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26/9/2017
Samedi, à Tibériade, Frère Séraphim prononcera ses vœux définitifs
Cette retraite à l'abbaye de Soligny-la-Trappe, il s'y était inscrit pour faire plaisir à sa grand-mère... Deux jours qui allaient bouleverser sa vie. Ce samedi 30 septembre, Frère Séraphim prononcera, à Tibériade, Fraternité qu'il a rejointe en octobre 2010, ses vœux définitifs. ''Ce sera la fête de la grande famille de l'Eglise'' dit-il. Ce jeune Français de 30 ans, originaire de Chartres, vit aujourd'hui ses journées au rythme de la prière et des célébrations, mais aussi des temps de travail manuel sans oublier les partages avec ses frères. Le Frère Séraphim est aussi un religieux... voyageur. Il séjourne régulièrement aux Philippines où il vient en aide, via une ONG, à des jeunes tout en leur proposant une vie spirituelle.
Frère Séraphim se souvient encore parfaitement de cette nuit. Il s'était levé à 3h30 pour assister, avec les moines, aux Vigiles suivies d'une heure de prière silencieuse. ''Je faisais partie d'un groupe de jeunes et nous avions décidé d'organiser cette retraite à l'abbaye de Soligny-la-Trappe. J'avais 17 ans et j'y suis allé pour faire plaisir à ma grand-mère. Une fois sur place, je me suis dis que puisque j'étais coincé dans cette abbaye durant un week-end, j'avais tout intérêt à vivre, la retraite, à fond.''
Et lorsqu'il raconte la suite de cette nuit, l'émotion devient perceptible. ''J'ai senti que quelqu'un m'aimait. J'ai été touché, impressionné par la force de cet amour. Il était alors très clair que non seulement je voulais vivre de cet amour mais aussi le partager autour de moi.'' Une vocation était née. Le jeune homme a aussi la certitude que c'est dans la vie religieuse qu'il pourra s'épanouir.
Reste à trouver ''la'' communauté... Alors qu'il participe, sur les routes de Vezelay, à un pèlerinage spécialement destiné aux religieux, la réponse lui apparaît comme une évidence. De très nombreuses communautés y sont représentées. David - le futur Frère Séraphim - se rend compte qu'il parle uniquement avec des religieux de la Fraternité de Tibériade. Le jeune homme est séduit par le discours des frères. Ils parlent de la manière de vivre en communauté, du travail manuel effectué chaque jour, de la mission mais aussi du temps consacré à la prière. Le jeune Français passe une semaine à Lavaux-Sainte-Anne: il est conquis par cette vie simple, cette vie fraternelle. ''J'ai eu le coup de foudre.'' Il partira ensuite en pèlerinage à Rome puis à Assise avec des membres de la Fraternité et passera au total 6 semaines au contact de ces religieux.

Un deal avec le Seigneur
Avant d'entrer dans la Fraternité comme postulant, David-Marie termine ses études - il est diplômé en aquaculture - et travaille durant une année. La Fraternité de Tibériade propose à ceux qui souhaitent la rejoindre de prendre une année, l'année saint Jean-Baptiste, pour découvrir la vie en communauté et conforter son choix. ''Tibériade, c'est tout ce que je voulais vivre alors j'ai mis une condition au Seigneur: 'ok pour moi aller en Belgique et entrer à Tibériade mais directement comme postulant'. Je ne voulais plus de cette année, j'étais sûr de moi. Dans la vie, je suis un peu fonceur, j'avance tête baissée. Pour la vocation, ça marche très bien: on y va!'' Rejoindre directement la Fraternité, c'est ce que finalement Frère Marc lui proposera. En racontant cette histoire, Frère Séraphin en est encore tout chamboulé.
Après six mois de postulat et deux années de noviciat, il a pris l'habit et changé de nom ou plutôt de prénom. ''C'est un peu comme une rupture avec une vie qui n'a pas toujours été glorieuse, je sortais beaucoup, je faisais la fête.... Un nouveau départ pour une vie donnée au Seigneur.'' Il a choisi le nom de Séraphim, comme Séraphim de Sarov, un ermite très sollicité tout au long de sa vie pour son empathie et très prié à Lavaux-Sainte-Anne.
Si Frère Séraphim a fait le choix de la vie religieuse c'est aussi pour la vie en communauté. ''J'ai besoin de la communauté pour me soutenir, pour m'aider à avancer. Mais si la communauté me soutient, je l'entraîne aussi. J'aime cette vie fraternelle. Nous sommes des frères et ensemble, on avance, en frères.''
Il a prononcé ses vœux temporaires, il y a quatre ans maintenant. Samedi, ce seront ses vœux définitifs. Une journée de fête pour lui et ses proches. La Fraternité de Tibériade a veillé, au fil des années, à sa formation en lui permettant de suivre des cours de philosophie et de théologie. Il rentre d'une semaine de retraite à Clervaux. Frère Séraphim passe les derniers jours jusqu'à sa profession solennelle dans l'ermitage de la Fraternité: ''J'ai besoin de ce temps de solitude, de cette présence au Seigneur.'' Et de poursuivre: ''C'est le moment fondateur de ma vie religieuse. Le chemin se dessinait au fil des étapes maintenant je peux marcher sur ce chemin. Je suis très fier d'être frère. Avec le Christ qui est présent, comme un frère, avec nous pour les moments de peine comme de joie.''

''Chaque jour, c'est différent''
On l'aura compris, Frère Séraphim est comblé par cette vie. Une vie qui le rend tout simplement heureux. Avec des journées qui ne se ressemblent pas et où la prière tient une place importante. Journée qui débute par l'oraison, la prière silencieuse à laquelle, le jeune frère est très attaché. ''Cette heure est fondamentale, elle renforce la relation avec le Seigneur. Elle est la base de tout.''
A Tibériade, chacun a également des tâches à remplir, un travail manuel à mener. Frère Séraphim gère ainsi la basse-cour. Mais pas seulement, il est encore en charge du bûcheronnage et de la découpe de la viande. Ça tombe bien, le jeune frère aime le travail physique. Moins physique, l'accueil des visiteurs ceux qui viennent pour une journée, pour une retraite plus longue. Frère Séraphin apprécie tout particulièrement de les accueillir, de les installer, de leur faire découvrir la Fraternité et de partager avec eux les repas.
Des journées bien remplies certes. Des journées qui peuvent aussi se vivre à l'autre bout du monde. Régulièrement, il part aux Philippines, dans les bidonvilles de Manille où il vit auprès des plus pauvres. Il s'investit ainsi dans l'ONG que la Fraternité porte en offrant aux plus défavorisés des soins médicaux ou encore, aux enfants, des bourses pour leur permettre d'être scolarisés. Des jeunes qui y sont sensibilisés à la vie spirituelle. Frère Séraphin apprécie ces séjours pour la richesse des rencontres. Des contacts humains facilités par le fait qu'il a appris à parler... le tagalog, un des dialectes. ''Je crois que le Seigneur m'a donné le don des langues. La Communauté m'avait envoyé en Lituanie où elle est présente et j'ai appris le lituanien en 6 mois. Le Seigneur savait ce qu'il faisait.''
Christine Bolinne
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