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23/1/2015
Le Frère Syméon a quitté Libramont: il raconte sa nouvelle vie à Bucarest
Au coeur de l'été, la nouvelle tombait: le prieuré des Frères de Saint-Jean de Libramont devait non pas fermer ses portes mais prendre un tournant assez radical dans son mode de fonctionnement. Un prieuré qui accueillait, chaque année, plusieurs milliers de jeunes en retraite. Une décision prise suite à une diminution du nombre des vocations. Pour les habitués du prieuré comme pour les frères, cette nouvelle a été vécue douloureusement mais dans la foi.Le Centre a repris des activités et les Frères sont partis dans les différents prieurés de la communauté. Frère Syméon est en Roumanie, il nous a fait parvenir une chronique, le récit de premières semaines passées à Bucarest.
Frère Syméon a ainsi rejoint Bucarest en Roumanie où il a été accueilli plus que chaleureusement. Extrait du site: ''Frère Syméon nous a rejoint aujourd’hui à Bucarest. A Noël certains reçoivent des chocolats, des jouets ou des appareils électroniques. Pour nous, cette année, le Seigneur a décidé autrement. Aussi nous a t-il envoyé un nouveau frère qui sera désormais à nos côtés, pour servir l’Eglise en Roumanie. Deo gratias! Et bienvenue, cher frère''.
Frère Syméon vit dans le monastère de la sainte famille, un prieuré au milieu de la ville. Il vient d'envoyer, sous forme de chronique, ses premières impressions. En fait ce n'était pas vraiment une découverte pour le Frère Syméon qui a déjà passé du temps dans ce prieuré. La Roumanie semble toujours lui réserver quelques surprises qu'il fait partager à travers ce récit.

Chers tous,
Cela fait maintenant un mois que, par le caprice plein de sagesse (!) de la Divine Providence Je me retrouve à peu à peu fleurir sur une terre étrangère et familière: Bucarest en Roumanie. Il nous faut fleurir là où la tempête nous a semé. Je ne vois pas d’image plus parlante pour exprimer ce qu’il m’est donné de vivre aujourd’hui: après avoir quitté la chère Belgique, être de nouveau en Roumanie, pays dans lequel j’ai déjà passé sept ans de ma vie, il y a maintenant neuf ans.
Par cette lettre, je voudrais d’abord vous présenter tous mes vœux, il est encore temps, pour cette nouvelle année 2015. Tout commencement est la joie d’une naissance, l’occasion d’un nouveau départ. L’an de grâce 2015… Voilà une expression que d’aucun trouveront un peu surannée. Elle est pourtant bien riche de sens! St Paul nous dit que Dieu fait tout concourir au bien de ceux qui l’aiment. C’est donc que lorsque nous marchons sur les chemins de Dieu, bonheurs et malheurs ne peuvent concourir qu’à notre bien. C’est facile à écrire. Au moins, pour une part, cela reste à vivre.
Cette lettre, c’est aussi l’occasion d’exprimer mes regrets de n’avoir pas pu dire au-revoir personnellement à beaucoup d’entre vous, restés en Belgique ou ailleurs. C’est là une limite que nous connaissons tous, cette impossibilité de réaliser tout ce que nous aimerions en temps et en heure. Je ne suis pas pour autant comme l’un de ces missionnaires qui partirait sans esprit de retour. Les moyens de communications modernes relativisent les Adieux pour toujours et permettent des retrouvailles souvent merveilleuses. (...)
Cette Chronique Roumaine sera de temps en temps un peu infidèle à sa dénomination puisque nous accomplirons ensemble, parfois, un petit (grand!) détour pour rejoindre la Suède où avec d’autres frères, j’anime une mission depuis un certain nombre d’années déjà. C’est vraiment le grand écart puisque la Suède, protestante, est en pôle position en ce qui regarde la problématique dite de la post modernité alors que la Roumanie, à grande majorité orthodoxe, conserve encore un aspect très traditionnel, même si au demeurant, les idéologies postmodernistes font là aussi sentir leur néfaste influence, en particulier par le biais des instances internationales, dispensatrices de la manne financière et annonciatrices de la ''bonne nouvelle''. Il y a cependant un point de contact entre la Roumanie et la Suède, c’est le passé communiste de la première et l’actuelle sociale démocratie de la seconde. En bref, la Suède a réussi ce que les pays du bloc socialiste, URSS en tête, ont raté: un état providence, collectif, massif, allié à une économie concurrentielle.

A la conquête de Bucarest
Bucarest est une épouse difficile à conquérir, certes… Il peut être un rien malaisé d’apprivoiser les contrastes que nous pouvons y rencontrer. Partons du climat: 16° la veille de Noël, et -25° pour la nuit du premier de l’an avec une neige à tout casser… Mais passons par une petite blague que les Roumains se plaisent à raconter parfois: Dieu avec son grand sac plein de toute sorte de choses parcourt le monde et dispose la création… Ici un petit bosquet, là une maison et là encore un petit pont qui enjambe un ruisseau… Bref, selon sa sagesse insondable, Dieu dispose délicatement toutes réalités d’une manière ordonnée… Dieu parcourt le monde, à droite, à gauche, du Nord, au Sud, s’agite et finalement (on doit s’approcher du septième jour…) se fatigue… Dans un geste de grande lassitude, il prend son grand sac et le vide d’un coup. Tout tombe pêle-mêle. C’est ainsi que la Roumanie fût créée… Ce pays un peu brouillon, on l’appelle aussi le ''Jardin de Marie''.
Depuis quinze jours, j’anime quelques heures chaque semaine, des cercles de langue française pour des groupes d’élèves du lycée catholique de Bucarest. A un moment donné, je traverse deux grandes avenues qui se rejoignent peu après pour ne plus n’en faire qu’une. Je traverse le premier passage piéton et je me retrouve sur une allée goudronnée qui rejoint la deuxième avenue à travers un espace de verdure. On arrive à la deuxième avenue et là… On s’aperçoit que le passage piéton est décalé d’une dizaine de mètres, sans d’autre accès que par ce qui fût du gazon… Ah les pistes cyclables de Bucarest! Il y en a beaucoup, semées un peu au hasard sur les larges trottoirs mais elles sont interdites à la circulation des vélos pour cause d’obstacles majeurs (transformateurs, pylônes ou autres) qui ont poussés entre-temps au beau milieu des voies… A Bucarest, les endroits les plus charmants, les plus secrets se coltinent avec les horreurs les plus achevées, les plus visibles, la pauvreté la plus crasse avec la richesse la plus insolente. La circulation y est un peu anarchique, un peu comme à Bruxelles lorsqu’il y a des travaux. A Bucarest, il y a toujours des travaux! (A Bruxelles aussi…) L’autre jour une rame de métro entre dans la station, s’arrête, puis, sans prendre de passagers, repart en sens inverse… Oh oui, il y a vraiment une poésie à Bucarest! Elle n’est cependant pas forcément accessible à tous.

De bric et de broc
Au milieu de tout cela, un bâtiment étrange, tout de rouge vêtu, repérable au loin par son clocher élancé, de bois revêtu, le tout partiellement entouré par un jardin de curé. C’est le prieuré des frères, ma nouvelle (ancienne) demeure que je retrouve avec émotion. Là aussi tout est un peu de bric et de broc. C’était à l’origine trois bâtiments totalement hétérogènes, collés l’un à l’autre. Aujourd’hui unifiés cela donne un édifice étonnant bourré de recoins, peuplés d’icônes. Les différences de niveaux sont apprivoisées, ici ou là, par une volée de marches. La beauté de l’ensemble culmine dans la chapelle, aux proportions agréables, avec ses couleurs vives, sa voûte et sa croisée d’ogive en bois. Cela vaut le détour! L’hôtellerie est là pour vous accueillir. En attendant votre venue ici vous pouvez toujours taper sur votre ordinateur monastère de la Sainte Famille- Bucarest. Vous tomberez sur notre site en français. Cela vous donnera une idée à la fois du lieu et de ce qui s’y fait.
Je vous mentirais si je ne vous disais que la Belgique, Libramont, les contrées alentours, la forêt d’Anlier (pour les initiés !) me manquent bien un peu… Que voulez-vous, il faut garder les précieux souvenirs mais ne point se laisser aller à la nostalgie… Zou du balai! Cela afin de garder le cœur libre pour aimer la vie d’aujourd’hui donnée pour moi, ici à Bucarest, en Roumanie. Vous êtes dans ma prière.
Frère Syméon

https://saintjeanbucarest.wordpress.com/
Pour nous aider, surtout en ces mois d’hiver où les dépenses de gaz sont conséquentes :
Par chèque: ''Congrégation St Jean Bucarest PSF'' à envoyer à l’attention de M. Luc Flichy, 69 avenue de Saint Cloud 78000 Versailles
Par virement : n° de compte : 00010386608 CIC Versailles Rive Droite
IBAN: FR76 3006 6104 3100 0103 8660 832
BIC: CMCIFRPP
Photos: issues du site internet
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