Alors la question qui nous est posée est la suivante : comment pouvons-nous renouveler notre attente de celui qui vient établir sa demeure parmi nous ?
Tout d'abord, nous pouvons entrer dans l'attente du peuple hébreu, l'attente des prophètes et reconnaître en Jésus, le Messie, le Christ, l'envoyé de Dieu, celui qui réalise la promesse, qui vient rétablir l'Alliance entre Dieu et son peuple.
Et puis, nous pouvons vivre de cette attente au quotidien. Reconnaître la présence de Jésus-Christ dans le concret de notre vie à travers la prière, le pardon, le partage, la souffrance acceptée, la rencontre de l'autre, l'accueil de l'enfant, l'attention aux plus pauvres. Nous pouvons aussi reconnaître sa présence dans les sacrements surtout l'eucharistie mais aussi la réconciliation, la grâce renouvelée de notre baptême-confirmation, du mariage, de l'ordination. Bref, vivre de sa présence au quotidien de ma vie.
Et enfin, je suis appelé à vivre cette attente dans la conscience qu'un jour le Christ reviendra. C'est dans cette perspective que se place l'évangile du premier dimanche d'Avent. Il nous rappelle d'emblée que la vie de l'Eglise se déroule entre la première venue du Christ à Bethléem et sa venue définitive à la fin des temps. Nous croyons facilement à la fin du monde parce que nous avons l'expérience du temps qui passe et du vieillissement mais l'Evangile ne parle pas de la fin du monde mais de la fin des temps, de l'aboutissement du temps. L'Evangile nous révèle qu'au milieu des changements de ce monde, quelque chose de définitif s'est construit, qu'à côté du temps qui passe il y a un temps qui advient, un avant, un avènement du règne de Dieu. L'avènement du Fils de l'homme dont parle l'Evangile sera la manifestation en pleine lumière de la présence du Seigneur en tous ceux qui l'auront déjà accueilli dans la foi, au milieu des épreuves et des difficultés de la vie. Le Christ qui viendra définitivement est déjà celui qui vient dès aujourd'hui pour nous transformer de l'intérieur. Il vient comme un ferment qui soulève la pâte humaine, comme une lumière qui rayonne déjà de sa présence à chaque eucharistie. On ne peut pas parler du retour du Christ comme s'il avait disparu aujourd'hui. Il s'agit plutôt de la venue définitive de celui qui ne cesse de venir parmi nous à travers la prédication et les sacrements de l'Eglise et que nous pouvons déjà accueillir dans la foi.
A l'approche de Noël, l'Evangile nous invite à « rester éveillés et à prier », à maintenir en tout temps son esprit en éveil pour découvrir cette présence de Dieu en nos vies. Chercher Dieu en prêtant attention à ce qui, en nous et autour de nous, est signe de sa présence. Rester éveillés car nous risquons de nous endormir dans le bien comme dans le mal et ainsi nous laisser distraire par de faux espoirs et des déceptions qui nous éloignent de l'essentiel.
En ce temps d'Avent, « veillez et priez », dit Jésus, retrouvez la fraîcheur première de votre vocation. Le Christ est toujours celui qui vient vers nous et nous pouvons toujours aller à sa rencontre avec un cœur purifié rempli de joie et plein d'espérance pour nous laisser combler de sa présence.
† Rémy Vancottem