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9/11/2017
SPIRITUALITÉ
Le service à la mode de Jésus
A longueur d’année, nous sommes confrontés à des hommes, à des femmes qui feraient – presque – tout pour briller, pour occuper la première place. Ecraser un collègue, divulguer les pires aberrations… sont manœuvres courantes. Le – mauvais – exemple vient aussi d’en haut, avec des dirigeants politiques prêts à beaucoup de choses pourvu que l’on parle d’eux. Dans le numéro de novembre de la revue Communications, Mgr Vancottem propose une réflexion née à l’issue de l’évangile de Mathieu, ''Un humble service'' (Mt 23, 1-12). Il nous invite à prendre la même place que Jésus… La dernière.
Responsabilités, compétences, fonctions existent dans la société comme dans l'Eglise et il faut de tout cela pour constituer une vie communautaire, y compris le service de l'autorité. Mais la question la plus fondamentale que nous pose Jésus concerne notre relation à Dieu. Dieu seul est notre Père, le Christ seul est le maître et le Seigneur de notre vie. Voilà qui remet Dieu à sa place unique en fonction de quoi nous sommes disciples du Christ.
Tout promeut au rang de frère universel.
Et les titres et les noms que nous utilisons en Eglise ne peuvent se justifier qu'en référence à Dieu de qui vient toute paternité. Et au Christ qui est le seul Seigneur.
Jésus demande, à ceux qui ont un pouvoir, de l'exercer comme un service, lui qui fut le maître en se portant serviteur, lavant les pieds de ses disciples, mort sur une croix pour le salut de tous les hommes.
''Jésus a pris tellement la dernière place, disait le bienheureux Charles de Foucauld que personne ne peut la lui ravir.''
Et pourtant, c'est là qu'il nous demande de le rejoindre. D'une manière ou d'une autre nous avons tous un certain pouvoir sur les autres. L'exercer, comme le Christ nous le demande, c'est l'exercer comme un service d'autorité. Le sens du mot autorité veut dire faire croître, faire grandir, augmenter. Rejoindre la volonté de Jésus, c'est exercer humblement notre mission au service de nos frères et donc l'exercer avec le souci de les faire grandir dans la foi et en humanité.
Dans l'évangile, Jésus demande à ses disciples de ne pas imiter les scribes et les pharisiens. Il s'adresse à tous ceux qui l'écoutent car Dieu a besoin de tous les fidèles pour le service de l'évangile. A ceux qui ont reçu la vocation d'être père ou mère, enseignant, guide, le Seigneur demande de l'être en vérité, courageusement, humblement car nous ne sommes pas nous-mêmes la source de la vie ou de la vérité.
A chacun de nous, Dieu a confié une part de son trésor le plus précieux : quelques-uns de ses enfants. Puissent-ils découvrir que malgré nos limites, il y a un appel du Seigneur qui s'est emparé de notre vie de parent, d'éducateur, de diacre, de prêtre et que nous essayons de servir quelqu'un de plus grand que nous.
Saint Paul, dans la première épître aux Thessaloniciens, m'est donné en exemple. Paul aime sa communauté comme une mère aime son enfant. Il se comporte à son égard non comme un fonctionnaire mais d'une manière personnelle. Et sa plus grande joie est d'être le serviteur de la transmission de la Parole de Dieu: ''Dieu m'est témoin jamais nous n'avons recherché d'honneur auprès des hommes... au contraire nous avons pour vous une telle affection que nous étions prêts à vous donner seulement l'évangile de Dieu mais notre propre vie.''
Je souhaite à chacun un bon mois de novembre illuminé par la lumière tout intérieure de la présence du Christ en nos vies.
† Rémy Vancottem
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