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25/11/2021
Le service est dans l'ADN de Bernard Beaudoint, futur diacre
''Mon ordination ? Je vais la vivre dans l’abandon et dans la confiance.'' C’est le 5 décembre prochain à l’église de Marloie que Bernard Beaudoint sera ordonné, par Mgr Warin, diacre permanent. Marié, père de quatre garçons et grand-père de cinq petits-enfants, il rejoindra ainsi la famille des diacres du diocèse. Eliane, son épouse, sera à ses côtés. Lui qui s’est toujours dévoué pour les autres aura pour mission d’accompagner les personnes âgées, malades… qui vivent à domicile.
''On me demande quand je vais dire la messe…'' raconte Bernard Beaudoint, un sourire au coin des lèvres. Dans la tête de beaucoup, il n’y a pas vraiment de différence entre un prêtre et un diacre… Ne les rencontre-t-on pas, tous deux, à l’église?
À 61 ans, son expérience professionnelle est riche. Elevé dans une famille profondément croyante - un oncle prêtre et deux tantes religieuses - la prière, les célébrations font partie de la vie de Bernard Beaudoint. À un moment, il a même songé devenir prêtre. Cet enfant de Marche n’a que 17 ans lorsqu’il passe, pour la première fois, la porte du séminaire de Namur. Après les deux années de philosophie, le recteur et les professeurs lui conseillent, vu son jeune âge, de faire une pause d’une année. La pause, elle durera bien plus longtemps. Au fond de lui, Bernard Beaudoint sait qu’il est appelé. Reste à préciser cet appel…
Reprendre des études ? Finalement, il entre en apprentissage dans le garage familial. Un lieu qu’il connaît bien. Le papa avait l’habitude de demander à ses fils de l’aider, le dimanche, en servant les clients qui s’arrêtaient à la pompe à essence. Bernard Beaudoint : '' Papa avait coutume de nous dire quand on rend service ce n’est pas un travail…''. Pas toujours simple à accepter pour de jeunes adultes privés de grasses matinées, de sorties avec les copains… ''. Papa nous disait aussi : 'si vous travaillez au garage le 1er mai, vous êtes assuré d’avoir un boulot tout au long de l’année'.'' Il sera mécanicien, vendra des voitures… Avant de rejoindre le ministère des finances, section des douanes et accises où il passe les examens et gravit les échelons. D’ici quelques mois, il sera à la retraite. En se penchant sur sa vie professionnelle, Bernard Beaudoint aime citer une phrase adaptée de Théodore Roosevelt : ''Le pire dans la vie n’est pas d’avoir échoué, c’est de ne pas avoir essayé.'' Cette réflexion continue, aujourd’hui encore, plus que jamais de résonner en lui.

Bernard n’est-il pas appelé au diaconat ?
Lors du jubilé de l’an 2000, Eliane Beaudoint interroge, dans le plus grand secret, Mgr Léonard alors évêque de Namur sur le diaconat. L’évêque n’est pas surpris. Pour lui, ce ministère correspondrait tellement bien à Bernard... Les années passent. Dans leur paroisse de Marloie, l’abbé Barbieux a déposé, au fond de l’église, des fascicules sur le diaconat. Sans s’être concertés, Bernard et Eliane en prendront chacun un… En 2017, les Beaudoint partent en pèlerinage à Medjugorje. Une personne rencontrée, sur place, aura ces mots : ''Les rêves, les souhaits ne sont pas faits pour rester au fond du cœur, tout le monde doit en profiter.'' Des paroles qui hantent Bernard. Quelques jours plus tard, le jeudi de l’Ascension, dans l’évangile, Jésus exhorte ses disciples à aller dans le monde et à proclamer la Bonne Nouvelle. Pour Bernard Beaudoint, aucun doute, cet évangile est fait pour lui. Le signe - le futur diacre parle de clin d’œil - qu’il espérait de Dieu est là. De retour au pays, le couple parle du projet de diaconat aux enfants qui se montrent favorables. Ce désir de devenir diacre, Bernard Beaudoint l’avait au fond de lui. Mais toujours revenait cette formation à la prêtrise entamée et jamais terminée. ''J’avais peur que le diaconat n’apparaisse comme un lot de consolation.'' Il est aujourd’hui rassuré…
La formation démarre : un an de discernement et puis des cours pendant trois années. C’est lourd mais tellement enrichissant. Eliane est à ses côtés, elle ne rate aucun cours. ''Durant ces années, nous avons mis notre vie entre parenthèses. Notre jardin est ainsi en dessous de tout : la nature y a repris ses droits…'' Des lectures, des cours à préparer, des travaux à rédiger… Eliane est sur tous les fronts : elle s’occupe des recherches, sélectionne les articles… ''Un véritable travail d’équipe'' ponctue Bernard. Eliane : ''Nous n’avons pas vu le temps passer.'' Même si le confinement perturbe cette formation, c’est toujours avec un plaisir immense qu’ils se rendent à Jemelle, lieu de formation pour les diacres. ''L’ambiance est superbe'' lancent-ils.

La mission
Un diacre est d’abord diacre chez lui, pour sa famille. Il a aussi une mission pour la communauté. Bernard Beaudoint voudrait être une présence auprès des personnes plus âgées, de ces hommes et de ces femmes qui, pour des raisons de santé, ne peuvent plus se rendre à l’église. ''Du jour au lendemain, des personnes ne viennent plus à la messe parce que malades, trop âgées. Il faut se soucier d’elles, aller à leur rencontre pour leur porter, par exemple, la communion, la feuille paroissiale. Il faut garder le lien. Je pourrais être une personne relais entre elles et le prêtre.'' Heureux de rejoindre ce que le couple nomme la belle fraternité diaconale, tous deux se lancent dans l’inconnu. Bernard Beaudoint : ''On signe un chèque en blanc à l’Église. Nous ne savons pas jusqu’où la mission va aller.''
Une mission qui va prendre du temps, c’est certain, mais qui ne va pas les empêcher de vivre une passion commune du couple, les voyages, les pèlerinages plus particulièrement. En évoquant Lourdes, l’émotion vient étreindre le futur diacre. ''Comme séminariste, j’ai passé un mois à Lourdes. Un merveilleux souvenir et aujourd’hui quand j’arrive, la première chose que je fais, c’est aller à la grotte. Et je me dis : 'Me voilà de retour à la maison.'''
L’ordination aura lieu le dimanche 5 décembre à 15h à l’église de Marloie. Après son ordination, il sera plus que jamais un homme de service. ''Je n’ai jamais su dire non aux personnes qui me demandent quelque chose…'' Eliane, son épouse, hoche la tête. Cette aide apportée aux autres est inscrite dans l’ADN du couple.

Christine Bolinne
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