De Virton à Gembloux, de Walcourt à Barvaux, presque tous les doyennés étaient représentés. Des doyennés déjà lancés dans l’aventure du Chantier, et d’autres qui hésitent encore à franchir le pas… Parmi les participants, Véronique Paquay, assistante paroissiale dans le doyenné de Gedinne. Elle explique la raison de sa présence: ''Dans mon secteur, on a vécu pas mal de bouleversements. Le secteur s’est étendu, les prêtres ont été renouvelés… Je compte sur cette journée pour voir ce qui se fait ailleurs, et peut-être revenir avec des idées concrètes''. A Leuze aussi, on en est au début de la collaboration avec le Chantier. L’abbé Jules Kede espère que le projet permettra de développer une pastorale plus collaborative entre prêtres et laïcs.
Ailleurs dans le diocèse, la dynamique est bien en route. Jean-Marie Chauvier est un laïc engagé à Walcourt. Là-bas, l’étude sociologique et religieuse, qui accompagne l’entrée en Chantier, a déjà eu lieu. Elle a mis en évidence une attente d’amélioration de la vie communautaire. Un point essentiel quand on sait que Walcourt est un doyenné étendu, et que les chrétiens de certains petits villages se sentent bien isolés. L’objectif du Chantier sera de leur montrer qu’ils ne sont pas seuls, et qu’une équipe est là pour les entourer.
Du doyenné d’Habay-Etalle, l’abbé Roger Gobert avait fait le déplacement, accompagné d’une équipe de laïcs. Là-bas, la collaboration avec les membres du Chantier a permis de dégager plusieurs défis, comme celui d’améliorer la communication. Et les effets n’ont pas tardé puisque le secteur d’Habay-la-Neuve dispose désormais de son site internet truffé de renseignements, tandis que le secteur d’Etalle est occupé à développer le sien.

Evangéliser, c’est s’ouvrir à l’Esprit
L’abbé Pascal Roger, délégué épiscopal du Chantier Paroissial, a souhaité la bienvenue à tous ces participants, animés de la volonté commune de ''se mettre à l’ouvrage''. ''Que cette journée nous encourage et nous stimule'', dira-t-il. ''Et qu’à travers les rencontres que nous ferons, nous puissions partager nos expériences''. Après avoir annoncé la sortie d’un troisième document consacré aux missions de l’équipe pastorale du Chantier, l’abbé Roger a cédé la parole à Mgr Marc Stenger (à gauche de Mgr Vancottem sur la photo), pour une conférence sur le thème ''Ensemble pour l’évangélisation, partager la joie de croire''.
L’évêque de Troyes a rappelé d’abord que la nature-même de l’Eglise était missionnaire. ''L’Eglise a reçu la révélation de l’amour de Dieu, en la personne de Jésus-Christ'', a-t-il expliqué. ''Cette nouvelle ne peut rester cachée. Nous devons l’annoncer''. Autrefois, l’annonce de l’évangile était destinée à ceux qui n’avaient jamais entendu parler de Jésus, dans des pays lointains. Aujourd’hui, chez nous, certains sont exactement dans la même situation. Et que dire des chrétiens baptisés qui se tiennent loin de l’Eglise? ''Il faut repartir du Christ et aller vers eux avec une nouvelle ardeur'', a-t-il expliqué. ''L’annonce de l’évangile doit prendre en compte les réalités de ceux que nous rencontrons. Il faut prendre les personnes comme elles sont et, à partir de là, leur proposer un chemin spécifique qui fasse sens''.
Point essentiel de l’évangélisation: celui qui évangélise doit être d’abord témoin lui-même… ''Le témoignage ne sert à rien si le témoin ne s’ouvre à l’Esprit, s’il ne s’imprègne de l’évangile et s’il ne rayonne de sa vie intérieure'', dira Mgr Marc Stenger. Et de poursuivre en donnant des conseils très pratiques pour mener à bien la mission: ''Il faut prendre en compte le contexte dans lequel l’évangile se donne à entendre. Exemple, pour les jeunes: inventer de nouveaux canaux de contact via les réseaux sociaux''. Et encore: ''Il faut avoir un langage clair. Il faut que les autres comprennent pourquoi nous sommes chrétiens. Il faut rendre Dieu ‘désirable’''. Tout cela n’étant possible que moyennant une condition préalable, celle de reconnaître que Dieu est à l’œuvre en chacun. ''Proposer l’évangile, c’est réveiller le souffle d’un Dieu déjà présent en chaque personne. Il y a des traces de Dieu en chacun'', a insisté l’évêque de Troyes.

Pastorales, fruits et défis
Lors des précédentes éditions, des représentants des différentes pastorales diocésaines étaient présents. Pour cette quatrième rencontre, ces pastorales étaient pleinement associées à la journée. Trois d’entre elles ont été invitées à se présenter et à livrer leur vision de l’évangélisation (photo du bas). Pour le milieu hospitalier, l’abbé Philippe Coibion a rappelé combien la pratique pastorale avait été modifiée en profondeur en quelques décennies: ''Elle est devenue une pastorale de la rencontre visant à remettre la personne rencontrée sur un chemin de vie, de foi et d’espérance''. L’abbé Coibion a émis le souhait qu’à l’avenir, les différentes personnes du diocèse impliquées dans la pastorale de la santé puissent encore mieux collaborer ensemble.
Trois membre du Service Jeunes, dont l’abbé Stéphane Décisier, ont rappelé leur vision de l’évangélisation: ''Mettre Jésus-Christ au centre de la vie, au quotidien, dans tous les instants''. Pour les jeunes, ceci fonctionne d’autant mieux que l’évangélisation passe par les jeunes eux-mêmes. Dernière pastorale à se présenter: Catéveil, le service de la catéchèse de l’enfance et de l’adolescence. Rita Marcq et le chanoine Maurice Herbiet en rappelleront un défi majeur: proposer de faire connaître à tous l’amour de Dieu, les inviter à l’accueillir, leur apprendre à y répondre toute leur vie.
Après le pique-nique, l’après-midi s’est poursuivi par un temps de partage en sous-groupes où chacun a été invité à réfléchir sur le thème de l’évangélisation. Mgr Marc Stenger est encore intervenu pour réagir à ce qu’il a entendu au long de la journée. L’abbé Pascal Roger et Mgr Rémy Vancottem ont conclu ce moment enrichissant de rencontre et de partage.
A.S.