''Je vois dans l'ouverture de la Porte sainte un geste très symbolique, celui des bras de Dieu qui s'ouvrent à notre humanité. Il vient à notre rencontre en nous envoyant, son fils, le Christ. Ce n'est pas là quelque chose de superficiellement sentimental. Non, je vivrai ce moment avec beaucoup d'émotion et en prière, annonce Mgr Vancottem. Cette ouverture nous invite encore à ouvrir une autre porte, celle de notre coeur, de nos relations. Il s'agit de s'ouvrir à autrui, à vivre un changement dans notre vie. Une conversion de notre coeur mais une conversion spirituelle également qui ne peut aboutir que si nous laissons agir l'Esprit Saint. Seuls nous ne pouvons rien.''
La Porte sainte de la cathédrale qui s'ouvrira solennellement ce dimanche 13 décembre à 15h30, comme celle des églises jubilaires, est une porte qui n'est pas habituellement ouverte et passée par les fidèles ou encore les visiteurs. Elle doit avoir un côté exceptionnel.

''La miséricorde est mal notée''
C'est en mars dernier que le pape François a annoncé sa volonté de décréter une Année sainte dédiée à la miséricorde. Une manière pour le pape de marquer le cinquantième anniversaire de la clôture du Concile Vatican II. ''Le pape François s'est rendu compte que la miséricorde n'a pas sa place dans le monde actuel, un monde dur pour les hommes. Le mot miséricorde est, aujourd'hui, mal noté. Quand on parle de miséricorde on y voit immédiatement un signe de faiblesse. Il a aussi pris conscience qu'à l'intérieur de l'Eglise, il fallait réinventer cette miséricorde.''
Pour Mgr Vancottem, cette année ne pouvait pas mieux arriver. Il y voit un prolongement de l'année de la diaconie que vient de vivre le diocèse. Diaconie, miséricorde deux termes pour désigner des comportements aux grandes similitudes. Les deux mots sont une invitation à être attentif à l'autre, au frère malade, dans la difficulté... Mais ce n'est pas ''que'' ça. ''Nous sommes invités à une relecture de notre vie, ponctue Mgr Vancottem. Nous sommes encore invités à nous méfier des jugements téméraires que nous portons souvent les uns sur les autres. Le bien appelle le bien et le mal appelle le mal. Nous devons dépasser la dureté d'un coeur pour rendre au mal le bien. Cet appel du pape n'est pas réservé à une élite. Il s'adresse à chaque baptisé qui a reçu par le baptême la miséricorde de Dieu.''

En pèlerinage vers les églises jubilaires
L'évêque insiste encore sur ce chemin que nous sommes tous, au cours de cette année, invités à parcourir. Ce chemin n'est pas qu'individuel, il est communautaire. Mgr Vancottem: ''Une personne qui se convertit à la miséricorde aide d'autres à elles aussi se convertir.''
Le diocèse composé des provinces de Namur et de Luxembourg est grand. L'évêque a ainsi décidé de désigner six églises comme étant jubilaires (outre la cathédrale, la basilique de Saint-Hubert, la basilique de Walcourt, les sanctuaires de Beauraing, le sanctuaire de Foy-Notre-Dame et l'église Saint-Martin à Arlon). Six églises jubilaires avec une porte sainte. ''Je vous invite à faire pèlerinage vers ces églises pour y renouveler la grâce de notre baptême. A passer la Porte sainte avant d'y vivre le sacrement de réconciliation et de participer à l'Eucharistie, le lieu de l'assemblée des pécheurs qui vivent de la grâce et de la miséricorde de Dieu. C'est le moment de retrouver toute la beauté du sacrement de réconciliation et de faire fi d'éventuelles mauvaises expériences faites par le passé. Nous pouvons participer à une célébration communautaire du pardon avant d'aller prier devant le Saint-Sacrement et de rejoindre un prêtre quand nous nous sentons prêts. Nous sommes alors touchés par l'amour, la tendresse, la miséricorde qui vient de Dieu et nous n'avons qu'une envie: vivre notre vie comme une réponse à l'amour premier qui vient de Lui.''Mgr Vancottem poursuit: ''Il faut lorsque l'on se présente pour recevoir ce sacrement avoir une envie de se relever. Il faut avoir le coeur contrit et le désir de s'en sortir avec la grâce de Dieu.''
La Porte sainte, l'eucharistie, le sacrement de réconciliation, la prière aux intentions du pape nous permettrons d'obtenir l'indulgence plénière. Nous reviendrons sur cette notion.
Cette eucharistie débutera, à 15h30, à la cathédrale Saint-Aubain. Les recteurs des différentes églises jubilaires se verront remettre par l'évêque une bannière à apposer sur l'église. Une manière de montrer que jusqu'au 20 novembre 2016, date de clôture de l'Année sainte, cette église est ''différente'' de toutes les autres.
Christine Bolinne