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27/4/2018
Une centaine de représentants de cultes en voyage mémoriel à Auschwitz
Le ministre-président de la Fédération Wallonie-Bruxelles s’est rendu en Pologne, ce jeudi, pour une visite à Auschwitz-Birkenau, camp de concentration et d’extermination de la Seconde Guerre mondiale. Un lieu symbolique de la barbarie nazie et des génocides commis à travers le monde. Rudy Demotte était accompagné pour l’occasion d’une centaine de représentants des religions catholique, juive et musulmane, ainsi que de la laïcité. Parmi les représentants catholiques: Mgr Guy Harpigny, Mgr Herman Cosijns, le Père Tommy Scholtès, le chanoine Éric de Beukelaer… et trois délégués du diocèse de Namur.
Le groupe qui a visité Auschwitz hier était à l’image des citoyens de la Fédération Wallonie-Bruxelles: multiculturel, multicultuel, multiconvictionnel… Une centaine de personnes au total, représentant les cultes et courants philosophiques reconnus. Autant de communautés qui, trop souvent – selon le ministre-président Rudy Demotte – ne font que ''se tolérer'', chacune ''enfermée dans sa cage de verre''. Leur présence commune à ce voyage témoignait pourtant de ''leur volonté de dépasser les préjugés''.
Cette note optimiste a été largement exprimée par les délégués de chacun des cultes ou courants de pensée. A commencer par Mgr Guy Harpigny, évêque de Tournai, qui s’est exprimé en ces termes: ''Quand on voit jusqu’où le mal peut aller, nous avons le devoir de rester vigilants et de nous engager afin que cela ne se reproduise plus.'' Salah Echallaoui, président de l'exécutif des musulmans de Belgique, a rappelé que ''le 'monstre' était toujours parmi nous'', incarné par des extrémismes de toutes sortes, avant de lancer un appel à travailler ensemble pour la paix. Albert Guigui, grand rabbin de Belgique, a rendu hommage à Alberto Israël, rescapé de la Shoah, présent lors du voyage de la Fédération. Bien que victime des horreurs les plus atroces, Alberto Israël a choisi de renoncer à la haine, préférant se consacrer à un travail de témoignage. Quant à Jacqueline Herremans, du centre d’action laïque, elle a exhorté les participants à ne jamais relâcher la garde.
Rudy Demotte, de son côté, après la visite du camp et le dépôt d’une gerbe au nom de la Fédération Wallonie-Bruxelles, a rappelé combien la jeunesse avait entre ses mains l’avenir de nos communautés. ''Notre visite à Auschwitz est une façon de semer des graines dans le vent'', a-t-il dit. Puis il a souhaité que cette initiative se répète à l’avenir, éventuellement sous des formes différentes.

De Namur à Auschwitz
Une visite à Auschwitz laisse des traces dans la vie de quiconque entreprend le voyage. Comment rester indifférent au récit des conditions de vie épouvantables dans les baraquements du camp? Comment ne pas être horrifié à la vue des chambres à gaz et fours crématoires, dont ne subsistent pourtant que des ruines?
Ces émotions, trois représentants du diocèse de Namur ont pu les vivre du fait de leur participation au voyage mémoriel: Yvette Majerus, coordinatrice de Catéveil (le service diocésain de la catéchèse de l’enfance et de l’adolescence), Quentin Collin, séminariste, et Alain Savatte, membre du service Communications du diocèse.
Quand on lui demande ses impressions suite à la visite, Quentin insiste sur le fait que le devoir de mémoire doit dépasser la conviction religieuse: ''Cela m’a touché de voir tous les représentants de cultes se donner la main au moment du dépôt de la gerbe de fleurs'', relève-t-il. Mais s’il s’agit avant tout d’un geste citoyen, la démarche doit s’accompagner de valeurs qui, pour lui, s’enracinent profondément dans sa foi de chrétien. ''Il est essentiel de toujours revenir à la source'', ajoute-t-il. ''Ce qui signifie aussi avoir le courage d’exprimer nos différences et nos particularités. La tolérance ne doit pas conduire à une espèce de croyance tiède et insipide dans laquelle tout le monde serait plongé.''
Pour Yvette, cette visite constitue une interpellation à la vigilance… voire à l’intervention pour faire taire les jugements ou rejets. ''Comme pour le peuple juif dans les années 40, il est encore aujourd’hui très facile de stigmatiser des personnes ou des communautés qui ne vivent pas comme nous, de les rendre responsables de tous nos maux'', précise-t-elle. ''Nous avons le devoir de réagir devant des situations semblables.'' Avant de se poser la question: ''Quelle est ma part de responsabilité, quelle est la part de responsabilité de chacun, dans la mentalité ambiante?'' Une interrogation que ce voyage mémoriel – malgré sa brièveté – aura pour beaucoup éclairée d’un jour nouveau.
A.S.
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