Saint François d’Assise a dit: ''Commence par faire le nécessaire, puis fais ce qu’il est possible de faire et tu réaliseras l’impossible sans t’en apercevoir''. Cette citation me parle particulièrement cette semaine, alors que notre ''Retraite des Anciens'' s’achève, dans la bonne humeur, la joie d’avoir partagé des moments forts, d’écoute, de silence, de complicité, de rires, de cris de joie, de larmes d’émotion, … Une retraite de jeunes ne laisse jamais personne indifférent.
Tout a commencé… et bien… il y a des années! J’ai personnellement rejoint le groupe d’animateurs il y a 16 ans mais celui-ci existait déjà depuis longtemps (10, 15 ans ?). A l’époque, c’est le responsable du groupe lui-même qui s’est déplacé jusqu’à la maison pour me dire ''rejoins-nous''. A sa manière, avec ses mots, il m’invitait à venir vivre pleinement les valeurs de l’évangile parmi d’autres jeunes. C’est sans doute la meilleure chose qui me soit jamais arrivée. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les animateurs ne viennent pas tous de familles chrétiennes pratiquantes, ce qui rend le groupe particulier.
Notre ''œuvre'' se déroule en plusieurs temps: la ''Retraite de Carnaval'' qui rassemble les anciens et nouveaux animateurs, pour créer un vrai groupe, soudé. Ils sont pris en charge tout un week-end et vivent des activités permettant de réfléchir, voire de s’éveiller aux valeurs de l’évangile, à la manière dont on peut les mettre en œuvre au quotidien. C’est aussi un temps de formation à la méthode de catéchisme utilisée dans la paroisse de Rochefort.
Ensuite a lieu la ''Retraite de Pâques'' qui prépare les enfants de 12 ans à la profession de foi et à la confirmation. Bien sûr, le vrai travail a été effectué en amont par des catéchistes pendant deux ans et le rôle des animateurs, qui effectuent un travail d’accompagnement, est d’en rappeler les points forts, avec pour aboutissement la rédaction, par chaque enfant, de sa propre profession de foi, en toute conscience de l’engagement qu’il prend devant Dieu.
Enfin, nous avons l’immense plaisir de retrouver les ''Anciens'', comme c’était le cas ce week-end de début de vacances. Ils ont de 12 à 15 ans et sont répartis par groupes d’âge. Un thème sert de fil rouge au week-end entier. Cette année, c’était ''le Pardon''. Imaginez la richesse des échanges, quel que soit l’âge des enfants!
Et c’est là aussi que je peux vous reparler des animateurs qui, quand ils commencent, ont 16 ans. Ils ont encore tant à apprendre de la vie… et de la vie chrétienne. Ces week-ends sont intenses pour les enfants, mais pour eux aussi!
Et puis tout ce petit monde s’accompagne aux messes de profession de foi et de confirmation. Des réunions de préparation, d’autres d’évaluation ont lieu tout au long de l’année. Cela ne prend finalement pas beaucoup de temps sur une année et c’est pourtant parfois cornélien de rassembler tout le monde le temps d’une soirée.
Je parle maintenant en tant qu’une des ''responsables'' du groupe. Moi, je l’aime profondément. Je ne sais pas quand je le quitterai, tant il fait partie de moi. Nous avons la grande chance d’être soutenus actuellement par Eric, séminariste et bientôt prêtre, qui est toujours de bon conseil quand un grain de sable nous empêche d’avancer.
Et puis, il y Jules, notre aumônier, qui a repris ce rôle au pied levé quand notre précédent guide, Michel, est décédé. J’ai relu récemment une parabole qui résume bien notre façon d’agir avec tous nos jeunes. La voici: ''Un homme avait un figuier planté dans sa vigne. Il vint chercher du fruit sur ce figuier et n’en trouva pas. Il dit alors à son vigneron: Voilà trois ans que je viens chercher du fruit sur ce figuier et je n’en trouve pas. Coupe-le. A quoi bon le laisser épuiser le sol? Mais le vigneron lui répondit: ''Seigneur, laisse-le encore cette année, le temps que je bêche autour pour y mettre de l’engrais''. Peut-être donnera-t-il du fruit à l’avenir. Sinon, tu le couperas.''
Et, à dire vrai, Jules ne ''coupe'' jamais. Ni Michel avant lui. Et finalement, cet engrais, c’est ce que nous espérons apporter à chaque enfant et à chaque animateur qui passe par ''chez nous''.
J’en reviens donc à Saint François. Mener un groupe de jeunes, qui ont tant d’activités différentes par semaine, mener une retraite d’enfants, qui sont tous si différents, n’est pas toujours chose facile. Mais en faisant notre possible, nous réalisons l’impossible.
C’est l’amour et l’amitié qui nous guident…
C’est l’amour de notre Dieu céleste qui nous soutient et nous montre le chemin face aux difficultés.
J’ai une fois encore une infinie gratitude à la sortie de ce week-end, pour ces moments de beauté qui jalonnent nos vies.
Aurélie