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4/4/2020
Pourquoi ce dimanche sera sans... rameaux
C’est dans un contexte bien difficile que nous nous apprêtons à entrer dans la Semaine Sainte. Cette semaine nous conduit à la fête de Pâques, sommet de l’année liturgique. Il nous sera impossible de vivre les célébrations de la même manière que les autres années. C’est un véritable déchirement. Parmi les célébrations marquantes, pour les chrétiens pratiquants comme pour les non pratiquants, il y a le dimanche des Rameaux et de la Passion du Seigneur. Cette année, il n’y aura pas de bénédiction des rameaux.
Dans leur communiqué publié le 23 mars, les évêques de Belgique indiquaient ceci: ''(…) Les rameaux bénits ne seront mis à disposition ni à l’intérieur ni à l’extérieur de l’église. Il y a pour cela une double raison. Une raison liturgique: ces rameaux font partie de la liturgie du dimanche des Rameaux. Une raison préventive: éviter tout rassemblement.''
Avant de nous attarder sur ces raisons plus longuement, il semble utile de revenir brièvement sur ce que nous célébrons aux Rameaux.

Signification du dimanche des Rameaux
Le Cérémonial des évêques, au n. 263, indique: ''En ce jour, l’Église entre dans le mystère de son Seigneur crucifié, mis au tombeau et ressuscitant, qui par son entrée à Jérusalem a donné le présage de sa gloire. Les chrétiens portent des rameaux en signe du triomphe royal que le Christ a remporté en succombant sur la croix. Selon la parole de l’Apôtre: 'nous souffrons avec lui pour être avec lui dans la gloire (Rm 8,17)', le lien entre les deux aspects du mystère pascal sera donc mis en lumière dans la célébration (…).'' Il s’agit donc de faire mémoire de l’entrée solennelle du Christ à Jérusalem et de sa Passion et de sa mort sur la croix.

Pourquoi porter des rameaux?
Il nous faut remonter au récit des quatre évangélistes (Mt 21, 1-9 ; Mc 11, 1-10 ; Lc 19,28-40 et Jn 12,12-15) pour comprendre ce signe. Jésus, quelques jours avant la Pâque, entre dans la ville sur un ânon, l’animal pacifique par excellence. Matthieu raconte: ''Dans la foule, la plupart étendirent leurs manteaux sur le chemin; d’autres coupaient des branches aux arbres et en jonchaient la route. Les foules qui marchaient devant Jésus et celles qui suivaient criaient: 'Hosanna au fils de David! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur! Hosanna au plus haut des cieux!''' Avec ces cris de joie et d’allégresse, tous le reconnaissent comme le Messie qu’annonçait le prophète.
Déjà au 9e siècle, on peut attester que l’Église accomplissait ce rite. Aujourd’hui, les rameaux sont déposés sur les tombes au cimetière et ornent les croix dans les maisons. L’hymne Gloria, laus et honor (à toi gloire, louange et honneur) accompagne alors la procession.

Une raison liturgique
Le Missel romain, texte normatif pour la liturgie eucharistique dans l’Église latine, Mgr Poitras, indique trois formes au choix pour célébrer l’entrée messianique du Seigneur à Jérusalem: la procession (première forme), l’entrée solennelle (deuxième forme) et, enfin, l’entrée simple (troisième forme). Sans entrer dans des considérations techniques, il faut remarquer que seules les deux premières formes comportent la bénédiction des Rameaux. La troisième forme, la plus brève, met davantage en évidence le rite d’ouverture de la messe.
En raison de l’épidémie actuelle, le décret publié par la Congrégation pour le Culte divin et la discipline des sacrements le 25 mars dernier indiquait: ''La commémoration de l’entrée du Seigneur à Jérusalem est célébrée à l’intérieur du bâtiment sacré; dans les cathédrales, on adopte la deuxième forme prévue par le Missel romain, dans les églises paroissiales et dans d’autres lieux, la troisième.''
Les deux premières formes nécessitent en effet d’être ''célébrées avec un grand concours du peuple''. S’il n’est pas possible de célébrer l’entrée du Christ à Jérusalem avec une grande assemblée (comme c’est le cas cette année), il n’y a donc pas lieu non plus de bénir des rameaux. Ces derniers prennent véritablement leur signification lorsqu’ils sont employés dans le cadre de la liturgie. Même si on a l’habitude de distribuer des rameaux pour orner les crucifix, même aux personnes qui n’ont pu se rendre à la célébration, cela n’est possible aujourd’hui, car les rameaux doiventfaire l'objet d'une bénédiction lors d’une célébration.

Une raison préventive
Dans ce contexte particulier, où tant de personnes sont fragilisées par la pandémie du covid-19, les évêques estiment qu’ils ne peuvent prendre le risque de rassemblements dans les églises. Certains d’entre nous, dans de grandes paroisses urbaines, peuvent témoigner de l’engouement que suscite cette célébration, créant parfois une cohue ingérable. Il est inutile de prendre le risque de propager le virus.

Que faire cette année?
Vivons cette privation de rameaux bénits comme une occasion d’entrer plus pleinement dans le Mystère que nous célébrerons à Pâques: ''Ce Jésus, Dieu l’a ressuscité; nous tous, nous en sommes témoins'' (Ac 2,32). Nous sommes invités à nous unir aux différentes célébrations qui seront retransmises par la radio et par la télévision. Nous pouvons également nous unir à la prière de l’Église avec les laudes (le matin) et les vêpres (le soir). D’autres propositions vous sont faites sur le site du diocèse. N’hésitez pas à aller les consulter (liturgie familiale, etc.).
Maxime Bollen
Service diocésain de la liturgie
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