En 1972, dans le cadre des expositions temporaires annuelles organisées au musée de l’abbaye d’Orval, une exposition évoquait le thème religieux suivant: ''madones sculptées du pays d’Orval''. La Vierge et l’enfant de Florenville (photo) participait à cette exposition culturelle qui avait pour but d’intéresser un large public. Voici ce qu’en disait très justement A. Marchal dans la préface du catalogue: ''Il y a souvent tant de tendresse, de bonhomie, de fraîcheur et d’audace dans l’œuvre du menuisier villageois qui a taillé dans le bois l’image de la Vierge, que l’absence de complexes peut parfois compenser le manque de maîtrise''.
Plus loin dans le catalogue, Marie-Noëlle Snoy analysait cette madone florenvilloise avec subtilité et à-propos: ''La statue semble faire partie d’un autel et son retable provenant de l’ancienne église qui fut démolie en 1873. Cette statue dénote un goût prononcé pour les effets d’envol, caractéristique du style rococo. Il est amusant de remarquer que différents éléments saillants qui donnent une impression de dynamisme, ont été rajoutés au bloc de bois initial. Le sculpteur est habile. L’effet de mouvement est obtenu par la diagonale des plis de la robe collant à la jambe gauche. L’enfant Jésus semble prendre appui sur ses pieds pour se propulser vers l’avant. À remarquer, au-dessous du menton de la Vierge, le petit creux suggérant un double menton et la plissure en éventail du corsage''.
Qu’est devenue cette touchante madone au visage de chez nous? En quelles mains se trouve-t-elle prisonnière? Comme pour la statue de La Roche, quelqu’un l’a-t-il achetée en ignorant, en toute bonne foi, qu’elle a été volée? Autant de questions que l’on souhaiterait résolues par Interpol? Un jour peut-être retrouvera-t-elle alors sa place dans la modeste chapelle Sainte-Anne (photo) où chaque année le 26 juillet une messe rassemble les fidèles pour fêter la sainte du jour.
Edouard Hizette (Florenville)