26/5/2020 Du miel sorti tout droit de la rue du parc de l'évêché Tout au fond du parc de l'évêché bien protégées par de hauts arbres, deux ruches. Une qui est installée depuis quelques mois déjà et une plus récente. C'est dans la ruche plus ancienne que la récolte va avoir lieu tout en veillant à perturber le moins possible la colonie. Tony Nardone, apiculteur, effectue, avec efficacité mais aussi beaucoup de calme des gestes quasi aussi anciens que notre mondel. Une récolte qui fera le bonheur des gourmands.
Il y a quelques années déjà, Antonin, un séminariste - aujourd'hui ordonné pour l'archidiocèse - avait posé des ruches dans le parc de l'évêché. Des abeilles avaient rempli leur mission et donné, durant quelques années, du miel. Les ruches un rien délaissées, les abeilles étaient parties pour un lieu plus accueillant.
Jean-Luc Collage, administrateur-délégué de l'asbl Evêché de Namur a eu l'idée de rendre vie à ce parc en y installant des ruches. Tony Nardone a répondu à l'appel, très heureux de pouvoir installer une ruche dans le centre ville. Un lieu, selon ce spécialiste, moins pollué que les campagnes. Régulièrement, l'apiculteur vient voir ses ruches, voir si tout se passe bien. Et les abeilles se sont bien adaptées. Elles se sont installées n'oubliant pas d'aller butiner les fleurs du parc mais aussi celles qui s'épanouissent chez les voisins!
Suivant les conditions météorologiques deux récoltes ont lieu par an. La première en avril mai et la seconde autour du 21 juillet. Deux miels différents puisque les abeilles ne vont pas butiner sur les mêmes fleurs.
Calme et méthode
Tony Nardone installe sa centrifugeuse. Elle sera indispensable quand les cadres auront été retirés de la ruche. Même convaincu des bienfaits pour la santé non seulement du miel mais aussi des piqûres d'abeilles, l'apiculteur revêt sa tenue de protection. Son assistant du jour, Jean-Luc Collage, fait de même. Lui préfèrera enfiler une paire de gants. Direction les ruches sans oublier d'emporter le fumoir dans lequel brûle du bois. Comme son nom l'indique, la fumée du fumoir servira à calmer la colonie perturbée par l'intrusion de l'apiculteur.
Un apiculteur est respectueux de sa ruche et de la colonie qui y vit. En fait, la récolte ne concerne que le surplus. L'autre partie reste dans la ruche et sert à nourrir les abeilles durant l'hiver notamment. Un apiculteur qui ne respecterait pas cette règle serait purement et simplement exclu par ses collègues.
Première étape: enlever le toit. Les abeilles ne semblent pas trop apprécier cette intrusion même si les opérations se font en douceur. La deuxième étape consiste à enlever les rayons qui contiennent à l'intérieur des milliers d'alvéoles dans lesquelles le miel a été déposé par les abeilles. Cette opération jette le trouble dans la colonie et ce, malgré la fumée envoyée. Certaines abeilles s'accrochent au cadre alors l'apiculteur sort une plume et balaie la surface. Douceur et calme font donc partie des qualités de l'apiculteur.
L'apiculteur et son assistant du jour emportent les cadres et s'écartent de la ruche pour se livrer à la désoperculation: enlever la couche de cire qui bouche les alvéoles tout en permettant ainsi de libérer le miel. Première occasion de goûter le miel. Impossible de résister. Il est d'une belle couleur or.
Les cadres sont ensuite placés dans une centrifugeuse. Il faudra longuement tourner la manivelle pour récupérer le miel. Cette partie est plus physique. Et c'est comme ça depuis l'antiquité - même si le matériel a quelque peu évolué - et un certain Aristote, incollable sur le sujet. Saint Ambroise, patron des apiculteurs est encore un des Pères de l'Eglise. A la cathédrale Saint-Aubain, il est posé contre l'un des quatre piliers et représenté avec une ruche en vannerie à ses pieds.
C.B.
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