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23/2/2010
Soeur Anne-Marie, 96 ans: une vie au service du prêtre
Une rencontre avec Soeur Anne-Marie et c'est le plein d'énergie assuré pour toute une journée. A 96 ans, elle jette un regard sur une vie consacrée au travail et à la prière. Elle avait 17 ans quand elle est devenue assistante sacerdotale entrant ainsi dans une congrégation installée à Resteigne. Soeur Anne-Marie est avec Soeur Monique la seule représentante de cette congrégation aujourd'hui disparue. Il s'agissait pour ces religieuses de se mettre au service des prêtres en prenant en charge les tâches du quotidien. Pour quelques mois encore, Soeur Anne-Marie vit à l'évêché de Namur. Ses journées sont bien remplies: lecture du journal, épluchage des légumes, tricot et mots croisés. Régulièrement, on la trouve encore le nez plongé dans le dictionnaire: ça, c'est quand ses mots croisés lui donnent du fil à retordre. "Je veux aller jusqu'au bout de la grille" lance-t-elle dans un grand éclat de rire. Une leçon de vie que cette religieuse continue à nous donner tout au long de ce portrait.

Soeur Anne-Marie séjourne pour quelques semaines encore à l'évêché de Namur. Elle a rejoint Soeur Monique qui s'occupe elle, depuis de très nombreuses années, de l'intendance à l'évêché de Namur. La préparation des repas fait notamment partie de leurs missions quotidiennes. Mgr Léonard étant nommé archevêque de Malines-Bruxelles, il va bien sûr quitter le palais épiscopal de Namur. Les deux religieuses ne le suivront pas. Un moment de nostalgie bien sûr. Mais Soeur Anne-Marie est confiante: "Les choses tristes, je préfère les chasser et puis je fais confiance" dit-elle en levant les yeux.
Et du tempérament, Soeur Anne-Marie n'en manque pas. Elle a trouvé son orientation de vie alors qu' elle suivait les cours de l'école normale de Pesche. "J'avais 17 ans, j'étais en 3ème année et je me destinais à devenir institutrice. Ça m'a pris comme ça. Je n'y avais jamais pensé avant. Une force me poussait à devenir religieuse, à entrer dans le nouvel institut qui venait de s'installer dans le village." Eclat de rire. Soeur Anne-Marie retrouve son sérieux pour expliquer que son père n'a pas compris cette décision. "Il voulait que je termine mes études et il espérait peut-être que je change d'avis. Je suis entrée à 17 ans. Aujourd'hui, une congrégation ne prendrait plus quelqu'un d'aussi jeune. C'est la grâce du Bon Dieu qui me poussait. Je n'ai jamais regretté mon choix."

Au service des prêtres
Les religieuses de cette congrégation se mettent au service des prêtres. Pour remplir cette mission, Soeur Anne-Marie était bien trop jeune, il fallait être âgée au minimum de 40 ans pour assurer le travail dans un presbytère. On la retrouve ainsi au Séminaire des missions africaines à Chanly pour s'occuper de séminaristes espagnols, français, italiens... Avec une soeur plus âgée, Soeur Anne-Marie apprend son "métier". Les journées sont rythmées par les temps de prière et par le travail (couture, préparation des repas, entretien de la chapelle...). Il s'agit aussi de soigner l'accueil. Lorsque la guerre éclate, la jeune religieuse a quitté Chanly et vit à Jambes chez les Pères Oblats. "Je n'avais pas 30 ans lorsque j'ai vécu les bombardements. Nous dormions à la cave sur un tas de charbon. Pour des questions de sécurité, toutes les religieuses sont parties dans un hospice, toujours à Jambes. Nous nous occupions des malades. Le travail était énorme: si je me souviens bien, j'ai dormi une seule fois dans mon lit!". En 44, Soeur Anne-Marie rentre à Resteigne pour l'offensive Von Rundstedt!
Les années passent et Soeur Anne-Marie est toujours dans son couvent de Resteigne où elle gère la maison. Un petit bout de bonne femme qui surveille le bon ordre de la maison tout en veillant sur les religieux qui viennent prendre un peu de vacances, de repos. Un travail énorme qu'elle poursuivra jusqu'à ses 90 ans. Elle était alors seule avec deux religieuses très âgées à vivre et à entretenir cette maison isolée.

"Tout m'intéresse"
Lorsque la congrégation de ces assistantes au sacerdoce est dissoute, Soeur Anne-Marie vient vivre à l'évêché de Namur. "Ça m'a secoué. Quand j'ai quitté Resteigne, j'ai abandonné mes amis mais le Bon Dieu m'a aidé." Elle rejoint soeur Monique qui est, avec elle, la seule représentante de la congrégation disparue.
Curieuse de la vie, soeur Anne-Marie a découvert les joies de l'informatique. "J'ai fait mes paiements par ordinateur jusqu'à mes 94 ans. Ma vue n'est plus ce qu'elle est alors, j'ai préféré arrêter pour des raisons de sécurité. Tous les jours, je lis le journal et du début à la fin. Tout m'intéresse. Je fais aussi des mots croisés, c'est bon pour la mémoire. J'ai essayé les sudoku mais ça ne me dit rien. Aujourd'hui, je prends mon temps vous savez je n'ai plus mes jambes d'il y a .... dix ans!" Nouvel éclat de rire...
Christine Bolinne
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