Depuis l'annonce du décès du chanoine Gennart, les commentaires se bousculent à l'évêché de Namur. Tous ceux qui ont eu la chance de le côtoyer au quotidien ne sont pas avares de qualificatifs. Un homme serviable, méticuleux, ne manquant pas d'humour et qui a toujours mis ses compétences au service des fabriques d'église. Pour lui le droit canonique comme le droit civil n'avaient aucun secret.
Chaque jour, à 8h, il poussait la porte de son bureau qu'il ne quittait que bien plus tard. Pendant toute la journée, ce travailleur infatigable passait d'un dossier à l'autre. Il n'avait pas son pareil pour démêler les dossiers les plus compliqués, les affaires les plus complexes. ''C'était la mémoire de l'Evêché'', rappelle Philippe Goffin, qui a travaillé de nombreuses années dans le même bureau. Un juriste très méticuleux et d'une grande rigueur. S'il ne pouvait répondre à la question posée, il demandait quelques minutes à son interlocuteur. Il se renseignait, plongeait dans les codes avant de rappeler avec LA réponse. Et même s'il était à la retraite depuis 2006, beaucoup n'hésitaient pas à lui téléphoner, à lui demander quelques renseignements.
On lui doit de nombreuses publications toujours axées sur les paroisses et les fabriques d'églises. Il a ainsi publié un recueil sur les églises et les presbytères avec pour chacun, son propriétaire. Un travail de Titan qui est toujours bien utile aujourd'hui.
L'abbé Bayet, ancien vicaire général, regrette lui l'homme d'excellents conseils qu'était le chanoine Gennart. Bien que n'ayant jamais eu la charge d'une paroisse, le chanoine avait de précieuses idées en matière de pastorale. Chaque jour, il mettait un point d'honneur à rejoindre, à la Citadelle de Namur, la Bastide, un service résidentiel et thérapeutique pour personnes sourdes où il célébrait la messe. Il maîtrisait parfaitement la langue des signes.
Issu d'une famille nombreuse de Namur, c'est à Brasschaat qu'il est né. Il doit cette naissance loin du confluent de la Meuse et de la Sambre à son père militaire de carrière. Officier, sa famille l'a suivi en fonction de ses missions. José Gennart a fait ses humanités au Collège Notre-Dame de la Paix à Namur et sa philosophie au Séminaire de Floreffe. En juillet 1854, il était ordonné prêtre. L'évêque devait alors l'envoyer à l'université de Louvain où il décrochera une licence en droit canon. Il était aussi candidat en philosophie et lettres.
Ses funérailles seront célébrées ce samedi 11 février à 10h30 à l'église de Wépion-Vierly.
C.B.