les Rêlis Namurwès. Une association qui se mobilise pour la défense mais aussi la promotion du wallon. Dans le diocèse, on peut compter sur les doigts des deux mains, les prêtres à l'aise pour célébrer en wallon.

Le wallon, une langue qui ne blesse pas
L'abbé Van Vynckt est séduit par le côté imagé de la langue wallonne. ''C'est une langue rurale, proche des gens. L'abbé André Henin, ancien doyen de Gembloux avec qui j'ai pu améliorer mon wallon lors de mon stage notamment avait l'habitude de dire: 'on a tous les mots pour dire ce que l'on a à dire et on le dit encore avec beaucoup de plaisir'.'' L'abbé Van Vynckt de poursuivre: ''Le wallon est une langue parlée avant d'être une langue d'écriture. Là où le français est cassant, le wallon permet de dire des choses importantes, sérieuses avec beaucoup de subtilités, sans blesser.''
L'abbé Van Vynckt à l'instar de l'abbé Paul Malherbe qui a fait de cette messe un incontournable aime jouer la carte de l'humour. ''Le lundi des Fêtes de Wallonie, le prêtre peut être un rien arsouille d'ailleurs c'est ce que l'assemblée attend.'' Mais attention, cette messe est très classique. C'est encore un moment pour se souvenir et c'est ce que l'abbé apprécie encore. Se souvenir d'abord de tous ceux qui, au cours des différents conflits mondiaux, ont donné leur vie pour que nous vivions libres. Hommage encore à ceux qui ont fait vivre ces fêtes. Comment ne pas penser à ces pointures que sont François Bovesse, Joseph Calozet, l'abbé Paul Malherbe ou encore Jean Denison. Classique encore le volet musical avec ''Li vix clotchi d'Saint-Djean, le Last Post, la Brabançonne - chantée - et bien sûr Li Bia Bouquet. ''Avec Li Bia Bouquet, on sent une émotion profonde surgir.''
''Je suis souvent relax au moment de célébrer mais cela reste un pari. A un moment, il faut plonger. C'est un travail sérieux qui devient médiatique - la messe est diffusée par Canal C, la télévision communautaire namuroise -. Souvent, dans les jours qui précèdent, les gens que je peux rencontrer me lancent 'on te regardera à la télévision.' J'ai un peu l'impression d'être attendu au tournant...''
Un prêtre heureux de voir l'engouement populaire autour de cette messe. Souvent des gens qui, en dehors de ce lundi des Wallonie n'assistent que rarement à un office. Après la messe, autre incontournable, il y aura le pècket pris avec les gens du quartier avant de gagner les vieux quartiers de Namur là où habituellement les Namurois se retrouvent entre eux. Rassurez-vous, les Namurois sont toujours prêts à ouvrir ''leur'' lundi à d'autres....
Pas question de déjà lever un coin du voile sur cette homélie... ''Elle n'est pas encore terminée'' ponctue l'abbé Van Vynckt. Ce sera pour le 16 septembre, à 10h, à l'église Saint-Nicolas (ouverture des portes dès 9h). La retransmission par Canal C débutera elle à 11h.
RCF Sud-Belgique (106.8 à Namur et 105.4) ou encore via Internet (www.rcf.be) proposera une rediffusion le lundi 16 septembre, à 20h.
C.B.
Photos d'archives A.S.