Ce souhait de l'apôtre Paul ( Ph 4,4 ) donne le ton de cette période de l'Avent et du temps de la Nativité. Au cœur de cette période brille cette joyeuse intuition de la foi : le Seigneur vient ! Dieu n'est pas seulement le Tout-Autre, il se fait aussi le Tout-Proche, en Jésus de Nazareth. C'est le mystère de l'incarnation.

La prière de l'Eglise aide les chrétiens à (re) découvrir ainsi tout au long de l'année différentes facettes d'une existence vécue en alliance avec ce Seigneur qui se révèle dans l'histoire, et notamment dans l'histoire biblique. De l'Avent à la Pentecôte, tout se tient. Mais la liturgie déploie au long des semaines la richesse de cette alliance dans laquelle le Seigneur nous invite à entrer.

Et le temps de l'Avent est par excellence le temps de l'attente. Attente de la venue du Seigneur. Les évangiles insistent : le Seigneur reviendra dans la gloire ( Mc 13, 24-32 ). Nous n'allons pas vers le néant, mais vers la Rencontre lumineuse et purifiante avec le Seigneur. Cette perspective positive nous aide à assumer notre vie d'une certaine manière. Avec courage et espérance…aujourd'hui !

De la salle du médecin jusqu'au quai de la gare : attente. Des examens médicaux aux examens scolaires : attente. Face aux défis mondiaux et face aux défis locaux : attente. Au temps d'abondance comme au temps de crise, pour avoir toujours plus ou pour nouer les deux bouts : attente. Pas de vie sans attente !

C'est au cœur de toutes ces attentes, dans le clair-obscur de la vie de la société et de l'Eglise que les chrétiens attendent la venue du Seigneur. Sa venue à la fin des temps peut paraître un évènement très ou trop lointain. Pour nous garder en éveil, nous entendons chaque année le cri d'espérance que le prophète Isaïe adresse aux exilés, l'appel de Jean-Baptiste à préparer le chemin du Seigneur et l'annonce du Sauveur qui attend le " oui " de Marie. Ces paroles apportent leur part de joie et de solidarité. Comme l'attente d'une naissance.

Peut-être devrions-nous nous interroger de temps en temps : quelles sont ces attentes qui me tirent vers la nuit et celles qui me font marcher vers la lumière qui vient de Dieu ? Il revient aux chrétiens de préparer leur cœur, mais aussi leurs relations et de retrousser leurs manches pour que la fête de Noël ait saveur d'évangile pour eux-mêmes et pour beaucoup autour d'eux. Au milieu de la nuit de la Nativité nous faisons mémoire de la première venue du Seigneur, celle dont la lumière a enveloppé et réjoui les bergers. Espérons que le Seigneur nous surprenne à nouveau et nous fasse ressentir la lumière de sa présence qui dépasse nos attentes et nos efforts.

Heureux temps de l'Avent !

Abbé Jules Solot
Curé-doyen de Rochefort