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9/9/2014
L’abbé Jean-Maurice Jacques quitte son poste de doyen de Bastogne
L’abbé Jean-Maurice Jacques est doyen de Bastogne depuis 2003. Un prêtre atypique qui a su s’entourer d’une équipe pastorale dynamique, et qui compte de belles réalisations à son actif, particulièrement en termes de catéchèse et de pastorale d’engendrement. Aujourd’hui, il passe le flambeau à l’actuel doyen de Walcourt, l’abbé Jean-Claude Pivetta. Mais ce Gaumais d’origine reste toujours en ''mission'' en Ardenne…
La vocation première de l’abbé Jacques était au départ d’aider les gens… Un désir qu’il a ressenti très tôt, à l’âge de 5-6 ans, au contact notamment de sa maman, fort malade. Cette situation familiale a souvent poussé le papa à réclamer le calme à ses huit enfants. Une ambiance qui a conduit le petit Jean-Maurice à vivre de façon assez isolée. Ce qui a peut-être favorisé un autre événement décisif: sa rencontre avec Jésus. Elle s’est faite au hasard d’une lecture, la BD de Jijé en deux tomes intitulée ''Emmanuel''. ''J’ai ressenti alors une espèce de coup de foudre'', se souvient aujourd’hui l’abbé. ''Jésus, ce personnage tourné entièrement vers les autres, correspondait tellement à mon idéal…''

25 années dans l’enseignement
À l’époque, c’était encore une grande fierté pour une famille de voir un de ses fils devenir prêtre. Jean-Maurice a 12 ans quand il entre au Séminaire de Bastogne. Là-bas, sa découverte de Jésus va se poursuivre, et sa vocation se préciser. Après ses humanités, il enchaînera avec deux ans de philosophie, une année de service militaire et quatre ans de théologie. Ordonné à Namur en 1968, à l’âge de 24 ans, le jeune prêtre poursuivra encore avec une licence en philologie classique à Louvain.
1972 sonne le retour au Séminaire de Bastogne. Cette fois en tant que surveillant d’internat et professeur. ''Mes plus belles années professionnelles'', aime-t-il se rappeler. Lui qui ne supporte pas le pouvoir, va s’employer à instaurer un climat de confiance avec les rhétoriciens dont il a la charge. Il faut dire qu’en journée, il voit les élèves en classe, et le soir, à l’internat. Il les accompagne donc dans leur formation intellectuelle, et dans leur vie de tous les jours, essayant de les responsabiliser au maximum: ''Autant que possible, je faisais en sorte de ne pas user de mon autorité, mais je les amenais à prendre leur vie en charge.''

Curé de paroisse et doyen
Sa première mission de curé de paroisse remonte à 1984, à Bourcy. En 1997, il quitte définitivement l’enseignement et reprend les paroisses de Longvilly, Moinet et Rachamps. Six ans plus tard, Mgr Léonard lui propose le poste de doyen de Bastogne. Mais l’abbé Jacques est d’un naturel plutôt renfermé, peu sûr de lui. Il fait part à l’évêque de Namur de ses hésitations. Mgr Léonard réfléchit, puis finit par revenir vers lui. Dans de pareilles circonstances, l’abbé se tourne alors vers les autres, essayant de trouver ailleurs la confiance qu’il ne discerne pas en lui. Ses proches l’encouragent à accepter le poste. Et il finit lui-même par dire oui à la proposition de son évêque, mais en précisant bien qu’il est un prêtre atypique. ''Je ne suis pas comme les autres'', lui dira-t-il. ''Vous prenez des risques...''
Quand on lui demande sa définition du travail de doyen, l’abbé Jacques précise d’abord que ce n’est pas un poste de pouvoir. ''La fonction n’est pas reconnue dans le droit romain'', explique-t-il. ''C’est un service gratuit qui est demandé à un prêtre en particulier, de cheminer avec les autres prêtres de la région, partageant leur vie, suscitant des projets et les accompagnant.'' Et pour quelqu’un qui ne cache pas ses difficultés relationnelles, les onze années qu’il a passées comme doyen de Bastogne se terminent aujourd’hui par un bilan positif.

Des réalisations reconnues à l’extérieur
Premier sujet de satisfaction: la catéchèse. À Bastogne, ce projet ne vise pas uniquement les enfants, mais il met aussi les parents à contribution. À force de rencontrer tout ce petit monde, une communion s’est mise en place, la bonne humeur s’est installée. ''C’est dans ces moments-là que j’ai l’impression de vivre l’idée que je me fais de l’Eglise, une communauté de chrétiens qui prend plaisir à se rencontrer et à partager.''
D’autres ''perles'' – comme il les appelle –, sont encore à l’actif du doyen et de son équipe pastorale. Une équipe qui l’a entouré, qui s’est réunie chaque semaine, et sans qui rien n’aurait été possible. Ensemble ils ont beaucoup travaillé au troisième pilier de l’Eglise: le service. Avec des réalisations concrètes, comme le lancement de ''Solidarité-Service'', un projet d’aide aux personnes dépourvues. Le groupe travaille aujourd’hui avec l’ensemble des services sociaux de la commune, ce qui constitue un beau motif de satisfaction pour chacun.
L’abbé Jacques n’a pas peur de dire qu’il n’a pas toujours été en phase avec l’Eglise officielle. Mais il aime aussi rappeler les soutiens encourageants qu’il a reçus. ''C’est bien la preuve que nous avons fait du bon travail!'' Et de citer notamment cette prochaine rencontre à Wiltz, au Grand-Duché de Luxembourg, où il sera amené à témoigner auprès de prêtres de ce qui s’est vécu chez lui. Le doyen de Bastogne est un grand partisan de la pastorale d’engendrement, et de cette idée qu’il ne faut pas aller vers les gens pour les récupérer, mais pour s’engendrer mutuellement: ''Chaque homme, chaque femme, a quelque chose à apporter.''

Le service, toujours le service
Début octobre, le temps viendra de passer le relai à l’abbé Jean-Claude Pivetta. L’actuel doyen de Walcourt deviendra alors doyen principal de la nouvelle région de Bastogne-Neufchâteau (lire par ailleurs). Les deux hommes se connaissent et s’apprécient. Ils se sont déjà souvent rencontrés dans la cité ardennaise, avec l’équipe pastorale et le secrétariat. L’abbé Jacques ne donnera aucune directive à son remplaçant. Il souhaite juste que se poursuivent les choses extraordinaires qui ont été mises en place.
Au conseil presbytéral, le doyen Jacques a souvent encouragé les prêtres à partir à la retraite à un âge où il est encore possible d’envisager ''autre chose''. À 70 ans, il s’applique à lui-même ce qu’il a toujours préconisé. Et il en est heureux! Il vivra désormais à Warnach, partageant son temps entre la communauté de vie sacerdotale des Frênes, et des moments d’indépendance, dans sa maison voisine. Il continuera à s’occuper de Foi et Lumière, cette communauté de rencontre autour de personnes ayant un handicap mental. Il restera aussi administrateur de La Maison de Volaiville, un lieu de résidence et de loisirs ainsi qu'un centre occupationnel pour personnes handicapées. Et pour que sa vocation de service se poursuive, il ira à la rencontre des familles vivant des situations difficiles, se forçant à dépasser son caractère introverti. L’abbé Jacques quitte son poste de doyen, mais il sera toujours un prêtre ''pas comme les autres''…
A.S. / Photo: paroisse de Bastogne.
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