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17/9/2013
Après Salzinnes et le Québec, l'abbé Fredéric Verscheure découvre Rome
Il y a 6 ans, à son accent, les Québecois ont immédiatement reconnu qu'il n'était pas originaire de la Belle Province! Aujourd'hui, de retour en Belgique, lorsqu'il raconte son séjour Outre-Atlantique, on se rend tout aussi vite compte qu'il a ramené, dans ses valises, des intonations, des expressions de là-bas. L'abbé Frédéric Verscheure ne fait que passer en Belgique. Il part pour Rome où il va étudier, durant une année, la nouvelle évangélisation.
A 39 ans, l'abbé Frédéric Verscheure a déjà pas mal voyagé dans le cadre de son sacerdoce. Et il s'en réjouit même si les départs après des années passées dans une paroisse sont toujours vécus comme un déchirement. Membre de la Communauté de l'Emmanuel, il a été prêtre durant de nombreuses années à la paroisse Sainte-Julienne à Salzinnes. Et puis, il a fallu partir. Un moment pénible dont il parle aujourd'hui encore avec émotion: ''J'ai en moi, bien présent, le désir de la mission. Je suis là pour servir l'Eglise. Mais cela reste difficile de quitter une communauté vivante. J'ai déjà connu cela en quittant Salzinnes et je viens de nouveau de le connaître en quittant le Québec.''
Mais revenons en arrière. L'abbé Verscheure a quitté la Belgique pour le Canada, le Québec plus précisément. C'était à la demande de sa communauté, la Communauté de l'Emmanuel. L'Emmanuel dont le rayonnement s'étend n'avait qu'un souhait: s'implanter au Québec. Le cardinal Ouellet a ainsi confié, à l'Emmanuel, la charge de la paroisse Saint-Thomas d'Aquin à Québec. Une paroisse située à proximité de l'université de Laval.
Les prêtres de l'Emmanuel lorsqu'ils arrivent dans un pays, dans une paroisse ne sont pas isolés: ils vivent à deux ou trois dans un même presbytère. L'abbé Frédéric Verscheure s'est ainsi installé dans la paroisse Saint-Thomas d'Aquin avec l'abbé Martin Lagacé, un Québecois qui a pratiqué pendant de longues années son ministère, en France. Ils étaient entourés comme partout où ils vivent de familles et de religieuses. Si les prêtres partagent un même habitat les autres ont chacun leur chez soi. Ils exercent aussi une profession ...
L'abbé Frédéric Verscheure: ''Je ne connaissais pas le Québec. Je suis arrivé, à l'automne, en septembre. Avant, j'avais beaucoup lu sur l'histoire des saints fondateurs, sur les martyrs canadiens pour me rendre compte que leur histoire est fort semblable à celle de la Belgique.''

Priorité aux jeunes
Très bien accueilli, le jeune prêtre s'est senti immédiatement à l'aise au Québéc. Ce grand sportif a eu envie de profiter de la nature pour son jogging mais aussi pendant l'hiver pour des randonnées en ski de fond ou encore en raquette. L'abbé Verscheure n'était bien sûr pas là pour le tourisme, la détente. Comme en Belgique, il a pu constater que les assemblées sont souvent âgées. La mission du jeune prêtre était d'aller évangéliser, d'aller à la rencontre des jeunes. ''Lorsque je suis arrivé il y a quelques années maintenant à la paroisse Sainte-Julienne à Salzinnes, je m'étais déjà trouvé dans la même situation.'' Et dans une ville comme Laval qui compte sur son territoire, une université la mission était importante. Des messes pour les jeunes ont ainsi été célébrées. ''Nous voulions sensibiliser, montrer un autre autre visage de l'Eglise. C'est le Bon Dieu qui séduit'' ajoute avec autant de joie que de dynamisme le jeune prêtre.
''Nous avons encore prévu, chaque jour, des temps d'Adoration. Et puis, comme la Communauté le fait en Belgique, nous descendions dans la rue rencontrer les gens, leur parler de Dieu. Il faut plonger. Moi, j'aime ça. Evangéliser dans la rue, c'est dur mais je dois bien reconnaître que cela a été plus facile au Québec. Nous faisions également du porte à porte. Et en hiver, dans le froid et dans la neige, c'est loin d'être évident!'' s'esclaffe l'abbé Verscheure. Une manière de faire qui a séduit puisque la communauté s'est non seulement implantée mais elle est devenue, au fil des années, toujours plus importante
La mission de départ était axée prioritairement sur les jeunes. Pour eux, toujours avec les membres de l'Emmanuel, il a organisé des camps dans une nature magnifique. Des camps qui pouvaient aller quasi jusqu'au stage de survie. ''Cela se passait dans les bois et ces séjours étaient destinés aux gars (la photo). Nous les organisions en janvier en allant de refuge en refuge.'' Des journées où la prière tenait également une place importante.
Avec ces jeunes, l'abbé Verscheure a aussi mis en place un projet humanitaire à Haïti, un pays ravagé par un tremblement de terre. A deux reprises, l'abbé a emmené une vingtaine de jeunes pour un mois de camp en compagnie d'orphelins de Port-au-Prince. C'est la communauté paroissiale qui s'est mobilisée pour soutenir ce projet qui a organisé des récoltes de chaussures, de lunettes qui a rassemblé des fonds (26.000 dollars). Si ce voyage à Haïti, a eu des retombées positives pour les Haïtiens, il a également eu des conséquences très positives pour les participants.''Des jeunes ont découvert la foi d'autres sont revenus plus forts dans leurs convictions et ça c'est pas mal important.'' Et le jeune prêtre d'ajouter: ''J'ai été très heureux au Québec. Quand on est prêtre quand on donne Dieu on entre de manière unique dans la vie des gens lors des célébrations, avec les sacrements dont celui de la réconciliation.''

Après le congélateur, le four!
''Je suis très content de revenir dans le diocèse'' ponctue l'abbé. Revenir pour mieux repartir puisque c'est à Rome que l'abbé Verscheure va passer la prochaine année. ''Je vais passer une année pour me former à la nouvelle évangélisation. Je vais étudier à l'université du Latran tout en séjournant au collège belge. Cela fait douze années que je consacre à remonter des paroisses. J'ai été tellement heureux en pastoral. Cette année, je la vois comme un ressourcement.'' Cela commence par l'apprentissage de l'italien. ''J'étudie un peu de vocabulaire puis ce sera l'immersion. Après? ''On verra. A mes paroissiens de Laval j'ai dit, en les quittant, qu'après avoir passé quelques années dans un congélateur mon évêque m'envoyait... dans un four, à Rome pour me réchauffer. Mon départ a été vécu dans les larmes. On s'attache aux personnes mais heureusement ce qui est stable dans notre vie c'est le Seigneur. Je recommence à zéro.''
Christine Bolinne
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