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7/12/2017
Ce 8 décembre, 25e anniversaire du décès de Mgr Musty
Le 8 décembre 1992, Mgr Jean-Baptiste Musty, évêque auxiliaire de Namur de 1957 à 1991, décédait à Athus, dans son Sud-Luxembourg natal. Vingt-cinq ans plus tard, on se souvient toujours du rôle qu’il a joué au concile Vatican II, aux côtés de Mgr Charue. Autre souvenir, dramatique celui-là: sa présence à Bande en décembre 1944, lors du massacre de séminaristes par des soldats allemands.
Jean-Baptiste Musty, fils de Jean, cultivateur, et de Marie-Catherine Kroemmer, est né à Sélange le 24 octobre 1912... « Il fut conduit par son bon curé, qui l’aimait beaucoup, l’abbé Arthur Thommès, au séminaire de Bastogne, en 1924. Franc et enjoué, il conquit vite les sympathies de tous, et il les garda, il les accrut même dans la suite, tellement il unissait les qualités du cœur aux qualités de l’intelligence et du bon sens » (Mgr André-Marie Charue, Discours après le sacre de Mgr Musty, dans la Revue diocésaine de Namur, janvier-février 1958, p. 72). Après ses humanités, « il conquiert le grade de bachelier en philosophie thomiste au Séminaire Léon XIII à Louvain » (Vers l’Avenir, 10 juillet 1957).
Il entre au Grand-Séminaire de Namur en octobre 1932 et est tonsuré le 26 juillet 1933, il reçoit les premiers ordres mineurs le 23 décembre suivant et les seconds ordres mineurs le 22 décembre 1934, le sous-diaconat le 28 juillet 1935, le diaconat le 21 décembre suivant, et enfin la prêtrise le 26 juillet 1936. « Etudiant à l’Université de Louvain, il y réussit brillamment les examens de candidat en philologie germanique, en 1938 » (Vers l’Avenir). Le 20 août 1938, il est nommé professeur au Petit-Séminaire de Bastogne, où, la première année, il enseigne l’allemand, l’histoire et la géographie. Mais de 1939 à 1949, il n’enseigne que les langues, allemande et flamande. De 1949 à 1954, il y ajoute la langue anglaise. Il exerce également un ministère pastoral dans la région. Le 25 septembre 1954, il est nommé supérieur et préfet des études du Petit Séminaire.

Lors du massacre de Bande
« Au cours de la guerre 1940-45, un petit groupe d’élèves du Séminaire de Bastogne se trouve bloqué à Bande, entre Champlon et Marche. Ils sont accompagnés par leur professeur de langues, l’Abbé Jean-Baptiste Musty... Voilà ces jeunes pris dans un traquenard et destinés à être fusillés en représailles par l’occupant. A ce moment, l’Abbé Musty pose un geste héroïque : il propose aux tortionnaires de libérer ses élèves et il s’offre pour prendre leur place. Le chef nazi le rabroue grossièrement et refuse son offre. Les élèves furent exécutés » (Abbé Henri Ganty, dans Le mot du vicaire épiscopal, novembre 2008). « On apprit plus tard ce qu’il en était par Léon Praile, qui, réussissant à fuir, fut le seul survivant du massacre de Bande. « Ils ont réuni leur trente-deux prisonniers, relate Mgr Musty, les ont mis en rang, les mains sur la nuque. Un à un, ils étaient conduits à une dizaine de mètres de leur lieu de rassemblement, dans les ruines d’une maison incendiée en septembre. Là, chaque prisonnier était exécuté d’une balle de revolver dans la nuque et les corps tombaient dans la cave béante... » C’était la nuit de Noël, en bordure de la Nationale 4... Quarante ans ont passé mais, pour Mgr Musty, Noël 1944 se raconte au présent... » (André Dejardin, Mgr Musty raconte Noël 1944 à Bande, dans L’Avenir du Luxembourg, 22, 23 décembre 1984).

Évêque auxiliaire, il participe au concile Vatican II
« En 1947, avec le chanoine Himmer, alors directeur des œuvres diocésaines pour la province de Namur et futur évêque de Tournai, l’Abbé Musty organise des retraites au Castel Sainte-Marie à Beauraing. Il assumera la direction de ces retraites jusqu’en 1954, date à laquelle il sera nommé chanoine honoraire du chapitre de l’église cathédrale de Namur » (Communications, janvier 1993, p. 7). Trois ans passent, et, le 9 juillet 1957, le chanoine Musty est nommé Vicaire général du diocèse, en remplacement de Mgr Koerperich, démissionnaire. Mais à peine trois mois plus tard, le 4 octobre 1957, le chanoine Musty est nommé évêque auxiliaire de Namur. Il voit ainsi sa fonction confirmée par une nouvelle nomination : en effet, il revient de droit à un évêque auxiliaire de remplir la fonction de Vicaire général. Mgr Jean-Baptiste Musty se voit attribuer le titre d’évêque de Botriana, ancienne ville de Tunisie, sur un contrefort du Djebel Zerida (cf. Lettre de Mgr M. Callens, prélat de Tunis, à Mgr Musty, 23 juin 1989).
Le sacre a lieu le 30 novembre 1957, dans la cathédrale, par S. E. Mgr André-Marie Charue. Celui-ci, après la cérémonie, félicite le nouvel évêque dans un Toast, publié dans la Revue diocésaine de Namur (Janvier-Février 1958, pp. 72 et sv.).
Mgr Musty a participé au Concile Vatican II, aux côtés de Mgr Charue. « Au Concile, les évêques belges ont eu un rôle important, notamment Mgr Charue, l’évêque de Namur, qui était vice-président de la commission théologique du concile... Etant son évêque auxiliaire, logeant dans la même communauté, partageant mes repas avec lui et lui servant de chauffeur dans la ville de Rome, je peux dire que j’ai très bien connu et observé tout ce qu’a été la vie et le déroulement du concile. J’étais au courant de beaucoup de choses et j’en ai gardé bien des souvenirs » (Mgr Musty, dans la Revue Augustinus, juillet 1982). « A Rome, son auxiliaire qui était venu avec sa voiture, le véhiculait tant à la basilique Saint-Pierre qu’aux réunions en ville. En ce qui concerne les réunions vespérales, Mgr Charue étant un couche-tôt, demandait à Mgr Musty d’y assister et de lui rendre compte le lendemain matin » (W. Plavsic, Monseigneur Charue, évêque de Namur, éditions Quorum, 1996, p. 148). « Il faut également souligner l’aide efficace que Mgr Musty lui a apportée grâce à son sens des contacts et à ses qualités de polyglotte. Par son auxiliaire, l’évêque de Namur était parfaitement au courant des discussions dans les cercles des pays de langue allemande, néerlandaise ou anglaise. On comprend dès lors son autorité à la commission théologique : on savait que quand il prenait la parole, c’était toujours pour intervenir en connaissance de cause » (Claude Troisfontaines, dans L. Declerck et Cl. Soetens, Carnets conciliaires de l’évêque de Namur A.-M. Charue, Louvain-la-Neuve, 2000, p. 24).

En charge de l’animation pastorale en province de Luxembourg
Après vingt ans d’épiscopat, un journaliste demandait à Mgr Musty quel avait été son souvenir dominant : « Il n’y a pas à chercher : ce fut le Concile, avec tout ce qu’il portait comme attente et aussi comme inattendu. Ce Concile s’est ouvert dans une atmosphère de confiance en l’Esprit-Saint » (Vers l’Avenir, 30 novembre 1977). Parlant de Mgr Musty, un journaliste titrait, le lendemain de sa mort : « L’esprit du Concile avait imprégné sa manière d’être » (Vers l’Avenir).
« Monseigneur Musty a porté pendant plusieurs années la responsabilité des nominations ecclésiastiques et celle de l’animation pastorale de la province de Luxembourg. Il était également chargé des contacts avec les fabriques d’église et de la pastorale du tourisme. Au sein de la Conférence épiscopale de Belgique, il a été notamment chargé de représenter l’épiscopat lors de rencontres régionales et internationales » (Communications, janvier 1993, pp. 7-8). En mars 1971, il est nommé vice-président du Conseil des Conférences épiscopales d’Europe, et, le 4 avril 1981, responsable du vicariat des étudiants étrangers en Belgique. Le 21 janvier 1991, Mgr Jean-Baptiste Musty démissionne de sa fonction d’évêque auxiliaire. Pensionné le 15 mai suivant, il reste néanmoins toujours actif, jusqu’à ce que certains problèmes cardiaques surgissent. Il décède à Athus le 8 décembre 1992.
Chanoine Daniel Meynen, archiviste (revue Communications, mars 2014)
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