Alors qu’il avait 28 ans et qu’il refaisait le monde avec des amis, Michel Duponcheele se souvient qu’il exprimait déjà son désir de se rendre un jour à Saint-Jacques de Compostelle. À l’époque, il n’y avait pas de motivation particulière, juste une petite flamme… qui le rattrape en 2006, quand il apprend qu’un de ses amis est en route pour la cité jacquaire. ''À cette annonce, un feu brûlant m’a dévoré, explique-t-il. J’ai dit aussitôt à mon épouse que, moi aussi, je voulais partir.''
Il faut dire que Michel a en lui la fibre du pèlerin. Depuis l’an 2000, il se rend chaque année en avion en Terre Sainte avec des proches. À chaque fois une dizaine de jours dont il organise tout le périple, et qu’il met à profit pour s’imprégner des lieux et des ambiances. En allant à Saint-Jacques, la démarche était identique, mais dans des conditions matérielles bien différentes : 2.300 km à pied… 3 mois et demi pendant lesquels Michel a appris à se passer de tout confort. Mais ce qui le marque le plus, ce sont les rencontres faites en chemin. Tout le microcosme de la société est représenté: il a cheminé avec des industriels et des drogués, des journalistes et des prostituées… Une figure le marque particulièrement: celle d’Elisabeth, assistante sociale et athée; elle est en recherche de la vérité. Un jour, elle lui apprend que les trois principaux pèlerinages chrétiens sont Saint-Jacques, Rome et… Jérusalem. Pour Michel, c’est une révélation…

Un chemin vers Jérusalem semé d’embûches
Quand il revient de Saint-Jacques, il est exténué: plus jamais il ne se lancera dans pareille aventure. Et pourtant, peu de temps après son retour, il reçoit en cadeau un livre signé Sébastien de Fooz: ''A pied à Jérusalem''… Le bouquin en main, une nouvelle émotion l’envahit, de même que la volonté de repartir à pied… pour la Terre Sainte. Mais dans un premier temps, il ne dit rien, et surtout pas à sa femme. En cachette, il achète des cartes de Turquie et de Syrie et prépare son itinéraire. Jusqu’au jour où son épouse rentre à l’improviste et comprend ce qui se prépare. D’abord très affectée, elle se résigne peu à peu à la décision de Michel. Lequel reconnaît volontiers les qualités de sa femme: ''Elle est exceptionnelle. C’est mon meilleur soutien dans la vie et dans tous les pèlerinages que j’ai réalisés''.
En avril 2008, il se remet donc en route, destination Jérusalem… Cette fois, 5.500 km sont au programme. Un voyage durant lequel les occasions de découragement sont innombrables. Combien de fois s’est-il dit qu’il n’y arriverait jamais? Michel Duponcheele est tombé à proximité d’un camion: il en garde encore une cicatrice. En Anatolie, il a vécu une chaleur insupportable. En pleine période terroriste, certains hôteliers se sont méfiés de lui. Au summum de l’abattement, il a même négocié sa course de taxi pour le conduire à l’aéroport et rentrer chez lui. ''J’avais jeté le sac sur le siège arrière, se souvient-il. J’avais un pied à l’intérieur de l’auto. Puis, dans le tréfonds de mon cœur et de ma foi en un Dieu d’Amour, une pensée m’a traversé l’esprit: ‘Continue ! Pense à ceux qui prient et qui pensent à toi’. Je suis ressorti du taxi, j’ai repris mon sac et j’ai continué''.
Six mois plus tard, après 12 pays traversés, il parvient enfin en Israël. Il emprunte la route 90, passe par Jéricho et monte sur Jérusalem, dans une dernière étape de 30 km. Là-bas, il retrouve une connaissance, le Père Christian Eeckhout, professeur à l’école biblique et archéologique française. Ce dominicain est aussi membre de l’Ordre du Saint-Sépulcre, dont l’objectif est de soutenir les chrétiens de Terre Sainte. Tout naturellement, le Père Eeckhout propose à Michel de rejoindre l’Ordre, ce qu’il accepte. En 2009, à Bruxelles, il est adoubé Chevalier de l’Ordre équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem.

Prochaine étape: Jérusalem à vélo
Après Jérusalem, Michel s’est encore rendu à pied à Rome. Aujourd’hui que la boucle des trois grands pèlerinages est bouclée, il s’apprête à vivre une nouvelle aventure. Le 4 août prochain, avec d’autres membres de l’Ordre et leurs amis, il s’élancera à vélo vers la Terre Sainte. Pour le moment, six participants sont confirmés: outre Michel (accroupi sur la photo), il y aura (debout, de gauche à droite) Ghislain della Faille, Benoît le Grelle, Xavier de Witte, Jean-Claude de Gourcy et Charles Ullens.
Par leur périple, et outre la démarche spirituelle, les pèlerins formulent un espoir: celui de créer un mouvement de solidarité, en prières et en dons, afin de venir en aide à l’orphelinat des Sœurs de Saint-Vincent de Paul. La maison est située à Bethléem, ville symbole, par excellence, de l’accueil de tout enfant. Comme les pèlerins assument tous les frais de leur périple et de leur retour en avion, l’argent récolté sera intégralement reversé à l’orphelinat.
Si tout va bien, le groupe arrivera à Jérusalem début novembre. Là-bas, ils rencontreront Mgr William Shomali, évêque auxiliaire du patriarche latin de Jérusalem, ainsi que les responsables de l’orphelinat.
A.S.

Pour soutenir l’orphelinat des Sœurs de Saint-Vincent de Paul, vous pouvez verser vos dons sur le compte BE31 6300 1228 9555 de la « Fondation belge pour la Terre Sainte », avec en communication ''Orphelinat Bethléem''. Les dons à partir de 40 € donnent droit à la déductibilité fiscale. Pour d’autres renseignements, contacter Michel Duponcheele, avenue des Petites Epines 9 à 6600 Bastogne. Tél.: 061/21.61.58 – Gsm: 0475/24.91.36 - E-mail: michel.duponcheele@dd-loan.com.