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31/8/2010
Nathalie part comme ergothérapeute bénévole à Jérusalem
Partir comme bénévole, Nathalie en rêvait. Dans quelques jours, ce rêve va devenir réalité. Nathalie Parmentier, 25 ans, ergothérapeute, originaire de Suarlée part pour Israël. Pendant un an, elle va exercer son métier à l'hôpital français Saint-Louis à Jérusalem spécialisé en soins palliatifs et en gériatrie. Quand on lui demande si cette destination ne l'effraie pas, le sourire de Nathalie s'élargit encore. "J'ai beaucoup lu sur le conflit et puis l'organisation avec qui je pars, la DCC (Délégation Catholique pour la Coopération) est rassurante. Pour le moment je suis plutôt préoccupée par mes bagages: je suis limitée à 20 kg. C'est déjà l'occasion d'aller à l'essentiel."
Nathalie Parmentier ne peut concevoir sa vie sans l'aide qu'elle peut apporter aux autres. Toute jeune, elle était inscrite au Patro de Belgrade. Avec une amie, elle en est devenue l'animatrice. Et une animatrice prête à renverser les montagnes pour faire aboutir ses projets: elle s'est occupée de la formation des animateurs. Elle s'est aussi mobilisée pour que patronnés flamands et francophones se retrouvent lors d'animations. Son dernier cheval de bataille: l'intégration de jeunes handicapés lors des réunions, des camps. Elle vient de passer le flambeau avec un brin de nostalgie.
Nathalie, côté travail, c'est le même dévouement, le même souci des autres et le même enthousiasme. Elle est ergothérapeute. "Quand j'étais plus jeune, je ne connaissais pas cette profession. Quand j'ai expliqué que je souhaitais aider les personnes moins valides on m'a parlé du travail d'ergothérapeute. Je me suis renseignée et cette profession coïncidait avec ce que je voulais faire." L'ergothérapeute est là pour aider la personne à retrouver, malgré un handicap, de l'autonomie dans son quotidien. Le travail de l'ergothérapeute varie suivant les lieux où il exerce. Nathalie a mis tout son savoir faire dans un centre de réadaptation pour adultes. Elle a encore travaillé en gériatrie à l'hôpital Brugmann avec des personnes atteintes de démence... Et à chaque fois, il faut gagner la confiance, aider la personne à surmonter son handicap ou encore à l'accepter. Nathalie est intarissable sur les techniques qu'elle utilise au quotidien pour permettre ainsi à chacun de retrouver une qualité de vie: bricolage ou encore la création artistique y ont une place. "L'ergothérapie, c'est le moteur de ma vie."

Afrique, Asie... et Proche-Orient
Il y a quelques jours, Nathalie a dit au revoir à ses collègues et à ses patients. Une autre aventure l'attend. Depuis toujours, Nathalie Parmentier voulait partir à l'étranger. "Mais attention, il n'était pas question pour moi de m'expatrier pour gagner beaucoup d'argent. Moi, je veux partir comme bénévole et donner de mon temps aux autres. Je suis allée voir les sites de différentes ONG et j'ai été convaincue par ce que proposait la DCC, la Délégation Catholique pour la Coopération." Elle propose à des personnes jeunes et moins jeunes, à des familles de partir pour un an, contrat renouvelable, à l'étranger. L'ONG reçoit des demandes d'aides d'institutions installées à l'étranger. Et en fonction des demandes reçues de l'étranger elle examine les offres des candidats au départ. Chaque candidat doit se soumettre à une interview clairement ciblée sur ses motivations.
Pour Nathalie, tout est allé très vite, la DCC l'a recontactée très rapidement. Et là surprise! "Je savais que la DCC travaillait avec l'Afrique, l'Asie mais aussi avec le Proche-Orient. Je m'étais déjà demandée comment je réagirais si j'étais désignée pour un de ces pays. Et je pars pour Israël pour l'Hôpital français Saint-Louis à Jérusalem. En apprenant la destination, ma famille a eu peur. Nous avons eu des formations sur l'histoire du conflit, j'ai pu parler avec les bénévoles et je suis rassurée. Je sais que si le conflit s'intensifie, les volontaires sont immédiatement envoyés dans un pays limitrophe ou rapatriés." Au fil de la formation comme des rencontres, Nathalie a découvert qu'il s'agissait aussi pour elle d'adopter un autre style de vie. "Le contexte d'Israël, a priori ne m'inquiète pas particulièrement, raconte Nathalie. Il faut changer sa manière de faire par rapport à l'Europe. Les bénévoles m'ont dit que pour le moindre déplacement, il fallait prévoir du temps voire beaucoup de temps surtout s'il y a un checkpoint sur le trajet! Il paraît que l'on s'habitue à la présence des militaires. Il faut surtout garder son calme et ne jamais montrer que l'on est excédé."

Arabe et hébreux
Installé dans le centre de Jérusalem, l'hôpital accueille tous les malades sans aucune distinction de religion ou encore d'appartenance sociale. Un hôpital très ancien qui dispose maintenant d'une aile consacrée aux soins palliatifs. C'est là que Nathalie va travailler. Il s'agit de s'occuper des malades mais aussi des familles. "Je n'en sais pas plus, je découvrirai sur place. Je suppose que le travail que je viens d'effectuer m'aidera."
Les religieuses qui gèrent l'hôpital seront aussi une aide bien précieuse. Surtout au début quand en plus du dépaysement, il y aura l'obstacle de la langue. "Entre collègues, c'est l'anglais qui est parlé. Avec les malades, c'est l'arabe ou l'hébreux. Apprendre les deux en même temps, c'est pas possible. Alors je vais apprendre une langue puis l'autre juste pour me débrouiller. Ce sera déjà, au quotidien, un sacré défi. Et puis, j'en approfondirai une des deux." Car, dans un coin de sa tête, Nathalie caresse le rêve de ne pas rester, en Israël, un an mais bien trois ans (le maximum de ce qui est possible). On comprend mieux son souci d'apprendre et l'arabe et l'hébreux. "La première année est celle de l'acclimatation. Il faut s'habituer à la langue, à la vie sur place. Il faut aussi intégrer le projet et il est déjà quasi temps de partir!" Sur place, elle vivra avec d'autres bénévoles. "Une telle mission, c'est se recentrer sur l'essentiel dans la relation à l'autre. Il faut faire confiance à l'autre."
Le 15 juillet dernier, une manière déjà de se rapprocher un peu de son rêve, Nathalie a participé à la messe d'envoi. Elle a rencontré d'autres bénévoles qui, comme elle, sont dans les préparatifs et les démarches administratives. Et d'après Nathalie rien n'est simple: une Belge qui part, comme bénévole, en Israël, avec une association française cela a de quoi faire perdre ses connaissances à plus d'un fonctionnaire!
Christine Bolinne
Photos: C.B. et archives M.T.
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