En mars 2020, j'étais en Belgique quand le couperet tombe : confinement. Très vite, la conscience vient qu'il faudra vivre dans la solitude mais sera-ce pour autant l'isolement ? C'est l'occasion de réaliser que je suis seule physiquement mais que, intérieurement, le Seigneur m'habite. Le Père, le Fils et le Saint Esprit me mettent en communion avec tous mes frères. Mais alors comment leur signifier ce lien ? Les coups de téléphone se multiplient. Les relations par les moyens numériques prennent plus de place. Je me réjouis d'apprendre que des initiatives nouvelles s'inventent pour rejoindre ceux qui en ont besoin. Mais douleur de savoir l'isolement dans les hôpitaux et le drame de deuils sans les rituels habituels.
Grâce à une famille du quartier, la rencontre de 20h prend un caractère musical. Les contacts, même à distance, prennent une importance toute nouvelle.
Fin juin 2020, je pars pour Lourdes. Toute la saison des pèlerinages est bouleversée. Les rues entourant le Sanctuaire pleurent cette foule joyeuse et multiculturelle. La souffrance des commerçants et des hôteliers de Lourdes est palpable.
Les chapelains s'interrogent : quelle est notre mission aujourd'hui ? Ils réinvestissent à frais nouveaux leur mission de prière. Il faudra prier pour toutes les personnes qui auraient voulu venir et aux intentions envoyées par divers médias. Des aménagements sont réalisés pour accueillir les délégations de pèlerinages qui viennent porter à Marie tout le vécu de leurs diocèses. Lourdes attire encore, mais autrement, des personnes isolées, des familles, de petits groupes. Une interpellation nouvelle surgit : comment accueillir les touristes de passage pour leur faire toucher une démarche de pèlerinage ?
Au 15 août, le Sanctuaire met en œuvre une belle organisation pour permettre à un nombre plus important de personnes de venir célébrer et prier.
Le pèlerinage du Rosaire, en octobre, se déroule en présentiel pour un petit groupe mais surtout par vidéoconférence. C'est alors qu'est exprimée la plus grande souffrance vécue cette année : nous n'avons pas pu être pèlerin tous ensemble car les malades, les personnes fragiles n'ont pas pu venir. Pour 2021, l'hospitalité espère pouvoir accueillir de petits groupes.
Christine Ravet