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2/7/2010
''Sur la terre comme au ciel'', une exposition consacrée aux saints de chez nous
Le Musée des Arts anciens du Namurois accueille, jusqu’au 12 septembre, une exposition temporaire dédiée à l’art statuaire de dévotion en plâtre dans le Namurois, de 1850 à 1950. Elle est intitulée: "Sur la terre comme au ciel." Le but de l’exposition est d’expliquer le succès pendant plus d’un siècle des statues représentant des saints. L’exposition accueille de nombreuses statues issues des églises de la région de Dinant. A l'origine, toutes ces statues n’étaient pas conservées dans des églises. Les plus petites d’entre elles que vous pouvez apercevoir dans les vitrines étaient dédiées à la dévotion privée et elles avaient leur place dans les familles. Aurore Carlier, coordinatrice adjointe de la Société archéologique de Namur, "A cette époque, quasi tous les fidèles avaient, chez eux, plusieurs statues de saints."
Aurore Carlier n’hésite pas à parler, en évoquant ces statues de plâtre "de véritable industrialisation". C’était une vraie production commerciale. "On produisait les statues en série parce que le public avait une réelle ferveur vis-à-vis des saints" ajoute la coordinatrice adjointe de la Société archéologique de Namur. La production en masse de ces statues peut s’expliquer par les aspirations de l’époque. Les fidèles faisaient appel aux saints, à "leurs" saints pour toute une série de demandes. Ainsi, la médecine étant très peu développée, à l’époque, les croyants comptaient sur les saints pour les aider à guérir mais aussi pour les protéger. Les saints avaient alors un rôle de protecteur et de guérisseur face aux maladies ou encore aux aléas climatiques. Pour s'en convaincre, il suffit de citer des saints très connus et toujours vénérés dans de nombreuses parties d’Europe. Saint Eloi est ainsi devenu le saint protecteur de tous ceux qui travaillent le fer mais aussi des agriculteurs. Saint-Roch était invoqué pour le choléra et d'une manière générale pour toutes les maladies. Sainte Barbe reste la sainte patronne des mineurs, des carriers et des pompiers. Sainte Anne était le modèle de la bonne mère. Saint Joseph, celui des bons pères de famille et des travailleurs...

Les saints préférés du diocèse
Et puis il y avait les saints de proximité, ceux plus particulièrement attachés à une région voire à une localité. Le diocèse de Namur ne fait pas exception à la règle. On citera ainsi saint Walhère ou encore saint Hubert priés pour protéger le bétail et d'une manière plus large les animaux de la maladie. A l'occasion de la Saint-Hubert, de nombreuses paroisses organisent ainsi une bénédiction des animaux. Et chaque année, ce sont des centaines de chevaux, de chats, de chiens.... qui sont présentés à la bénédiction.
En parcourant l'exposition présentée dans le musée namurois, vous admirerez encore des statues de sainte Julie Billiart. Elle est la fondatrice des Sœurs de Notre-Dame établies à Namur. On la priait à Namur mais aussi partout où la congrégation s'est installée. Quant à Sainte-Adèle, elle fait l’objet d’un culte tout particulier à Warnant. On vient la prier et lui demander d'aider tous ceux et celles qui souffrent de problèmes aux yeux. Le culte lié à Sainte Rita continue à avoir un grand succès. Chaque jour, ce sont des dizaines de personnes qui franchissent les portes du sanctuaire de Bouge où il a été implanté en 1935 par les Pères Augustins. On a l'habitude de parler de sainte Rita comme étant la patronne des causes désespérées. Dans notre région, impossible de passer sous silence le Frère Mutien-Marie, humble frère des écoles chrétiennes de Malonne. Le sanctuaire de Malonne est toujours aussi fréquenté. Et ce succès, le Frère Mutien l'a connu bien avant sa canonisation.

Les statues fabriquées à Namur
Le musée accueille aussi les catalogues des fabricants de statues de l’époque. Il y en avait énormément: ils ont été encouragés, par l'Eglise, dans leur travail, dès le milieu du 19ème siècle. Le Vatican a honoré de récompenses les grandes maisons, leur commandant des œuvres, accréditant certains modèles... Les statues abritées au musée pour cette exposition ne sont pas toutes issues des quatre coins de l’Europe. Certaines d’entre elles nous viennent de divers ateliers du Namurois. La Maison Gérard installée dans la rue de la Croix jouissait d’une réputation enviable bien au-delà des limites du diocèse. La famille Gérard avait ainsi développé, dès 1830, un atelier d’art chrétien actif initialement dans le domaine de l’ébénisterie. L’atelier a d’abord vendu les statues issues de France avant de fabriquer, à Namur même, les statues basées sur des modèles achetés en Lorraine. Des petits ateliers sans vitrine verront aussi le jour dans le namurois. En 1900, un Italien nommé Evance Casci s’est installé dans le quartier d’Herbatte. Il a ouvert un atelier dans lequel il a développé, avec son fils Giovanni, l’art statuaire. Le musée abrite d’ailleurs des statues réalisées par Guido Casci, le petit-fils formé lui par l’Académie de Namur.
Une exposition à visiter cet été.
Natasha De Boeck
Photo de Guy Focant: "La Vierge à l'Enfant" d'Anseremme
A découvrir tous les jours (sauf le lundi) jusqu'au 12 septembre de 10h à 18h au Musée provincial des Arts anciens du Namurois. Le musée est situé dans l'Hôtel de Gaiffier d'Hestroy, 24 rue de Fer à Namur. Infos: 081/776.754 ou www.province.namur.be
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