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20/3/2018
Le Chantier Paroissial a besoin de disciples-missionnaires
Partage et rencontre mais aussi formation et réflexion: voilà comment l'abbé Pascal Roger, doyen de La Roche mais aussi délégué épiscopal pour le Chantier Paroissial a présenté les objectifs de la journée diocésaine. Plus de 150 personnes investies dans le Chantier Paroissial étaient réunies à Beauraing pour écouter le Père Dominique Barnérias du diocèse de Versailles. Auteur d'une thèse sur la paroisse en mouvement, il mise sur des communautés de disciples-missionnaires pour faire connaître au plus grand nombre la Bonne Nouvelle.
''Seigneur qu'est-ce que tu attends de nous pour faire Eglise?'' Une question que chaque chrétien s'est sans doute déjà posée. Une question que l'abbé Pascal Roger n'a pas hésité à (re)poser en ouvrant cette huitième journée du Chantier Paroissial. Cette journée annuelle rassemble des prêtres, des laïcs de l'ensemble du diocèse: 28 des 30 doyennés étaient ainsi représentés. Des hommes, des femmes qui s'investissent déjà ou qui s'investiront prochainement dans la mise en place du Chantier Paroissial, une redéfinition du paysage chrétien en fonction des besoins mais aussi des moyens dont on dispose. On parle ainsi, aujourd'hui, d'unités pastorales. Dans le diocèse, 15 unités pastorales sont déjà opérationnelles sur les 80 que le diocèse pourrait, un jour, compter.
Les unités pastorales impliquent la participation des laïcs réunis en équipe pastorale. Des hommes et des femmes envoyés, par l'évêque, en mission. La question qui se pose aujourd'hui: comment séduire ces laïcs, comment engendrer une Eglise de disciples? ''Comment faire, souligne l'abbé Roger, pour que l'Eglise résonne dans les oreilles et les cœurs de nos contemporains?''
Pour cette journée annuelle, l'équipe du Chantier Paroissial (la photo) avait invité, un Français, le Père Dominique Barnérias, curé à Sartrouville, ville de 37.000 habitants, dans le diocèse de Versailles. Il a, avec un confrère, la charge de trois églises. Il est surtout un spécialiste des ''nouvelles paroisses'' nées après fusions, regroupements...
Deux interventions dans cette journée marquée encore par des temps de réflexion en carrefours. Le thème central? ''Les équipes pastorales dans la mission de l'Eglise: pour des communautés de disciples-missionnaires'' décliné en deux temps. Le matin, ''Aux sources de la mission des équipes pastorales'' et l'après-midi ''Vivre sa mission dans l'Eglise, les enjeux de la collaboration. ''

A la source, le baptême
Le Père Barnérias a, chaque fois, accompagné ses propos de textes, des passages de la Bible mais pas seulement. Il ressort que les sources de la mission évangélique sont multiples: la source évangélique, la source baptismale, la source des charismes, la source pastorale, la source de l'appel et encore, même si cette liste n'est pas exhaustive, la source de la mission. ''Nous avons rencontré quelqu'un qui a su nous séduire, une rencontre qui a changé notre vie. Nous avons alors une envie: partager avec d'autres l'Evangile qui nous donne cet élan intérieur.'' Il cite ainsi le pape François qui parle aujourd'hui du disciple-missionnaire. Le tiret entre les deux mots a son importance: en devenant disciple on fait œuvre missionnaire. L'orateur tient encore à rappeler que c'est le baptême qui marque notre intégration dans un peuple en marche. ''Baptême, ponctue l'abbé Barnérias, qui nous rend capable d'agir, de participer à la mission du Christ. Le baptisé ne peut pas être quelqu'un de passif dans l'Eglise et dans le monde.'' Il parlera également des charismes soulignant que chacun n'a pas tous les charismes. Voilà qui, au lieu de faire naître des jalousies, doit pousser à la complémentarité. On a besoin les uns des autres. En citant la source pastorale, le Père Barnérias explique que les laïcs qui se retrouvent dans les équipes pastorales participent à l'action pastorale de l'Eglise et ne sont pas là pour réaliser des projets personnels. ''C'est être signe et moyen de l'action du Christ.''
L'intervenant tenant à rappeler, à l'assemblée, l'importance de la source de l'appel à travers un extrait de l'évangile de Marc ''Puis il gravit la montagne et il appela ceux qu'il voulait..... Nous devons comprendre les appels de l'Eglise comme un appel de Dieu qui nous destine à quelque chose de nouveau sur le chemin que Lui connaît. Nous sommes là pour accomplir le projet que Dieu a pour nous. Etre appelé, c'est aussi appeler, s'associer à d'autres.'' Il terminera son intervention du matin en rappelant que le Christ est source de la mission: ''annoncer l'Evangile, montrer combien il est désirable.'' Mais encore: ''Nous sommes chargés de mission. Nous agissons au nom de l'Eglise. Quand un chrétien agit, il ne doit pas oublier qu'il engage l'Eglise et qu'il agit au nom du Christ.''

Mobiliser? Pas si simple!
''Vivre sa mission dans l'Eglise, les enjeux de la collaboration'' voilà l'autre volet de l'intervention du Père Barnérias. Pour mettre en place les unités pastorales ou comme en France des paroisses nouvelles, il faut des moyens humains. Si nous sommes tous, par le baptême, des disciples-missionnaires donc des candidats potentiels à l'engagement, la réalité est malheureusement autre. Le Père Barnérias le reconnaît: mobiliser n'est pas simple. Il peut compter, actuellement, sur deux laïcs alors qu'idéalement ils devraient être le double. ''Chez moi, les réunions ont lieu chaque semaine, je reconnais que c'est lourd. Je comprends qu'il y ait des refus. '' Quand l'orateur parle de la collaboration entre prêtres et laïcs, il évoque ''les articulations entre le travail des uns et des autres.'' ''Il faut être attentif: la communion ne signifie pas une somme d'individualités mais l'union de personnes individuelles, complémentaires. Les équipes pastorales ne sont pas là pour monopoliser la mission mais permettre à chacun de jouer son rôle.'' Le prêtre est là pour veiller, comme le souligne l'intervenant à ce que tout se passe bien.
Le Père Barnérias précise que les réunions hebdomadaires avec les laïcs qui, sur le terrain, vont à la rencontre des jeunes, des malades... sont essentielles pour lui. Et lorsque des conflits peuvent surgir, il faut pouvoir les régler au plus vite et au mieux. Une tâche qui revient au prêtre.
Outre ce volet plus marginal, une équipe pastorale est surtout là, comme il sera rappelé, pour faire connaître ''la joie de l'Evangile'' au plus grand nombre.
Le curé de Sartrouville qui est devenu un spécialiste de ces paroisses d'aujourd'hui et, plus encore, de demain sillonne la France pour informer. ''Ce travail est une vraie richesse pour les prêtres, pour les baptisés, pour les laïcs, il a élargi ma vision de l'Eglise.''
Outre les enseignements, le travail en carrefours, de telles journées sont encore intéressantes par les rencontres qu'elles suscitent. L'expérience se partage aussi autour d'un sandwich ou encore d'une tasse de café.
Christine Bolinne
Intéressé: chantierparoissial@namur.catho.be

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