Mgr Warin a rencontré les enseignants du cours de religion catholique de l’enseignement officiel. Ce moment privilégié entre les enseignants et leur évêque a été initié par le SeDiCoR pour parer au sentiment ''d’abandon'' éprouvé par nos enseignants lors de l’introduction du cours de CPC (Cours de Philosophie Citoyenneté) ramenant le cours de religion catholique à 1 h/semaine.
Dans son intervention, Mgr Warin a évoqué l’aspect missionnaire de notre Église rappelant que le Pape dans son Exhortation apostolique Evangelii Gaudium appelle les communautés à être en sortie (46), autrement dit à vivre non pas tournées vers elles-mêmes mais vers le Monde. Dès lors, s’interroge l'évêque: ''Comment être apôtre dans notre monde d’aujourd’hui?''.
Notre société, jadis chrétienne, s’est progressivement sécularisée avec une diminution de la pratique religieuse et une connaissance de plus en plus ténue du fait religieux. Nous vivons aujourd’hui dans un environnement où se côtoient diverses nationalités avec chacune leur système de croyance propre. Notre système scolaire n’échappe pas à cette réalité.
D’après les statistiques émises annuellement par le cabinet de la ministre de l’Enseignement, on note les choix des élèves:
Dans l’Enseignement fondamental ordinaire, au 01-09-2020:
Morale: 25.24 %
Religion catholique: 33.45 %
Religion islamique: 22.73 %
Religion israélite: 0.06 %
Religion orthodoxe: 1.38 %
Religion protestante: 2.31 %
Dispense (possibilité laissée aux parents d’être dispensé de cette heure de religion au profit d’une heure supplémentaire de CPC): 14.84 %
Dans le Secondaire ordinaire, au 01-10-2020 :
Morale: 40.04 %
Religion catholique: 15.53 %
Religion islamique: 23.02 %
Religion israélite: 0.07 %
Religion orthodoxe: 1.06 %
Religion protestante: 2.26 %
Citoyenneté : 17.12 %
Dispense (possibilité laissée aux parents d’être dispensé de cette heure de religion au profit d’une heure supplémentaire de CPC): 0.90 %

Les horaires? Un casse-tête
Cette diversité a des répercussions sur l’organisation des grilles horaires par les directions d’écoles ainsi que sur les conditions de travail des enseignants qui se sont passablement dégradées depuis 2016. Malgré cet état de fait, beaucoup continuent à donner le meilleur d’eux-mêmes à leurs élèves pour partager leur savoir, les aider à grandir dans un monde sans repères, structurer leur pensée et développer un esprit critique capable de discernement.
Le climat ambiant ajoute à leur souffrance créant insécurité et incapacité à se projeter vers un avenir trop incertain. D’aucun, précise Mgr Warin, voudrait que ce cours devienne facultatif, renvoyant de ce fait la foi à la sphère privée. ''Les convictions religieuses ou autres sont une affaire de conscience personnelle'' disent-ils. Cette manière de penser n’est-elle pas à interroger? Les cours philosophiques ne sont-ils pas plus largement qu’un service d’Eglise, un service de Société? Ces cours n’aident-ils pas à sortir d’une forme de barbarie liée au fondamentalisme religieux et d’une certaine conception des religions perçue parfois comme réactionnaires, archaïques voire obscurantistes?
En passant de 2 h à 1 h de cours, on note une difficulté pour organiser ce cours et le placer dans la grille horaire; cette difficulté rencontrée sur le terrain ne risque-t-elle pas à terme d’alimenter le discours de certains plaidant pour son retrait de la grille horaire?

Des craintes
Durant cet échange, les enseignants présents ont évoqué leurs craintes quant à leur avenir. Á côté du risque de disparition du cours de religion auquel ils tiennent, ce sont leurs emplois qui sont menacés. Que vont-ils devenir? Certains ont déjà perdu la moitié de leurs heures et se voient attribuer des postes d’éducateur ou d’accompagnateurs de cars scolaires. D’autres proposent leur candidature pour rejoindre le réseau Libre en tant que maître spécial de religion catholique.
Les enseignants demandent des mesures concrètes afin de prévenir les parents, la presse de ce qui est en train de se produire de manière insidieuse. C’est ce qu’ils ont relayé auprès des trois instances présentes:
- au niveau des évêques et plus précisément de l’évêque référendaire Mgr Harpigny par l’intermédiaire de Mgr Warin;
- au niveau de la CSC qui défend les droits des travailleurs ;
- au niveau de l’Instance en la personne de l’abbé Michel Vincent.
Cette rencontre s’est terminée par un échange interpersonnel dans la bonne humeur. Merci à vous lecteurs de soutenir nos enseignants pour leur investissement au service de ce cours et de leur accompagnement auprès des enfants et adolescents.

Nathalie Didion
Secrétariat Diocésain du Cours de Religion
Nathalie.didion@diocesedenamur.be