C'est tout le secteur pastoral de Dinant qui avait rendez-vous à l'église de Bouvignes pour la bénédiction du nouvel autel. La célébration avait été préparée par l'abbé André Eugène et une équipe de catéchistes. Les enfants sont ainsi intervenus à plusieurs reprises. La table a elle été garnie par les soins de membres du Conseil de Fabrique et des Rois de la Confrérie Bouvignoise de Sainte-Anne. Il s'agit de l'une des plus anciennes confréries religieuses du diocèse qui défend les valeurs de la famille chrétienne autour de l'image de leur sainte patronne, épouse, mère et grand-mère.

La symbolique des mains
La réalisation de cet autel a été confiée à l'artiste bruxellois Simon Lewi, 89 ans. Bien qu'ayant arrêté de travailler le laiton depuis plusieurs années, il avait accepté cette mission. ''Mon ultime réalisation d'un autel'' avait-il alors déclaré. Rattrapé par la maladie, il devra stopper son travail pendant de longs mois. Piotr Stolowski, un jeune entrepreneur polonais s'engage à poursuivre le travail pour autant qu'il bénéficie des conseils de l'artiste. L'oeuvre s'inspire d'un autel conservé dans l'église Sainte-Croix de la Futaie à Auderghem.
Cette oeuvre est contemporaine. L'autel est constitué d'une plaque de verre. On veut miser sur la transparence. Plaque de verre soutenue par deux mains.
Les prêtres aiment voir dans ces mains, les mains largement ouvertes du Christ. Pour les fidèles, ces mains sont souvent perçues comme un signe de remerciement adressé au Seigneur. Une réalisation qui touche qu'importe la sensibilité. Durant l'été, l'autel avait été la pièce principale d'une exposition consacrée à la dinanderie liturgique dans la vallée mosane et les commentaires avaient été nombreux. Lors d'une conférence consacrée à Charles de Gaulle, son neveu avait eu l'occasion de s'attarder devant cette réalisation. Il avait alors rappelé que Dinant n'avait pas été épargnée par les atrocités de la guerre: conflit mondial qui avait fait 674 victimes, des civils. ''Il y a eu la main du combat, la main de la réconciliation et maintenant, avec cet autel, la main de l'action de grâce.''
Le Frère Jean-Baptiste, O.Praem, curé de Bouvignes a accueilli Mgr Vancottem venu pour la bénédiction de l'autel. En ciblant ses propos sur la diaconie, thème de l'année pour le diocèse, il a donné une autre signification encore à ces mains, la dimension de service: '' La diaconie nous concerne toutes et tous. Chacune, chacun parce que nous avons été touchés un jour dans notre vie par l’appel de Jésus, nous pouvons humblement témoigner de cette Bonne Nouvelle qui ne cesse de nous émouvoir et de nous interpeller.
Certains donnent et offrent leur voix, d’autres leurs talents musicaux, certains préfèrent visiter les malades, les prisonniers ou tout simplement leurs proches, beaucoup enseignent par leur vie quotidienne. Serions-nous ici si nos parents, nos grands-parents, nos éducateurs chrétiens ne nous avaient donné le beau cadeau de la foi! Jamais nous ne les remercierons assez.'' La diaconie, c'est en effet le service, l'aide à l'autre. Un service, une présence, une attention qui passe encore par les mains.