Ils sont jeunes, souriants et ils vivent pleinement leur sacerdoce. Michel et Christophe sont prêtres. Franck est lui diacre, le film se terminera avec son ordination sacerdotale. Ils ont été filmés dans leur quotidien. Tous ont un emploi du temps bien chargé. Ils jonglent avec les moments de prières, les eucharisties bien sûr mais aussi avec les rencontres, les réunions à animer... Pour se vider la tête, Christophe, le sportif, se déplace uniquement grâce à son vélo. Il fait aussi du jogging, du tennis, du ski.... Michel, marathonien des célébrations, a fait de sa voiture un sas de décompression. Franck passe du temps dans son bureau à préparer ses homélies.

La solitude: à gérer
L'auteur du film a aussi tenu à les interroger sur la question délicate du célibat. Christophe est formel: "J'ai fait le choix du célibat, c'est un don d'amour, le cadeau que je fais à Dieu qui m'appelle." Dans la salle, le public est séduit par ce film, par cette plongée dans le quotidien du prêtre. Les premières questions tournent justement autour de la solitude du prêtre. Certains verraient bien les prêtres vivre en communauté. Est-ce là une solution à la solitude? L'abbé Patrice Moline (la photo), curé des paroisses du secteur de Naninne, professeur au Séminaire Notre-Dame de Namur, responsable du service diocésain des vocations: "Il ne faut pas confondre solitude et isolement. La solitude est aussi nécessaire à un prêtre comme tout un chacun, il a besoin de moments où il est seul". Et si les séminaristes avaient encore des craintes par rapport à la solitude, l'abbé Joseph Bayet les balaiera très vite. Ancien vicaire général, ordonné depuis plus de 50 ans, l'abbé Bayet est rayonnant: "Je ne m'ennuie jamais entre ma famille et mes amis. Et puis quand il y a des moments de solitude, j'en suis heureux."

Hygiène de vie
Cette "prêtre-academy" était très ciblée vie pratique. Le prêtre doit pouvoir se gérer, prendre sa vie en charge. En se chargeant par exemple de la préparation des repas et pas uniquement en passant au micro-ondes des plats préparés. L'abbé Moline insiste sur une bonne hygiène de vie. Il ira même jusqu'à dévoiler ses propres secrets. L'abbé Moline a choisi de prendre son repas chaud... comme petit déjeuner. Le steak, à 7h30, il s'est habitué. "Les gens savent que le curé est souvent chez lui pendant le temps de midi alors ils téléphonent. Résultat soit mes préparations restées sur le feu étaient brûlées soit mon repas, déjà dans mon assiette, était froid. Le matin, c'est beaucoup plus calme".
Les laïcs s'ils sont prêts à s'investir en participant par exemple à la catéchèse sont aussi exigeants par rapport à leurs prêtres. On le verra à travers leurs réflexions. Des critiques portent sur la qualité de certaines homélies: trop longues, pas structurées, pas argumentées... Une participante aura encore cette remarque par rapport à la baisse des vocations. Elle se demande si cela ne vient pas du fait que les prêtres sont moins présents auprès des jeunes. "Des jeunes ont choisi d'être prêtre parce qu'ils ont été marqués par un curé de leur entourage. Je ne suis pas persuadée que cela soit encore vrai aujourd'hui..."
Un moment très constructif d'où il ressort que les attentes envers le prêtre sont énormes. Il lui reste à être un super homme bien dans sa tête, dans sa vie, dans ses convictions...
Christine Bolinne