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30/8/2018
Ouverture de la cause en béatification du Père Arrupe
Dans le diocèse - et plus particulièrement encore les Namurois - on connaît bien le Père Pedro Arrupe du moins son nom. Son nom a été attribué à l'un des auditoires les plus fréquentés de l'UNamur par les étudiants mais aussi par tous ceux qui y suivent des conférences. Mais qui est le Père Pedro Arrupe? Le diocèse de Rome va lancer une enquête pour la cause en béatification du Père Pedro Arrupe (1907-1991), ancien supérieur général des jésuites lorsque le pape François était provincial d’Argentine.
Né en 1907 à Bilbao, dans le Pays basque espagnol, le 14 novembre 1907, et décédé à Rome le 5 février 1991, le Père Arrupe a été élu supérieur général de la Compagnie de Jésus en 1965, à la fin du Concile Vatican II. Elu à vie, il est toutefois devenu le premier à démissionner de cette charge en 1983, pour cause de santé.
Comme le pontife l’a lui-même confié, le Père Arrupe a beaucoup compté dans sa vie. Encore novice, c’est à lui que Jorge Mario Bergoglio avait écrit au début des années 1960 pour être envoyé comme missionnaire au Japon. Mais c’est aussi le Père Arrupe qui avait refusé cette requête, en raison des problèmes de santé du jeune Argentin. Selon le pape François, ce refus était cependant ''plein de charité'', ce qui lui a donné ''tant de force'' pour ''aller dehors'' annoncer l’Evangile.
Le Père Arrupe est aussi celui qui a attiré une attention toute particulière pour les migrants au sein de la Compagnie. Il est ainsi le créateur en 1980 du Service jésuite des réfugiés (JRS). Souci qui se retrouve dans l’ensemble du pontificat du premier pape jésuite de l’histoire. Peu après son élection, en septembre 2013, François s’était ainsi rendu dans un centre géré par le JRS. Puis, pour la seconde fois en deux mois, il s’était recueilli sur la tombe du Père Arrupe.

Tensions et collaboration
''Icône'' des jésuites selon le pape François, le supérieur des jésuites a néanmoins vu son mandat à leur tête être marqué par de graves frictions avec le Vatican. Le prêtre basque était notamment accusé de sympathie pour les tendances ''marxisantes'' de la théologie de la libération.
En Amérique latine, le Père Arrupe poussait en effet ses confrères, au nom de l’Evangile, à prendre leur part dans les conflits sociaux et à s’investir plus radicalement dans la lutte en faveur des pauvres, des marginaux, des réfugiés, des persécutés, de toutes les victimes de l’injustice et des dictatures militaires bien en cour à Washington (on était alors en pleine ‘guerre froide’ entre l’Est et l’Ouest). Cela lui valut l’hostilité déclaré des milieux ecclésiastiques conservateurs, jusque dans les plus hautes sphères romaines.

''Humilié et désavoué publiquement par Jean-Paul II''
''Humilié et désavoué publiquement par Jean Paul II, qu’il respectait et vénérait sincèrement, en butte à des interventions répétées du Saint-Siège pour entraver le gouvernement habituel de la Compagnie, le Père Arrupe a pensé présenter sa démission et convoquer une Congrégation générale pour pourvoir à sa succession. Malgré le peu de confiance que lui inspirait le général des jésuites, Jean Paul II a refusé par crainte de voir élire un successeur qui viendrait encore renforcer la ligne d’Arrupe'', notait le Père Pierre Emonet dans la revue jésuite choisir de novembre 2007.
''Restez à l’écart de toutes tendances sécularisantes, (…) respectez l’orthodoxie doctrinale'', avait alors insisté Jean Paul II dans un discours aux représentants des jésuites en 1979.
Provincial des jésuites en Argentine entre 1973 et 1979, le Père Bergoglio s’était lui aussi fermement opposé aux dérives ''marxistes'' de la lutte sociale. Ce qui avait pu occasionner des tensions avec sa communauté, dont le Père Arrupe. Ce dernier a toutefois dit en 1980 que l’analyse marxiste ''ne va pas, ce n’est pas juste'', avait expliqué le pape François en juillet 2015, de retour de Bolivie.

Collaboration avec le père Bergoglio
Ces tensions n’ont cependant pas empêché la collaboration entre les Pères Bergoglio et Arrupe lorsque l’essentiel était en jeu. Un livre paru en Italie en 2014 raconte les échanges entre les deux hommes pour faire libérer des jésuites uruguayens, enlevés par des militaires le Vendredi Saint 1975, alors que le pays était sous dictature. Prévenu, le Père Bergoglio avait contacté personnellement le Père Arrupe, à Rome. Dès le lendemain, les Uruguayens étaient libérés, le gouvernement ayant reçu des télégrammes du Vatican.
Par ailleurs, le pontife a rappelé à deux reprises, en 2013 et en 2015, les dernières paroles du Père Arrupe, son ''héritage'': ''Je vous le dis comme si c’était mon chant du cygne, priez.''
Cath.ch (imedia/xln/choisir/be)

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