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19/2/2013
De Mons et Floreffe, les carmélites ''mélangent leurs terres''
Fin octobre 2012, les carmélites de Mons ont dû fermer leur maison fondée en 1607. Tandis que certaines sont parties en maison de retraite, d’autres ont rejoint différentes communautés de France ou de Belgique. Parmi elles, cinq ont choisi le Carmel de Floreffe. Le déménagement s’est fait en douceur et a nécessité de la réflexion. Aujourd’hui, les sœurs sont réunies à Floreffe dans une communauté de solidarité et entendent bien saisir la chance de ce nouveau départ.
Jusqu’il y a peu, onze sœurs vivaient encore au Carmel de Mons, formant une communauté de vie plutôt ''traditionnelle'', avec grilles au parloir, clôture et habit classique. Au programme de leurs journées, la prière bien sûr, mais également l’entretien du bâtiment, du verger, ainsi que le travail de la cire et un peu de couture. À une heure de route de là, un autre carmel, celui de Floreffe. Une même vie donnée au Christ, de mêmes fondements, mais une ambiance différente, un peu plus ''ouverte au monde''. Il y a un an, elles étaient six à vivre là-bas, partageant leur temps entre prière et travail. Un travail essentiellement consacré à la fabrication d’hosties: six millions de petits morceaux de pain y sont produits chaque année.
Mons et Floreffe… deux atmosphères différentes, mais un constat commun: le recul des vocations et le vieillissement des communautés. En 2011, le Père Xavier Saverio Cannistrà, préposé général des Carmes du monde entier, rencontrait les prieures et déléguées des Carmels de Belgique-Sud. À cette occasion, pas de message larmoyant, mais une recommandation, celle de rassembler les forces vives: ''N’essayez pas de maintenir à tout prix vos Carmels respectifs, leur a-t-il dit.Le risque serait que vous n’accordiez plus suffisamment de temps à la prière. Imaginez plutôt des solutions nouvelles afin de conduire vos Sœurs vers un renouveau.'' Sœur Marcelle, prieure de Floreffe, se souvient de cet appel comme du point de départ de l’aventure…

Un déménagement tout en douceur
Sainte Thérèse d’Avila préconisait un maximum de 21 sœurs par Carmel. De toute évidence, les deux monastères étaient loin du compte… Des deux côtés, on ressentait le besoin d’un nouveau souffle. Et c’est en novembre 2011, lors d’une réunion fédérale, que l’idée germe d’un rapprochement entre Mons et Floreffe. Plusieurs rencontres ont suivi, afin d’envisager la possibilité d’un projet commun. Sœur Dominique a participé à quelques-unes de ces réunions. Elle se remémore particulièrement un jour où la lecture tirée du livre d’Isaïe disait: ‘Élargis l'espace de ta tente, déploie sans lésiner les toiles qui t'abritent’… Des mots interprétés comme le signe que les sœurs faisaient bonne route.
Au final, parmi les onze sœurs de Mons, six choisiront de partir en maison de repos ou de rejoindre les Carmels de Bruxelles, Louvain-la-Neuve et Argenteuil. Sœurs Marie-Claire, Agnès, Elisabeth-Marie, Dominique et Agnès-Marie opteront, quant à elles, pour un déménagement à Floreffe, mais sans précipitation, et en prenant le temps de savoir à quoi elles s’engageaient. En février 2012, les cinq carmélites viennent une première fois passer la journée à Floreffe. Puis les visites se succèdent ainsi que des stages individuels de huit jours pour chacune. Toutes ces prises de contact sont des succès. En novembre 2012, elles élisent domicile à Floreffe.

Il faudra encore un an d’adaptation
Le résultat de ce rapprochement n’est ni une ''fusion'', ni même une ''union''. Les carmélites réunies à Floreffe forment désormais ce qu’elles appellent une ''communauté de solidarité''. Pour les arrivantes, il a fallu dépasser le cap de la souffrance liée à la séparation. ''La fermeture d’une maison de prière, c’est douloureux'', expliquent-elles. Il a fallu aussi prendre de nouvelles habitudes. Aux dires de Sœur Marie-Claire, tout est différent à Floreffe: les horaires, l’ambiance, la liturgie –belle mais plus compliquée–, le travail, les repas… ''Le rapport aux autres est également différent, confie-t-elle. À Mons nous communiquions avec le monde extérieur via les parloirs, ici nous avons des contacts directs avec les familles des autres sœurs et avec les gens qui travaillent au monastère. Nous participons même un peu à la vie de la paroisse.''
Même constat pour la vie de solitude, sans doute moins marquée à Floreffe. Sœur Marie-Bernard justifie l’idée par la taille plus restreinte du monastère de Floreffe, et un travail de fabrication des hosties qui nécessite l’esprit d’équipe. ''Mais nous veillons à ce que la transition se fasse de façon harmonieuse, ajoute la prieure. On essaye qu’elles soient heureuses ici.''
Plus de deux mois après leur installation, les sœurs venues de Mons ne semblent rien regretter de leur choix, tant l’accueil reçu à Floreffe a été chaleureux, et la vie fraternelle empreinte de simplicité et d’humanité. Et puis, sainte Thérèse n’exhortait-elle pas ses sœurs à ‘ne rien négliger pour commencer toujours’? C’est bien ainsi que les carmélites envisagent leur vie nouvelle: même s’il faudra encore un an d’adaptation pour toujours mieux se connaître, aucune d’elles ne veut passer à côté de cette chance de renouveau.
A.S.
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