Soeur Marie-Françoise Assoignon, déléguée épiscopale à la Vie consacrée propose une réflexion sur cette journée. Il est curieux de remarquer que, dans l’évangile de la fête, les créatifs ne sont pas les jeunes, mais les anciens. Les jeunes, comme Marie et Joseph, suivent la loi du Seigneur sur la voie de l’obéissance; les anciens, comme Siméon et Anne, voient dans l’enfant, l’accomplissement de la Loi et des promesses de Dieu. Et ils sont capables de faire la fête: ils sont créatifs dans la joie, dans la sagesse, animés par l’Esprit Saint, qui allume et conserve l’espérance, les rendant créatifs. Siméon et Anne sont l’attente et la prophétie, Jésus est la nouveauté et l’accomplissement: Il se présente à nous comme la surprise de Dieu éternelle; dans cet enfant né pour tous se rencontrent le passé, fait de mémoire et de promesses, et l’avenir, plein d’espérance.
Nous pouvons voir en cela le début de la vie consacrée. Les personnes consacrées, hommes et femmes, sont tout d’abord appelées à être des hommes et des femmes de la rencontre. En effet, la vocation démarre d’une grâce du Seigneur qui nous rejoint, à travers une rencontre qui change la vie. Celui qui rencontre vraiment Jésus ne peut pas rester semblable à celui qu’il était avant. Il est la nouveauté qui rend toutes les choses nouvelles. Celui qui vit cette rencontre devient témoin et rend possible la rencontre pour les autres.
Nous sommes héritiers de nos anciens qui ont eu le courage de rêver; et comme eux, aujourd’hui, nous voulons, nous aussi, chanter: Dieu ne trompe pas, l’espérance en lui ne déçoit pas. Cela nous fait du bien d’accueillir le rêve de nos fondateurs et fondatrices, de nos anciens dans la vie religieuse pour pouvoir prophétiser aujourd’hui et retrouver ce qui un jour a enflammé notre cœur. Rêve et prophétie ensemble. Mémoire de la façon dont ont rêvé nos anciens, nos pères et mères, et courage pour poursuivre, prophétiquement, ce rêve.

C’est quoi la vie chrétienne ?
La pandémie de COVID-19 nous a frappés de plein fouet aux plans personnel et collectif. Elle aura ainsi été un vaste laboratoire qui nous montre d’autres possibles. Nous avons renoué avec notre vulnérabilité, avec notre besoin des uns des autres et avec notre soif de sens; nous avons été confrontés aux inégalités sociales et à la fragilité de groupes importants de notre population. Au plan spirituel, nous avons redécouvert le prix de la prière, des rassemblements, des sacrements, et les liens intimes qui unissent ces différentes réalités. Nous avons quelque chose à recevoir de cette tranche de vie.
Les membres de la Vie consacrée ont été invités à s'interroger sur ce qu’est la vie chrétienne, ce qu’est l’Eucharistie, comment la célébrer? Nous avons mis des choses en place, qui rejoignent l’attente de beaucoup de personnes, il s’agit de poursuivre ce chemin de créativité. Dans un monde malade, retrouver le sens des gestes simples qui nous font aller en profondeur dans notre compréhension de l’eucharistie: ce qu’elle est, son impact dans notre vie. Il n’y a pas que l’eucharistie qui est sacrement de la présence du Christ: la fraternité, la Parole, le soin des plus fragilisés…

Une réflexion en communauté
Ce serait bon de nous aider à y réfléchir en communautés de consacrés: notre vie chrétienne nous pousse à être dans le dynamisme de la vie eucharistique, à avoir les mêmes sentiments que le Christ. Comment vivre l’eucharistie peut-il aider, changer notre manière d’être, face à la maladie, la souffrance, la mort, pour un autre rapport à la vie ?
Aussi proposons-nous aux consacrés du diocèse, pour la journée du mardi 2 février 2021, le thème
« Un temps pour changer »
En fonction de ce qui s’est passé depuis un an (la crise du coronavirus et ses conséquences),
en quoi notre manière de vivre et de célébrer l’Eucharistie a-t-elle changé ?
Avec l’aide Service de pastorale liturgique du diocèse, l’équipe du vicariat à la vie consacrée aura réalisé une courte vidéo de témoignages de consacrés sur leur vie eucharistique. Elle a été envoyée à toutes les communautés de consacrés du diocèse. Ces dernières sont invitées à regarder ce visuel ensemble, et à poursuivre avec un moment d’échange en communauté le 2 février (ou aux alentours de cette date, si cela leur convient mieux), pour ensuite en refléter le fruit au vicariat de la vie consacrée. Ces témoignages ou réflexions seront mises ensemble et partagées en retour à toutes les communautés.